252 Bulletin Numismatique Mai 2025 Ce mois d’avril marque une étape importante pour notre maison : pour la toute première fois, nous étions présents au Salon Numismatique International de Dubaï. Ce déplacement au cœur des Émirats, carrefour commercial et financier incontournable, symbolise une ouverture assumée vers de nouveaux horizons. En nous installant à Dubaï, même pour quelques jours, nous sommes venus porter la voix de la numismatique dans un contexte international, dynamique et résolument tourné vers l’avenir. Plus que jamais, il est essentiel de s’ouvrir aux autres marchés, aux autres cultures, aux autres façons de collectionner. Cette participation n’est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs mois, nous constatons un intérêt croissant pour l’or d’investissement et les biens de collection en tant que valeurs refuges. Les incertitudes économiques mondiales, les tensions géopolitiques, l’érosion de la confiance dans certaines monnaies fiduciaires : autant de facteurs qui redonnent à l’or — et à la collection — une place centrale dans les stratégies patrimoniales. Loin de n’être qu’un simple refuge, l’or redevient un actif stratégique, et les pièces, en particulier celles qui allient valeur intrinsèque et valeur historique, trouvent un écho renouvelé auprès des collectionneurs… comme des investisseurs. Notre présence à Dubaï est aussi l’occasion de rappeler ce qui fait notre singularité : un savoir-faire enraciné dans l’exigence, une attention constante portée à la provenance et à la qualité des pièces, et une volonté affirmée d’accompagner nos clients — collectionneurs ou investisseurs — avec rigueur, pédagogie, passion et transparence. Dans un marché où l’offre est parfois opaque, notre rôle de conseil n’a jamais été aussi essentiel. Nous croyons profondément que la numismatique n’est pas figée dans le passé : elle évolue, s’adapte, s’internationalise. C’est à cette transition que nous participons, en restant fidèles à notre histoire tout en étant résolument tournés vers demain… et vers l’extérieur. Joël CORNU ADF - Viviane BÉCLIN - Laurent BONNEAU - Marie BRILLANT - Arnaud CLAIRAND - Joël CORNU - Jean-Marc DESSAL - Heritage - Marielle LEBLANC - Numisbids - PCGS Paris - the Portable Antiquities Scheme - Laurent SCHMITT - la Séna - Sixbid - Philippe THÉRET - YVERT et TELLIER - Laurent COMPAROT - Christian CHARLET - Lucille CALDERINI - Marine ROBERTON - Charlotte ROUSSET - Sébastien MARTY - Alexis LECHAT - Damien BOURBON - Laurent VOITEL - B. JAMBRUN - Yves BLOT 3 PANNEAU D’AFFICHAGE 4-6 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS 7 ACTUALITÉS DE LA SENA 8 LES BOURSES 9 LES ÉVÈNEMENTS NUMISMATIQUES AUXQUELS CGB NUMISMATIQUE PARTICIPE 10 PERCEPTION ET UTILISATION DE L’ART CHEZ LES ROSICRUCIENS, LES FRANCS-MAÇONS ET LES ILLUMINATI DANS L’EUROPE DES LUMIÈRES 12 LE COIN DU LIBRAIRE, MIR MILANO : UNE SECONDE ÉDITION BIENVENUE ! 13 LE COIN DU LIBRAIRE, MONNAYAGES D’ÉMILIEN : LES MONNAIES D’UN EMPEREUR INCONNU 14-15 LE COIN DU LIBRAIRE, QUAND LES ÉVÊQUES DE TOUL BATTAIENT MONNAIE (9E-14E SIÈCLE) 16-17 LE COIN DU LIBRAIRE, DIE MÛNZEN DES KAISERS GALLIENUS UND SEINER FAMILIE 18 LE COIN DU LIBRAIRE, RETOUR SUR L'OPÉRATION BERNHARD 19 LE COIN DU LIBRAIRE, MONEY, IT’S A HIT 20-21 LES OISEAUX DU LAC STYMPHALE, CINQUIÈME TRAVAIL D’HERCULE : DRACHME D’ALEXANDRIE 22-23 INTERNET AUCTION DU 13 MAI 2025 : 1148 LOTS DONT 399 ANTIQUES ! 25 THÉODOSE II ET LA VIRTUS DE L’ARMÉE ROMAINE 26 BUSTE EXCEPTIONNEL POUR HADRIEN ! 27 AUREUS DE TIBÈRE : LIVIE, JUSTICIA, PAX, POURQUOI PAS LES TROIS ! 28-29 AUREUS DE TRAJAN DÈCE : UN EMPEREUR DANS LA TOURMENTE 30-33 UN THÈME DE COLLECTION, LE SESTERCE : DE LA MONNAIE D’ARGENT À LA MONNAIE DE BRONZE 34 SENATUS CONSULTO EN TOUTES LETTRES SUR UN DENIER D’ARGENT POUR MARCIANE 35-36 AUREUS D’ANTONIN LE PIEUX POUR LES DECENNALIA 36-37 GRECQUE, PROVINCIALE OU ROMAINE : LE STATÈRE D’OR DE COSON ? 38-39 TYR A ENCORE FRAPPÉ ! 40-41 TÉTRADRACHME STÉPHANOPHORE DE CYMÉ 42-43 LA MACÉDOINE DE « L’ORBIS TERRARUM » À LA PROVINCIALISATION 44 MONNAYAGE AU NOM DE PHILISTIS INSPIRÉ DE CELUI D’ARSINOÉ II 45 SOLIDUS D’IRÈNE L’ATHÉNIENNE : IMPÉRATRICE DE BYZANCE 46 OB XX : QUÉSACO ? 47 STATÈRE EN OR DES PARISII : BONNE PÊCHE ! 48-49 VERCINGÉTORIX A ENCORE FRAPPÉ ! 50-51 MONNAIES ROYALES INÉDITES 52-53 20 FRANCS LOUIS XVIII PAR TIOLIER VERSUS 20 FRANCS LOUIS XVIII PAR WYON 54 COIN DU FRANC DU PÈRE NOËL À SAINT THOMAS ! 55 COIN DU FRANC 20 FRANCS NAPOLÉON 1ER AN 14 Q FRAPPE MÉDAILLE 56 COIN DU FRANC DEUX NOUVELLES VARIANTES POUR LA 20 FRANCS 1811 A 57 69 : EN HAUT DE L’ÉCHELLE ! 58 BIZARRE, BIZARRE, VOUS AVEZ DIT BIZARRE (1/4 FRANCS 1840 B) 59 NEWS DE PCGS EUROPE 60 COMPTE-RENDU COLLOQUE DE LA SÉNA À ANGERS DU 10 AU 12 AVRIL 2025 61 CONSTATS ET REMARQUES SUR LES VENTES AUX ENCHÈRES 62-63 BILLETS NON ÉMIS BANQUE DE FRANCE 64 LA COTE AEF AJOUTS ET CORRECTIONS 66 NOS ÉDITIONS Pour recevoir par courriel le nouveau Bulletin Numismatique, inscrivez votre adresse électronique à : http://www.cgb.fr/bn/inscription_bn.html. Vous pouvez aussi demander à un ami de vous l’imprimer à partir d’internet. Tous les numéros précédents sont en ligne sur le site cgb.fr et peuvent être téléchargés à http://www.cgb.fr/bn/ancienbn.html. L’intégralité des informations et des images antérieures contenues dans les BN est strictement réservée et interdite de reproduction mais la duplication d’un BN dans sa totalité est possible et recommandée. SOMMAIRE ÉDITO CE BULLETIN A ÉTÉ RÉDIGÉ AVEC L’AIDE DE : Éditeur : cgb.fr ▪ 36 rue Vivienne 75002 Paris ▪ Directeur de la Publication : Joël CORNU Infographie : Emilie TEULIERE - Eric PRIGNAC • Hébergement : OVH ▪ 2 rue Kellermann 59100 Roubaix Ne peut être vendu ▪ ISSN : 1769-7034 ▪ Version pdf ▪ contact : presse@cgb.fr
Bulletin Numismatique n°252 3 PANNEAU D’AFFICHAGE LES VENTES À VENIR DE CGB.FR Cgb.fr propose désormais sur son site un agenda des toutes prochaines ventes. Grâce à cette nouvelle page, collectionneurs et professionnels pourront s'organiser à l'avance afin d'ajuster les dépôts aux différentes ventes prévues. Vous trouverez dans l'onglet LIVE AUCTION, deux agendas. Le premier destiné aux ventes MONNAIES, le second aux ventes BILLETS. http://www.cgb.fr/live_auctions.html Accès direct aux prochaines ventes MONNAIES: Accès direct aux prochaines ventes BILLETS : ESSENTIEL ! ! ! Sur chaque fiche des archives et de la boutique, vous trouvez la mention : Malgré le soin que nous y apportons, nous savons que sur 1 012 913 fiches, quelques erreurs et fautes de frappe se sont inévitablement glissées ici et là. Votre aide nous est précieuse pour les débusquer et les corriger. Alors n’hésitez pas à nous les signaler lorsque vous en apercevez une au fil de vos lectures. Votre contribution améliore la qualité du site, qui est aussi votre site. Tous les utilisateurs vous remercient par avance de votre participation !
Bulletin Numismatique n°252 4 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS LES DIFFÉRENTS DÉPARTEMENTS NUMISMATIQUES Joël CORNU P.D.G de CGB Numismatique Paris j.cornu@cgb.fr Marie BRILLANT Département antiques marie@cgb.fr Viviane BÉCLIN Département antiques viviane@cgb.fr Alice JUILLARD Département médailles alice@cgb.fr Arnaud CLAIRAND Département royales françaises clairand@cgb.fr Benoît BROCHET Département modernes françaises benoit@cgb.fr Laurent VOITEL Département modernes françaises laurent.voitel@cgb.fr Maureen CHLOUS Responsable de l’organisation des ventes. Département modernes françaises maureen@cgb.fr Pauline BRILLANT Département monnaies du monde et euros pauline@cgb.fr Laurent COMPAROT Département monnaies du monde et des anciennes colonies françaises laurent.comparot@cgb.fr Jean-Marc DESSAL Responsable du département billets jm.dessal@cgb.fr Fabienne RAMOS Département billets - Organisation des ventes et des catalogues à prix marqués fabienne@cgb.fr Eduard KOCHAROV Département billets eduard@cgb.fr C'est décidé, vous vendez ou vous vous séparez de votre collection ou de celle de votre grand-oncle ou arrièregrand-père ! L'équipe de spécialistes de CGB Numismatique Paris est à votre service pour vous accompagner et faciliter vos démarches. Installée rue Vivienne à Paris depuis 1988, l'équipe de CGB Numismatique Paris est spécialisée dans la vente des monnaies, médailles, jetons et billets de collection de toutes périodes historiques et zones géographiques. Deux solutions vous seront alors proposées par notre équipe : l'achat direct ou le dépôt-vente. Les cas des ensembles complets, trésors et découvertes fortuites sont, eux, traités à part. Concernant les trésors, consultez la section du site www.Cgb.fr qui y est consacrée : http://www.cgb.fr/tresors.html. PRISE DE RENDEZ-VOUS Vous souhaitez déposer/vendre des monnaies, médailles, jetons et billets ? Rien de plus simple. Il vous suffit de prendre contact avec l'un de nos numismates : • par courriel (contact@cgb.fr) en joignant si possible à votre envoi une liste non exhaustive de vos monnaies, médailles, jetons, billets ainsi que quelques photos/scans représentatifs de votre collection. • en prenant rendez-vous par téléphone au 01 40 26 42 97. Nous vous conseillons vivement de prendre rendez-vous avant de vous déplacer en notre comptoir Parisien (situé au 36 rue Vivienne dans le 2e arrondissement de Paris) avec le ou les numismates en charge de la période de votre collection. • en venant à notre rencontre lors des salons numismatiques auxquels les spécialistes de CGB Numismatique Paris participent. La liste complète de ces événements est disponible ici : http://www.cgb.fr/salons_numismatiques.html. Dans des cas très spécifiques, nous sommes susceptibles de nous déplacer directement auprès des particuliers ou professionnels afin d'effectuer l'inventaire de leur collection. DÉPÔT-VENTE CGB Numismatique Paris met à la disposition des personnes qui souhaiteraient déposer leurs monnaies, médailles, jetons et billets trois solutions de vente différentes : • à prix fixe sur les différentes boutiques en ligne du site www.cgb.fr avec possibilité d’intégration dans un catalogue papier de vente à prix marqués. Seuil minimum de valeur des monnaies, médailles, jetons et billets : 150 € par article. • en INTERNET AUCTION pour les monnaies, médailles, jetons et billets de valeur intermédiaire. Durée de la vente trois semaines, uniquement sur internet (www.cgb.fr), avec une clôture Live (ordres en direct le jour de la clôture de la vente à partir de 14h00). Valeur minimale des monnaies, médailles, jetons et billets mis en vente : 250 €. • en LIVE AUCTION. Vente sur internet (www.cgb.fr) avec support d’un catalogue papier, s’étalant sur quatre semaines et clôturant par une phase finale dynamique, la Live (ordres en direct le jour de la clôture de la vente à partir de 14h00). Vente réservée aux monnaies, médailles, jetons et billets estimés à 500 € minimum. Les monnaies, médailles, jetons font l'objet d'un catalogue spécifique, de même pour les billets de collection.
Bulletin Numismatique n°252 5 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS UNE GESTION PERSONNALISÉE ET SÉCURISÉE TRANSPARENCE ACCESSIBILITÉ SÉCURITÉ GARANTIE 100% FIABILITÉ 0FRAIS DEMANDÉS LORS DE LA MISE EN VENTE RÈGLEMENT PAR VIREMENT BANCAIRE UNE EXPOSITION OPTIMALE DES OBJETS MIS EN VENTE • Ventes (e-auctions hebdomadaires, Internet Auction et Live Auction) en ligne sur les plates-formes de vente internationales : Numisbids, Sixbid. • Valorisation de vos monnaies, médailles, jetons et billets sur notre site internet www.cgb.fr auprès de la communauté des collectionneurs via les mailing listes (newsletters) envoyées quotidiennement. • Accès à une clientèle de collectionneurs au niveau mondial : site Cgb.fr accessible en sept langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, russe et chinois), catalogues à prix marqués et ventes Live Auction traduits en anglais, présence de CGB Numismatique Paris lors des plus grands salons internationaux (Berlin, Kuala Lumpur, Hong Kong, Maastricht, Moscou, Munich, New York, Paris, Tokyo…). • Consultation des monnaies, billets, jetons et médailles disponibles sans limite de temps dans les archives de CGB Numismatique Paris et sur les sites de référencement de vente comme AcSearch. CGB ÉTAIT PRÉSENT À
Bulletin Numismatique n°252 6 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS CALENDRIER DES VENTES 2025 VENTES INTERNET AUCTION ET LIVE AUCTION MONNAIES (Antiques, Féodales, Royales, Modernes françaises, Monde, Jetons, Médailles) Internet Auction mai 2025 Date limite des dépôts : mardi 15 avril 2025 Date de clôture : mardi 13 mai 2025 à partir de 14:00 (Paris) Live Auction juin 2025 (avec support de catalogue papier) Date limite des dépôts : samedi 29 mars 2025 Date de clôture : mardi 03 juin 2025 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction Médailles juin 2025 Date limite des dépôts : mardi 27 mai 2025 Date de clôture : mardi 24 juin 2025 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction juillet 2025 Date limite des dépôts : mardi 24 juin 2025 Date de clôture : mardi 22 juillet 2025 à partir de 14:00 (Paris) VENTES INTERNET AUCTION ET LIVE AUCTION PAPIER-MONNAIE (Billets France, Monde, Anciennes Colonies françaises et Dom-Tom) Internet Auction mai 2025 Dépôts cloturés Date de clôture : mardi 20 mai 2025 à partir de 14:00 (Paris) Live Auction juillet 2025 (avec support de catalogue papier) Dépôts cloturés Date de clôture : mardi 08 juillet 2025 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction septembre 2025 Date limite des dépôts : lundi 11 août 2025 Date de clôture : mardi 09 septembre 2025 à partir de 14:00 (Paris) Live Auction octobre 2025 (avec support de catalogue papier) Date limite des dépôts : samedi 09 août 2025 Date de clôture : mardi 14 octobre 2025 à partir de 14:00 (Paris)
Bulletin Numismatique n°252 7 ACTUALITÉS DE LA SENA La SENA vous invite à assister à la conférence de Mme Béatrice Coullaré le mercredi 7 mai à 18h30 à la Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 Paris (salle du Conseil in situ et en visioconférence) : Autour de l’exposition « Georges Mathieu, geste, vitesse, mouvement » à la Monnaie de Paris En 2025, la Monnaie de Paris s’associe au Centre Georges Pompidou pour proposer une rétrospective de l’artiste Georges Mathieu, inventeur de l’Abstraction lyrique, sous le commissariat de Christian Briend, Éric de Chassey et Béatrice Coullaré. Cette exposition (11 avril - 7 septembre 2025) rend hommage à l’un des artistes les plus singuliers de la seconde moitié du XXe siècle. Par son langage pictural, sa gestuelle et son énergie, Georges Mathieu a insufflé un vent de modernité dans la création artistique de son époque. Curieux de tout, il a cherché de nouvelles rencontres et expériences. C’est ainsi que ses pas l’ont mené à la Monnaie de Paris où il a pu mettre en valeur le concept de l’abstraction lyrique dans la création d’une série de médailles. Les immenses toiles du Centre Pompidou et l’iconique pièce de 10 francs, frappée dans les ateliers de la Monnaie de Paris en 1974, offrent l’occasion de découvrir que l’art monumental et l’art monétaire peuvent se nourrir des mêmes aspirations esthétiques. Le talent de Georges Mathieu, unique en son genre, le prouve de façon éclatante ! www.sena.fr president@sena.fr ou secretaire@sena.fr Retrouvez l’histoire du Franc à la vente sur Cgb.fr PRESENCE DE LA SÉNA • Salon numismatique du Cercle Numismatique Dainville le jeudi 8 mai, salle polyvalente, allée du 8 mai, 62000 DAINVILLE • Salon numismatique du Cercle Lyonnais de Numismatique le dimanche 18 mai, Lycée Ampère, rue de la Bourse, 69002 LYON
Bulletin Numismatique n°252 8 LES BOURSES CALENDRIER DES ÉVÉNEMENTS MAI 2/4 Maastricht (NL) (B), MIF Paper Money Fair Maasticht, Exibition & Congress Center MECC (info : www.mifevents.com) 3 Paris (75) Réunion de la SFN (14h à 17h) (http://www. sfnumismatique.org/actualites/seance-ordinaire-du-3-mai (voir programme) 3/4 Hambach (57) (N+tc), Exposition, bibliothèque municipale, 8 rue du stade (samedi : 14h-18h ; dimanche : 9h-18h) (info : 06 76 84 50 76) 4 Anduze (30) (N+PH) 14e Bourse nationale Numismatique, Espace et salle Marcel Pagnol, rue Pelico, (9h-17h) info : 06 85 89 29 67 (secretaire@club-numismatique-cevenol.org) 7 Paris (75) Réunion de la SENA, Monnaie de Paris,(18h30-20h00) https://www.sena.fr/ (voir programme) 8 Dainville (62) (tc), CND, Bourse toutes collections, salle polyvalente (9h-17h) (info : 03 21 22 43 30) 9/10/ Porto (P) (N), 6e salon PINF, Fundaçao Dr. Antionio Cupertino de Miranda (10h-16h30) (info : geral@pinf.pt) 17 Berne -CH) (N), 52e Hauptstadtmünzenmesse, BERNA 2025 (info : www.münzenmesse.ch) 18 Lyon (69) (N), 37e Bourse numismatique, Lycée Ampère, rue de la Bourse (9h-16h ; entrée : 3€) (info : cerclelyonnaisnumismatique.eu) 22/23 Vérone (IT) (N+Ph), 140e Veranofil (info : https://veronafil.it) 24 Vigo (E) ( N+Ph), IV Feria (monnaies et billets), Hôtel Coia (Junto al Alcampo, Rua Sanxenxo 1) (9h-14h et 16h30-19h30) (info : J. Estevez : 669 33 40 28) 29 Dendermonde (B) (N), 45e Bourse Internationale 31 New York (USA) (C), Latin American Coin Show 31 Fleurus (B) (tc), Bourse toute collection Nous vous invitons à retrouver CGB lors de ces événements numismatiques Prenez rendez-vous dès à présent avec nous pour convenir d'un dépôt éventuel à l’adresse contact@cgb.fr
Bulletin Numismatique n°252 9 01 mai 2025 / 04 mai 2025 MIF - Paper Money Fair - Maastricht Maastricht Pays-Bas 18 mai 2025 XXXVIIIe BOURSE NUMISMATIQUE DE LYON Lyon (69) France métropolitaine 01 juin 2025 46° BOURSE MULTI-COLLECTIONS DE SETE Sète France métropolitaine 25 juin 2025 / 28 juin 2025 Evento Numismatico Internacional - Madrid 2025 Madrid Espagne 29 juin 2025 XXXVIIIe Bourse aux Monnaies d'Aix-Les-Bains Aix-les-Bains (73) France métropolitaine 16 août 2025 / 18 août 2025 Nagoya Coin Show - Japan Nagoya Japon LES ÉVÈNEMENTS NUMISMATIQUES AUXQUELS CGB NUMISMATIQUE PARTICIPE
Bulletin Numismatique n°252 10 Perception et utilisation de l’art chez les Rosicruciens, les Francs-Maçons et les Illuminati dans l’Europe des Lumières Mercredi 28 mai 2025 à l’Institut national d’histoire de l’art, salle Vasari 14h-16h30 Organisée par Lucille Calderini, Marine Roberton, Charlotte Rousset, docteures en histoire de l’art Avec Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne, membre de l’Institut Universitaire de France William Pesson, architecte et historien de l’architecture, membre du groupe d’architecture Arcas Laurent Schmitt, numismate, président d’honneur de la SÉNA Table ronde La table ronde sera suivie par la visite du Grand Orient de France sous la houlette de Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du musée de la Franc-Maçonnerie. Anonyme, Assemblée de francs-maçons pour la réception des maîtres, XVIIIe siècle, estampe, Paris, Bibliothèque nationale de France. La réouverture du musée de la Franc-Maçonnerie à Paris le 14 décembre dernier est l’occasion d'organiser une rencontre autour de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes au XVIIIe siècle en Europe. La question de la perception et de l’utilisation de l'art par les rosicruciens, les francs-maçons et les Illuminati dans l'Europe des Lumières a en effet été très peu interrogée par les historiennes et les historiens de l’art. Pour tenter de répondre à ces problématiques et souligner la variété des champs artistiques qu’elles touchent, trois spécialistes ont été invités. Leurs différentes communications, liées à leurs recherches respectives, traiteront chacune d’une société et d’un médium. William Pesson, architecte et historien de l'architecture, interviendra ainsi sur l'architecture rosicrucienne à laquelle il a consacré de nombreux travaux tandis que Laurent Schmitt, numismate et président d’honneur de la Société d’Études Numismatiques et Archéologiques, présentera des jetons de loges maçonniques. Enfin, Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne à l’université Côte d’Azur et membre de l’Institut Universitaire de France, consacrera sa communication aux images créées par les Illuminati. Les interventions laisseront ensuite place à un temps de questions avec l'auditoire. Cette table-ronde sera suivie par la visite du musée du Grand Orient de France sous la houlette de Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du musée de la Franc-Maçonnerie. La visite commencera à 16h30 et sera limitée à 25 personnes. Les inscriptions sont donc obligatoires et auront lieu du 12 mai au 24 mai 2025. Merci d’envoyer votre demande d’inscription aux trois adresses suivantes : lucille.calderini@gmail.com marine.roberton@gmail.com charlotte_rousset@hotmail.com Table ronde organisée par Lucille Calderini, Marine Roberton et Charlotte Rousset, à l’INHA (salle Vasari), de 14h à 16h30. PERCEPTION ET UTILISATION DE L’ART CHEZ LES ROSICRUCIENS, LES FRANCS-MAÇONS ET LES ILLUMINATI DANS L’EUROPE DES LUMIÈRES
Bulletin Numismatique n°252 12 LE COIN DU LIBRAIRE, MIR MILANO : UNE SECONDE ÉDITION BIENVENUE ! Outre ses activités de vente de monnaies et d'organisation de ventes aux enchères, la maison italienne Varesi est aussi un éditeur de premier plan avec la très emblématique série Monete Italiane Regionali, en français Monnaies Italienne Régionales, plus usuellement appelée le MIR. Cette série a pour objet de répertorier les monnaies italiennes du Moyen Âge jusqu'à la fin du Royaume d'Italie. Cette série a pour ambition de mettre à jour le Corpus Nummorum Italicorum, également connu sous le nom de CNI. Ce corpus a été rédigé par le roi Victor Emmanuel III de Savoie avec l'aide des numismates les plus expérimentés de l'époque. Il s'agit alors de la première tentative de catalogue général des monnaies médiévales et modernes frappées en Italie ou par des Italiens dans d'autres pays. Initialement prévu en 10-12 volumes, le CNI est resté inachevé en raison de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale et accessoirement de l’abdication du roi en 1946, suivie de sa mort en 1947. Piètre roi au regard de l'Histoire, Victor-Emmanuel III fut malgré tout un précieux contributeur pour la numismatique italienne. Les premiers volumes du MIR datent du début des années 2000. Miroir du CNI, le MIR se divise en différents volumes sur des bases régionales. Différents auteurs ont participé à ces volumes qui sont actuellement en majorité épuisés. La parution de cette seconde édition pour les monnaies de Milan est à ce titre une bonne nouvelle. La première édition datait de 2012 et était déjà de très bonne facture. Ce volume avait été réalisé par Alessandro Toffanin, par ailleurs aussi auteur chez le même éditeur de Mediolanum - La Zecca di Milano dalle origini a Desiderio, Re dei Longobardi (IV sec. a.C. - 774 d.C.) qui couvre les monnayages de Mediolanum (actuelle ville de Milan) des origines au règne du roi lombard Didier (Desiderius). Entretemps, Alessandro Toffanin s'est aussi attelé avec rigueur et talent à l'édition des quatre volumes sur les monnaies des États Pontificaux parus en 2017, 2018, 2020 et 2022. La première édition sur Milan était déjà de grande qualité. Cette seconde ne déçoit pas car si l’auteur reprend la structure et la numérotation de 2012, on y découvre de nombreuses nouvelles variétés, des cotes bien sûr mises à jour, des photographies de meilleure qualité, des illustrations et explications fort utiles afin de mieux comprendre certains monnayages très complexes. Le catalogue suit une logique chronologique de l'Empire Carolingien aux derniers soubresauts de l'occupation autrichienne au XIXe siècle. Les types sont entièrement décrits avec les légendes, les poids et diamètres, les variétés, le niveau de rareté et les cotes pour deux états de conservation. On y trouvera aussi des notes et petits textes. Les types sont photographiés avers et revers avec souvent des exemplaires provenant de collections publiques et privées ou de vente de prestige (tableau des sources en fin d'ouvrage). En début d'ouvrage, on trouvera une courte introduction, un bref guide d'utilisation, un tableau des abréviations et la table des matières. Une bibliographie spécialisée se trouve à la fin du livre. Le catalogue est divisé en grandes périodes historiques qui font l'objet d'une présentation historique et numismatique. La présentation est claire et très lisible. La première édition de ce MIR Milano était déjà de grande qualité et cette fois-ci elle excelle. Bien sûr, l’ouvrage est écrit en Italien mais ce n'est pas un obstacle. Un bon traducteur en ligne vous permettra d’éclaircir certains points. Les collectionneurs spécialisés ne sauraient bien sûr s'en passer. Par deux fois Milan a été sous domination française et certains de ses monnayages ont témoigné des influences réciproques en termes de gravure et de techniques de frappe. Pour les autres numismates, ce livre fait partie des ouvrages qu'on se doit de posséder car un jour ou l'autre on en aura besoin. Et comme pour tous les bons ouvrages de numismatique, il ne faut jamais tarder pour s'en procurer un exemplaire… avant qu'il soit épuisé. Monete Italiane Regionali : Milano - 2a edizione par Alessandro Toffanin, Pavie 2025, cartonné, (18 x 25 cm), 496 p., 550 types décrits et illustrés en couleur, indice de rareté et cotes en Euro pour 2 états de conservation, illustrations en couleur, référence LM355, 120 €. Laurent COMPAROT
Bulletin Numismatique n°252 13 LE COIN DU LIBRAIRE, MONNAYAGES D’ÉMILIEN : LES MONNAIES D’UN EMPEREUR INCONNU Voici un nouvel ouvrage consacré à un empereur vraiment peu connu de nos jours mais aussi selon les sources historiques. Avant d'écrire cet article, j'ai jeté un œil dans mon vieil Who's who de la Rome Antique qu'est le livre Les Empereurs Romains de François Zosso et Christian Zingg. Marcus Aemilius Aemilianus, connu en français sous le nom d’Émilien, est né vers 207 dans la province romaine d’Afrique, probablement à Girba (actuelle Djerba, au large de la Tunisie). Sa famille était originaire de Maurétanie (région correspondant à l’actuelle Algérie). Selon différentes sources antiques, il est parfois désigné comme Maure ou Libyen. Aemilianus fit carrière dans l’armée romaine et accéda au poste de gouverneur de Mésie (une province située dans les Balkans, couvrant une partie de la Bulgarie actuelle). En 253, les Goths ravageaient les provinces danubiennes et l’Asie Mineure. Alors que l'empereur Trébonien Galle avait conclu avec les Goths une paix contre un honteux tribut, il parvint à repousser ces envahisseurs au-delà du Danube, remportant un succès militaire notable. Ce triomphe lui valut d’être acclamé empereur par ses troupes. Son élévation au trône survint durant l’Anarchie militaire, une période d’instabilité où les empereurs se succédaient rapidement. Aemilianus marcha alors sur l’Italie pour affronter l’empereur en place, Trébonien Galle. Ce dernier, abandonné par ses propres soldats avec son fils Volusien, fut exécuté à Terni (ou Interamne selon certaines sources). Le Sénat romain reconnut alors Aemilianus comme empereur. Peu après, Valérien, commandant des armées du Rhin et du Haut-Danube, fut à son tour proclamé empereur par ses soldats et marcha contre Aemilianus. Craignant d’être en infériorité numérique face à Valérien, les soldats d’Aemilianus l’assassinèrent près de Spolète (ou sur le pont Sanguinarius, selon certaines sources), après seulement trois mois de règne (entre juin et septembre/octobre 253). Sa mort mit fin à son éphémère passage à la tête de l’Empire. Malgré un court règne à la fin tragique, des monnaies sont frappées à l'effigie illustrant cet adage que la monnaie c'est le pouvoir. À règne très court, les types de monnayages d'Aelimianus sont réduits. On ne dénombre que trois types d'Aurei, de nombreux antoniniens qu'on retrouve en plus grand nombre car ils servaient de donation aux troupes et enfin de très nombreux bronzes. Les monnaies sont frappées à Rome et dans quelques ateliers provinciaux, essentiellement en Orient. Ces monnaies restent recherchées par les collectionneurs qui souhaitent posséder un témoignage de cet empereur au règne fugace. Après une introduction historique et une présentation générale des monnayages d'Émilie, en anglais et en italien, l'essentiel de l'ouvrage est consacré à 135 types. Chaque type est illustré en couleur avec à chaque fois des agrandissements de l'avers et du revers, des descriptions des avers et des revers avec les légendes, le métal utilisé, les poids et diamètres, les nivaux de rareté et les références aux catalogues. En fin d'ouvrage, on trouvera une bibliographie spécialisée et un index des illustrations avec l'origine des monnaies venant des collections publiques ou privées ou encore de ventes aux enchères. Le propos est clair et concis. La présentation est de bonne qualité et claire avec un type par page. Les collectionneurs pourront déplorer l'absence de cotes mais les outils en ligne permettent désormais de trouver facilement et actualisées ces informations. Ce petit ouvrage fait bien le tour du sujet et constitue une nouvelle source pour les monnaies d'Émilien. Si cet empereur reste un quasi parfait inconnu, désormais ses monnayages le sont moins. The Coins of Marcus Aemilius Aemilianus par Alberto D'Andrea, Raffaele Benedetti et Umberto Moruzzi, Roseto degli Abruzzi 2025, broché (17 x24 cm) 172 pages, illustrations en couleur, référence LC247, 25 €. Laurent COMPAROT
Bulletin Numismatique n°252 14 Cet ouvrage, récemment primé et c’est tout à fait normal, est à marquer d’une pierre blanche. IL est en effet en tous points magistral et constitue un modèle à suivre pour tous les ouvrages à venir concernant les monnaies féodales françaises (celles du Moyen Âge) ainsi que les monnaies seigneuriales des Temps Modernes (celles des XVIe et XVIIe siècles). Nous disposerions alors d’excellents ouvrages de référence concernant l’espace lorrain (Duchés de Lorraine et de Bar, Trois-Evêchés de Metz, Toul et Verdun, Cité de Metz, Principautés et Seigneuries lorraines) en remplacement des ouvrages de qualité fournis par Félicien de Saulcy et Pierre-Charles Robert, les deux polytechniciens et académiciens, et en perfectionnant le travail fourni il y a un quart de siècle par l’excellent numismate Dominique Flon, digne successeur du général Jacques Lhéritier qui assura le relais avec Saulcy et Robert, sans oublier Hermerel, dans la première moitié du XXe siècle. Et en ce qui concerne les monnaies féodales et les monnaies seigneuriales des autres provinces, nous serions enfin débarrassés de ce triste et trompeur Poey d’Avant, malheureusement encore toujours là depuis 1862 malgré sa collection d’erreurs, d’incompréhensions et d’insuffisances. Mais tout le monde sait qu’au royaume des aveugles le borgne est roi. Alors numismates, vous avez la parole : qu’attendez-vous, région par région, pour suivre cet exemple montré par François RENARD et Gérard GIULIATO en ce qui concerne les monnaies épiscopales de Toul ? Qu’attendez vous pour partir à l’assaut de la connaissance sérieuse de nos monnaies féodales et seigneuriales si passionnantes à étudier, à décrire correctement, à situer dans leur contexte historique et économique. C’est ce qu’on fait F. RENARD et G. GIULIATO, et leur réussite est magistrale. Le tandem qu’ils forment est en effet impressionnant. G. GIULIATO, universitaire, est professeur émérite en histoire de l’Université de Lorraine et co-directeur de la collection Archéologie, Espaces, Patrimoine ; c’est dire que la monnaie, sous tous ses aspects, ne lui est nullement inconnue, bien au contraire. Il signe un remarquable avant-propos qui situe parfaitement le travail entrepris par les deux auteurs et, dans un long chapitre intitulé « Les cadres de l’enquête », étudie successivement l’apport des textes (documents d’archives), puis l’histoire de la principauté épiscopale de Toul, et enfin la manière dont on fabriquait la monnaie au Moyen Âge à partir de la découverte du minerai nécessaire. L’ensemble de cette étude occupe 53 pages denses et bien remplies, les textes précis, exacts et de grande qualité étant mis en valeur par de nombreuses illustrations appropriées bien choisies, la plupart du temps en couleur. Cette cinquantaine de pages, que l’on peut comparer à l’excellent travail fourni il y a une quinzaine d’années pour l’Alsace par Paul Greissler, constitue un véritable mémento de ce que doit savoir tout numismate, en particulier les collectionneurs, concernant la monnaie et son émission au Moyen Âge. Ainsi, la démonstration et les explications du professeur GIULIATO sont un modèle de clarté, de limpidité, de maîtrise de la connaissance de la numismatique dans toute sa finesse. C’est à mon vieil ami François RENARD qu’il incombait ensuite d’écrire le catalogue des monnaies épiscopales de Toul. C’est normal, il est aujourd’hui non seulement le plus grand collectionneur vivant de monnaies lorraines mais également leur meilleur connaisseur. Et il le prouve dans ce magnifique catalogue qui occupe 274 pages du livre (69-343) et remplace désormais celui que nous avait laissé Pierre-Charles Robert au XIXe siècle. Les monnaies touloises décrites par F. RENARD sont d’abord impériales, à partir de Charles le Chauve (870-877), puis épiscopales jusqu’à l’évêque Pierre de la Barrière (1361-1363), 68e évêque de Toul, le dernier à monnayer. Le monnayage de Toul cesse ainsi peu après le début de la guerre de Cent Ans car on ne peut pas considérer comme des monnaies touloises les testons millésimés 1634 frappés à Florence (Italie) au cours de son exil par le cardinal Nicolas-François de Lorraine, évêque de Toul jusqu’à son retour à l’État laïc, frère du duc de Lorraine Charles IV alors en conflit avec la France. Des Trois-Evêchés, Metz, Toul et Verdun, c’est l’évêque de Toul qui cesse de battre monnaie le premier. Celui de Verdun cesse de monnayer à la même époque mais, après une interruption d’une cinquantaine sinon soixantaine d’années, le cardinal Louis de Bar, 75e évêque de Verdun (1419-1430), se remet à monnayer. C’est un « feu de paille » puisque son successeur Louis de Haraucourt (1430-1437 et 1449-1456), 76e évêque, est seul à monnayer jusqu’à une longue absence au début du XVIIe siècle. Lorsque l’évêque de Verdun Erric de Lorraine rétablit la monnaie de Verdun en 1608 après 150 ans d’interruption, c’est dans le cadre de la lutte que lui-même et ses deux neveux qui lui succéderont, Charles puis François de Lorraine-Chaligny, mènent contre le roi de France qui cherche à transformer en protectorat politique, prélude à l’annexion, la protection militaire qu’il exerce sur les TroisEvêchés depuis 1552. Les dernières monnaies épiscopales verdunoises seront frappées dans les années 1620. LE COIN DU LIBRAIRE, QUAND LES ÉVÊQUES DE TOUL BATTAIENT MONNAIE (9e-14e SIÈCLE)
Bulletin Numismatique n°252 15 A Metz, la situation est très différente. L’évêque en effet doit composer avec les bourgeois de la puissante et riche cité commerçante de Metz. C’est ainsi que les chanoines de la cathédrale de Metz lui mènent la vie dure et l’obligent à ne pouvoir battre monnaie que dans la petite capitale de son temporel, Vic-sur-Seille. Les évêques messins y battront monnaie jusque vers 1625 quand la pression de Richelieu, à Metz comme à Verdun, obligera les deux prélats à renoncer à leur droit de monnayage. En revanche, la ville de Metz, dont la monnaie est reconnue sur le plan européen ne cessera jamais de monnayer jusqu’en 1662, c’est-à-dire même après le rattachement des Trois-Evêchés à la France par le traité de Munster en Westphalie en 1648. En 1638, Louis XIII avait accordé à la cité messine le privilège de pouvoir continuer à battre monnaie et Louis XIV respectera cette décision jusqu’en 1662. Verdun est trop loin, Metz est trop puissante pour tomber sous la coupe du duc de Lorraine. Mais Toul est trop petit et trop proche de Nancy. La disparition de son monnayage, un siècle même avant la fin du Moyen Âge, est significative de cette dépendance. Nancy, ville « moderne », est la capitale du duché de Lorraine. Mais elle n’a pas d’évêque : l’évêque est à Toul, la ville de Nancy étant incluse dans l’évêché de Toul. Aussi est-il normal que le développement de Nancy et l’accroissement des pouvoirs du duc de Lorraine s’effectuent au détriment de l’évêque de Toul dont l’importance ne peut que décroître d’année en année. C’est pourquoi, au XVIIe siècle, le duc de Lorraine est à Nancy et son frère cadet Nicolas François évêque de Toul soumis à son pouvoir. La méthode suivie par F. Renard pour rédiger le catalogue des monnaies épiscopales de Toul est un modèle. Pour chaque monnaie photographiée ou/et souvent dessinée, 14 colonnes de texte s’y ajoutent comme suit : n° (à partir de 1 pour chaque souverain, empereur ou évêque), nom du souverain, année de fabrication, type, unité (denier par ex.), métal, poids en mg, diamètre en cm, provenance et commentaires, rareté/ occurrence, photographies de l’avers et du revers, description soignée de l’avers et du revers, sources et référence (Robert par exemple). C’est ainsi un colossal travail que Fr. Renard a fourni pour apporter au lecteur tout ce qu’il est nécessaire de savoir sur chaque monnaie. Et c’est ainsi pendant plus de 270 pages. La valeur scientifique d’un tel travail est inestimable et l’on reste muet d’admiration devant l’énorme volume de connaissances de l’auteur, le premier à maîtriser vraiment toutes les subtilités du monnayage toulois. Combien d’années a-t-il passées pour atteindre une telle maîtrise ? C’est stupéfiant. Après ce catalogue magistral de toutes les monnaies touloises aujourd’hui connues, le moment vient pour les deux auteurs, conjointement solidaires, de conclure. D’où un chapitre commun consacré à l’apport de la numismatique touloise : naissance et affirmation, déclin, disparition. Une petite conclusion sur le thème du souvenir d’un monnayage toulois termine l’ouvrage : j’apprécie beaucoup la phrase des deux auteurs concernant la reprise de la frappe monétaire au XVIIe siècle par l’évêque de Verdun Erric de Lorraine-Vaudémont, elle est frappée au coin de la vérité que n’avaient saisie ni Robert ni Liénard. A ce travail considérable qui s’arrête à la page 352, les auteurs ont rajouté une très belle bibliographie très complète de 9 pages. Je regrette toutefois qu’ayant cité l’ouvrage, à l’époque excellent, de Félix Liénard sur Verdun (1889), ils aient ignoré mes travaux menés depuis plus de 30 ans sur ce sujet dans le BSFN, les Cahiers numismatiques de la SENA et naturellement le BN qui est une mine d’or pour de nombreux numismates ; mais il est vrai que mes travaux concernent les Temps Modernes (XVIe-XVIIIe siècles) et non le Moyen Âge. Au total, un ouvrage passionnant que tout médiéviste se doit de connaître et qui doit désormais servir de modèle à tous les ouvrages consacrés aux monnaies féodales (Moyen Âge) et seigneuriales (Temps Modernes, XVIe-XVIIIe) indispensables pour remplacer le Poey d’Avant. Quand les évêques de Toul battaient monnaie (9e-14e siècle) par François RENARD et Gérard GIULIATO, Éditions de l’Université de Lorraine, 42-44 avenue de la Libération, BP 50858, 54011 NANCY CEDEX, 2024. Site web : https:// editions.univ-lorraine.fr/edul Courriel : editions-contact@ univ-lorraine.fr. Couverture brochée, 21x27 cm, 364 pages. Très nombreuses illustrations dans le texte, principalement photographies avec parfois dessins pour chacune des monnaies répertoriées. Référence Lq03, prix : 32€. Christian CHARLET Président d’honneur de la SENA LE COIN DU LIBRAIRE, QUAND LES ÉVÊQUES DE TOUL BATTAIENT MONNAIE (9e-14e SIÈCLE) Collectionnant les monnaies de 5 francs et 2 francs de Napoléon 1er (frappes courantes, flan bruni et essais) ainsi que les napoleonides en argent de haute valeur faciale, je suis toujours à la recherche de très belles pièces comme celle ci-dessous et je paye en conséquence. Si vous avez de très belles monnaies dont vous voulez disposer, n’hésitez à me contacter, nous arriverons toujours à un accord et nous serons tous gagnants. Yves BLOT 06.52.95.61.96 - 04.13.63.77.40 yvblot@hotmail.com
Bulletin Numismatique n°252 16 Otto Voetter, Die Mûnzen des Kaisers Gallienus und seiner Familie, Bnumis, Besançon, 2025 (réimpression des NZ 32, 1900, p. 117-147, XIV + V pl. & NZ 33 1901, p. 73-110 p, pl. XX-XXX), broché 21 x 29,7 cm, 104 pages, illustrations en noir et blanc. Code : Lm 354. Prix : 16€. brm_938313 (Gallien, Antoninien, Milan, MIR 36/ 1208m) Ce petit ouvrage, d’un peu plus d’une centaine de pages, planches comprises, est consacré au monnayage de Gallien et de sa famille. La réimpression en a été réalisée par notre collègue Cédric Wollkow des éditions Bnumis, à Besançon, numismate infatigable qui, depuis près de deux décennies, met au service des collectionneurs à la fois matériel numismatique et ouvrages sans oublier l’information sur son portail informatique, avec une prédilection pour le règne de Gallien (253268), mais pas seulement. brm_990643 (Gallien, Antoninien, Rome, GFD 20.23/ 5n) Le nouvel opuscule qu’il nous propose est un un article paru au début du XXe siècle en deux volets dans la Numismatische Zeitfricht sous la plume d’Otto Voetter. Cette revue autrichienne, émanation du Kunsthistorisches Museen Wien a vu le jour en 1869 pour son premier numéro. Et au moment où je rédigeai cette notice, membre de la ÖNG (Österreiche Numismatische Geseelschaft), je recevais sa dernière parution (NZ 130, 2024). La revue a été publiée de 1869 à 1937 (NZ 1 à 70), interrompue entre 1938 et 1945 et reprise depuis 1946 (NZ 71-130). La réimpression de l’article d’O. Voetter est faite à l’identique avec l’ensemble des planches rassemblées à la fin, le tout réuni dans un volume à l’élégante couverture noire, accompagnée d’un agrandissement d’un antoninien de Gallien au buste herculéen orné de la léonté. Nous signalons une petite erreur dans les dates de parution de ces deux articles qui le furent en 1900 (NZ 32) et 1901 (NZ 33) et non pas 1901-1902, comme indiqué sur la couverture. Médaille O. Voetter copyright H. D. Rauch (Vienne) Cette monographie ainsi présentée est rédigée par Otto Voetter (18/X/1841 – 30/XI/ 1926). Le savant autrichien, né et mort à Vienne. Avant d’être un numismate, il eut une carrière militaire, qui débuta par la campagne d’Italie en 1859, laquelle opposa l’Autriche à la France de Napoléon III et au royaume de Piémont de Victor-Emmanuel. Il prit part ensuite au conflit qui opposa l’Autriche et la Prusse, et qui se solda par la défaite autrichienne de Sadowa en 1866. Il fit partie de la campagne d’occupation de la Bosnie Herzégovine en 1878. Il servit aussi sous le commandement de l’archiduc François-Ferdinand (mort assassiné à Sarajevo en 1914, à l’origine du premier conflit mondial). D’abord sous-officier, il termina sa carrière comme officier en 1891. Il entreprit parallèlement une carrière numismatique en intégrant d’abord « le cercle » d’Alexandre Missong (1837-1885). O. Voetter rédigea de nombreux articles et ouvrages dont la publication de la collection du baron Karl A. Bachofen von Echt (Vienne, 1903) puis celle de Paul Gérin (Vienne, 1921) consacrée au monnayage de Dioclétien à Romulus (284 à 476). Spécialisé sur les monnayages du IIIe siècle et de l’Antiquité Tardive, ses méthodes de travail et de classement révolutionnaires ont servi de modèles pour de nombreuses études numismatiques jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle. Il a légué sa collection, constituée de 30 000 pièces, au musée de Vienne. LE COIN DU LIBRAIRE, DIE MÛNZEN DES KAISERS GALLIENUS UND SEINER FAMILIE
Bulletin Numismatique n°252 17 brm_990619 (Gallien, Antoninien, Rome, MIR 36/ 375aa) Cédric Wolkow a pris le parti de rééditer cet ouvrage car il a été en partie à l’origine de son intérêt pour le monnayage de cette période. Certes, celui-ci est dépassé sur plusieurs points comme l’atelier de Tarraco (p. 137-147) aujourd’hui donné à Milan ou pour l’atelier de Lyon de la seconde partie (p. 7381) qui fut ensuite attribué à Cologne et aujourd’hui plutôt à Trèves, selon le classement traditionnel, mis en place par Henry Cohen (1807-1880) qui prônait le recours à l’ordre alphabétique des revers. Néanmoins O. Voetter privilégia le classement par ateliers et groupes d’émissions, méthode largement adoptée depuis. Après un court résumé historique et chronologique (NZ 32, p. 117-121), l’auteur débute son étude par l’atelier de Rome (NZ 32, p. 121-137) puis par celui de Tarraco (NZ 32, p. 137-147). La seconde partie de l’étude traite d’abord de l’atelier de Lyon (NZ 33, p. 73-81), puis de celle de l’atelier d’Antioche (p. 81-91). L’étude se poursuit par l’atelier de Siscia (p. 92-100) et se termine par les ateliers orientaux d’Europe et d’Asie Mineure (NZ 33, p. 100-110). Tableaux et codifications des bustes constituent des apports majeurs qui seront repris dans leur ensemble par l’école germanique, voire au-delà, qui on influencé tous les autres travaux d’A. Alföldi à R. Göbl sans oublier C. Wolkow. Dernier petit détail pour ceux qui utilisent le MIR 36 de R. Göbl, les planches de Voetter sont datées et signées par l’auteur qui les a donc représentées, soit au total plus de 2 000 dessins de droit et de revers ! Le prix de cette réimpression est modique, n’hésitez pas à vous la procurer, même si vous ne lisez pas la langue de Kafka (1883-1924). Vous découvrirez un ouvrage novateur dont la méthodologie reste actuelle ! Dernier point, les trois exemplaires de Gallien avec des bustes exceptionnels figurent dans la prochaine Live Auction du 3 juin 2025. Allez les découvrir ainsi que les autres exemplaires de cette vente. Laurent SCHMITT (ADR 007) LE COIN DU LIBRAIRE, DIE MÛNZEN DES KAISERS GALLIENUS UND SEINER FAMILIE Li 15 : 17,50€ Doyen L’Iconographie Monétaire des Empereurs Valérien I et Gallien Lc 237 : 19,50€ Wolkow (Rome : premières émissions) Lc 199 : 17,90€ Wolkow (Rome : figures debout) Lc 216 : 14,90€ Wolkow (Rome: decennalia) Lc 209: 12,00€ Wolkow (Rome : figures assises)
Bulletin Numismatique n°252 18 LE COIN DU LIBRAIRE, RETOUR SUR L'OPÉRATION BERNHARD Plus de vingt ans après la publication du livre Les mystères nazis du lac Toplitz par Paul Le Caër, voici un nouvel ouvrage sur l'opération Bernhard. Paul Le Caêr était un témoin de cette opération ultra secrète et rocambolesque. Ici, un autre témoin, Adolf Burger, raconte son histoire et sa participation à cette même opération. L’opération Bernhard fut l’une des plus vastes et audacieuses entreprises de contrefaçon jamais menées, orchestrée par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Son objectif initial était de porter un coup fatal à l’économie britannique en inondant le Royaume-Uni de faux billets de la Banque d’Angleterre, dans l’espoir de provoquer une hyperinflation et de miner la confiance dans la Livre Sterling. Cette stratégie s’inspirait de l’expérience allemande de l’hyperinflation des années 1920, dont les conséquences économiques et sociales avaient été désastreuses. Le projet débute en 1940 sous le nom d’« opération Andreas », à l’initiative de Reinhard Heydrich, un proche collaborateur d’Hitler. Après une première phase technique menée par le Sicherheitsdienst (SD), l’opération est suspendue puis relancée en 1942 sous la direction du SS Bernhard Krüger, qui lui donne son nom. Krüger sélectionne alors des prisonniers juifs dotés de compétences en gravure, imprimerie, graphisme et finance, qu’il installe dans des ateliers isolés au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. Les conditions de travail, bien que rudes, sont relativement meilleures que dans le reste du camp : les prisonniers bénéficient de rations supplémentaires, de cigarettes, de journaux et même d’activités récréatives, car leur savoir-faire est jugé indispensable à la réussite du projet. Leur mission consiste à reproduire à la perfection les billets britanniques, jusqu’aux filigranes, à la texture du papier et aux numéros de série. Les faussaires parviennent à fabriquer un papier identique au papier chiffon britannique, à graver des plaques d’impression d’une fidélité remarquable et à décoder le système de numérotation de la Banque d’Angleterre. Entre 132 et 300 millions de livres sterling en faux billets sont ainsi produits entre 1942 et 1945, ce qui représente la plus grande opération de faux-monnayage de l’histoire. Si le plan initial de larguer ces billets sur le Royaume-Uni n’est finalement pas mis en œuvre, la fausse monnaie est utilisée pour financer les opérations de renseignement allemandes et payer des agents, comme Elyesa Bazna, alias « Cicero », ou encore pour soutenir des opérations spéciales, telle la libération de Mussolini lors de l’opération Eiche. En 1944, l’opération tente de s’attaquer à la contrefaçon du Dollar américain, mais les difficultés techniques ralentissent le projet. Avec l’avancée des Alliés, la production est déplacée en Autriche, puis stoppée. Le matériel et une partie des billets sont détruits ou immergés dans des lacs alpins pour éviter qu’ils ne tombent aux mains ennemies. Les prisonniers impliqués, menacés d’exécution, sont finalement libérés à la faveur de la débâcle allemande et de l’arrivée des troupes américaines en mai 1945. L’opération Bernhard a marqué l’histoire par l’ampleur de ses moyens, la sophistication de ses techniques et l’utilisation cynique de la vie de prisonniers pour servir une guerre économique totale. Si elle n’a pas atteint son objectif de déstabilisation monétaire, elle demeure un exemple frappant de guerre psychologique et économique menée à l’échelle industrielle. Sephano Poddi, auteur de ce nouvel ouvrage, avait déjà préfacé le livre d'Adolf Burger publié en 2009 sous le titre « L'officina del diavolo ». Ici, il décrit et retrace l'Opération Bernhard initialement imaginée sous le nom d'Opération Andreas, des prémices à la mise en œuvre et finalement jusqu'à leur immersion dans les lacs Traunsee et Toplitz. Ensuite, Stefano Poddi revient sur sa rencontre en 2007 avec Adolf Burger, alors prisonnier à Birkenau et qui a été utilisé en sa qualité d'imprimeur par la SS pour la fabrication de ces faux billets. Une retranscription de l'interview est en fin d'ouvrage. En annexes, outre une bibliographie sélective, on trouvera un index des noms et enfin des tables avec les numéros et dates des différents billets contrefaits. Le livre est préfacé par Joseph E. Boling, spécialiste de la numismatique de la Seconde Guerre mondiale. Ce livre bien documenté et illustré revient donc sur ce qui fut sans doute la plus grande opération de contrefaçon de billets de l'Histoire mais ne néglige pas son aspect numismatique. À lire… Operation Bernhard - The Counterfeits of block 19 - History’s biggest counterfeiting swindle par Stefano Poddi, Roseto degli Abruzzi 2025, broché (21 x 29,5 cm) 90 pages, illustrations en couleur (en anglais), référence LO36, prix : 45 €. Laurent COMPAROT
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