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Bulletin Numismatique n°252 31 brm_1009573 Titus brm_1009644 Hostilien Le sesterce est à la fois la monnaie pivot du système monétaire entre l’or et l’argent, mais aussi une monnaie de compte (HS) utilisée dans la comptabilité publique et privée. Les fortunes pour être sénateur (1 000 000 HS) ou chevalier (400 000 HS) sont exprimées en sesterces (monnaie de compte). En revanche, dans les achats quotidiens, c’est bien le sesterc, monnaie réelle et ses subdivisions, qui sont utilisées aussi bien par la plèbe que par les publicains et les couches supérieures de la société, en particulier pour leurs achats journaliers. Quelques exemples de prix pour les deux premiers siècles de l’Empire : 1 mesure de vin ordinaire = 1 as ; 1 mesure de vin de falerne = 1 sesterce ; 1 livre d’huile, (325g) = 1 sesterce ; 1 modius de blé (c. 6,5 kg) = 3 sesterces ; 1 modius de froment (c. 6,5 kg) = 30 as ; 1 repas dans une taberna = de 3 à 4 as ; 1 assiette = 1 as ; 1 lampe à huile = 1as ; 1 tunique = 15 sesterces ; 1 mulet = 500 sesterces ; 1 esclave = 500 à 2500 sesterces ; 1 hectare de terre = c. 300 à 400 sesterces. Mais un grammairien sous le règne de Néron est acheté 700 000 HS et un comédien à l’époque de Tibère coûte 500 000 HS brm_1009696 Trébonien Galle brm_1009630 Émilien Dans ces quelques estimations, les plus petites monnaies divisionnaires semis ou quadrans ne trouvent pas souvent leur place et devaient servir seulement d’appoint comme nos centimes d’euro aujourd’hui. Nous avons déjà évoqué le cens pour être sénateur ou chevalier, mais ces chiffres ne sont pas limitatifs. La fortune d’un Narcisse, affranchi de Claude (41-54), est estimée à 400 millions de sesterces. Quant à Sénèque, la sienne s’établissait à 300 millions de sesterces, reposant en partie sur l’usure. brm_1016728 Sabine brm_889459 Aelius Mais revenons à notre sesterce, espèce sonnante et trébuchante. Taillé au 1/12 L. romaine (poids théorique = 27 g) sous Auguste, ce poids va rester pratiquement stable jusqu’au début du IIIe siècle où celui-ci est abaissé au 1/14 L. (c. 23 g) puis au 1/18 L (c. 18 g) à partir de Gordien III. Cependant, il n’est pas rare de rencontrer encore des monnaies de bonne facture et d’un poids élevé. C’est une monnaie fiduciaire dont la valeur ne repose que partiellement sur son poids de métal. Le prix de la livre (c. 325 g) d’orichalque varie de 12 sesterces sous Auguste à 45 sesterces sous Trébonien Galle. Celle de cuivre passe dans les mêmes conditions de 7 sesterces et 2 as sous Auguste à 20 sesterces sous Élagabal (cf. J. Lafaurie, RN 1975). À partir de la fin du IIe siècle la frappe du semis et du quadrans sest abandonnée. L’alliage des monnaies se modifie, le bronze étant de plus en plus allié, suivant les cas au cuivre, au plomb, au laiton, à l’étain. Trajan Dèce, pendant son court règne (249-251), essaie de restaurer la monnaie de bronze en créant un multiple, le double sesterce, et en réintroduisant le semis, mais c’est une réforme qui ne lui survit pas, balayée par UN THÈME DE COLLECTION, LE SESTERCE : DE LA MONNAIE D’ARGENT À LA MONNAIE DE BRONZE

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