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Bulletin Numismatique n°252 34 Dans la Live Auction du 3 juin 2025, nous présentons pour la première fois un denier pour Marciane, sœur aînée de Trajan qui aurait reçu le titre d’Augusta entre 100 et 105 peut-être à l’automne 102 (KT, p. 119). C’est l’occasion pour nous de vous faire découvrir cette femme de la domus impériale de la dynastie antonine. MARCIANE (+ 112) SŒUR DE TRAJAN, MÈRE DE MATIDIE, GRAND-MÈRE DE SABINE ULPIA MARCIANNA Ulpia Marciana est la sœur aînée de Trajan. Elle épouse un sénateur, C. Salonius Matidius Patruinus, dont elle a une fille, Matidie. Elle reçoit le titre d’Augusta certainement en même temps que Plotine, épouse de Trajan. Marciane meurt en août 112 et est divinisée le mois suivant. Sa fille Matidie reçoit le titre d’Augusta l’année suivante. Marciane est aussi la grand-mère de Sabine, femme d’Hadrien. Denier, Rome, 112 (Ar, 3,28 g, 20,50 mm, 7h) (taille 1/96L., poids théorique : 3,38 g titre : 90 %, 4 sesterces) A/ DIVA AVGVSTA – MARCIANA « Diva Augusta Marciana », (Divine augusta Marciane). Buste diadémé et drapé de Marciane à droite (L4). R/ EX SENATVS - CONSVLTO « Ex Senatus Consulto » (par décret du Sénat). Marciane tenant des épis, assise dans un char passant à gauche, tiré par deux éléphants. C II/ 101, 12 (150f or.) – RIC II/ 299, 747– Strack I/ 201 - BMCE/RE III/ 126, 655, pl. 21/ 16 – Hill 563 - RSC 2/ 12– BN/R III 760, pl. 42 (AF 4607) – MIR 14/ 724, pl. 126 (14 ex.) – RCV 3331 (5500$) – MRK 30.9 (4000€) Monnaie centrée. Joli revers. Fine usure régulière. Patine grise. Très rare. TTB 2 500€/4 500€ C’est la première fois que nous présentons ce type à la vente ! Semble de mêmes coins que l’exemplaire du musée de Berlin (MIR 14/724, pl. 126) ainsi que ceux du British Museum (BMC/ RE III/ 126, 655, pl. 21/ 16 et que celui du Cabinet des médailles, BnF/ DMMA (BN/R III, 760, pl. 42). Toutes les monnaies de Marciane sont posthumes, frappées en 112, au moment de la mort de l’Augusta (29 août) et de consécration ou peu après, au moment de ses funérailles le 3 septembre 112 (funus censorium) (Fastes d’Ostie, KT, p. 119). D’après P. Hill, ce denier est fabriqué à l’occasion de la consécration de l’Augusta. Avec la légende EX SENATVS CONSVLTO, c’est la seule occurrence sur un denier d’argent avec la légende complète, ce qui impliquerait que la divinisation de l’Augusta défunte aurait fait l’objet d’un décret du Sénat, mesure exceptionnelle afin d’honorer la sœur de l’Auguste régnant Trajan qui pourrait avoir accompagné les funérailles car c’est le seul type, avec le sesterce, à présenter cette légende alors que les autres pièces portent la légende CONSECRATIO. Outre le denier, pour ce type nous avons aussi le sesterce qui est aussi très rare (B. Woytek, MIR 14/ 725, pl. 126 (22 ex.) et qui, dans la seconde édition du Cohen, publiée en 1880, cotait la somme astronomique de 350 francs or ! Au revers de notre denier, trônant sur le véhicule conduit par le bige d’éléphants, nous trouvons tour à tour Marciane, (BN), Cérès (MIR) ou Vesta (RIC, BMC). Il semble intéressant de transcrire la description fournie par P.-A. Besombes dans le catalogue de Paris : « Marciane, voilée et drapée, tenant des épis de blé de la main droite et une longue torche de la main gauche, assise à gauche, sur un siège posé sur un char tiré par deux éléphants conduits par deux cornacs. Les panneaux du char sont ornés de rinceaux végétaux ». La description de Marciane correspond aussi à celle donnée par B. Woytek, à savoir Marciane assimilée à Cérès. Le type de la procession du « funus censorium » fait son apparition dès le règne de Tibère en lien avec la pompe funèbre pour la consécration d’Auguste (F. Schmidt-Dick TrR II/ p. 311-312, D. XVII.4). Mais c’est un quadrige d’éléphants qui tire le char funèbre, conduit par quatre cornacs. Nous retrouvons ce type à gauche ou à droite sous le règne de Néron pour le divin Claude, pour Titus pour le divin Vespasien, pour Marc Aurèle, pour Antonin le Pieux ou Lucius Vérus divinisés. En revanche, le bige d’éléphants ne se rencontre que pour notre type avec Marciane (F. Schmidt-Dick TrR II/ p. 310311, D. XVII.3). Ce denier, qui cotait 150 francs or dans la seconde édition du Cohen en 1880, soit le prix atteint par un aureus, reste donc très rare et mérite toute notre attention. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT SENATUS CONSULTO EN TOUTES LETTRES SUR UN DENIER D’ARGENT POUR MARCIANE Buste d’Ulpia Marciana, MET Museum NYC, (© photo L. Schmitt)

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