MONNAIES GRECQUES DIVISIONNAIRES
J
e connais Thierry de Craeker depuis maintenant plus d’une trentaine d’années, exactement
depuis le début des années 1980. Ses deux collections qui sont l’objet de cette vente
sont très différentes et cependant obéissent à la même logique : le choix d’une collection
thématique spécialisée.
D’ailleurs certaines monnaies des «
monnaies antiques d’Afrique du Nord
» auraient pu figurer
dans les «
monnaies grecques divisionnaires
».
Dans les deux cas, Thierry de Craeker a choisi de quitter les sentiers battus en prenant des
thèmes qui, s’ils ne sont pas uniques, ne sont pas les plus répandus.
Choisir de collectionner les «
monnaies grecques divisionnaires
», c’est s’attacher au monde
de l’infiniment petit. Par sa formation (médecine) et sa spécialisation (obstétricien) Thierry
de Craeker connaît la valeur de la précision dans un domaine : donner la vie est à l’origine de
toutes choses.
Collectionner des monnaies qui vont du quart d’obole à la drachme, c’est-à-dire des monnaies
dont les poids vont de 0,20 g à 6,00 g alors qu’il aurait pu choisir le tétradrachme ou le statère
n’est pas un choix anodin. Certains pourraient y voir le choix d’un collectionneur « qui n’a pas
les moyens » : aussi aberrant que ce soit, les tétradrachmes et statères valent infiniment plus
cher que les divisionnaires, à rareté et conservation égales. Au contraire, il a sélectionné ce
thème parce qu’il lui permettait de rechercher ce qui était rare et que les autres ne regardaient
pas forcément.
Il faut un œil très sûr et des connaissances pointues pour collectionner ces monnaies de
l’Antiquité qui ont eu beaucoup plus de mal à traverser les siècles pour arriver jusqu’à nous !
En effet tetartemorion, obole ou triobole, voir drachme ont circulé beaucoup plus largement
et souvent beaucoup plus longtemps que les monnaies plus importantes. Ce sont les monnaies
de la vie quotidienne que chacun était susceptible d’avoir en main afin de payer ses achats
journaliers mais ce ne sont en aucun cas les monnaies qui vont être thésaurisées et enterrées en
quantité ! On les retrouve par miracle, perte, oubli ou erreur.
Dans de nombreux cas, si les grandes métropoles ont frappé l’ensemble des dénominations,
la plupart des cités n’ont eu recours à la monnaie qu’à un moment bien précis de leur histoire
avec des petites coupures. Elles ont rarement marqué l’Histoire et ne sont pratiquement
connues que grâce à leur monnayage.
Pour toutes ces raisons, collectionner «
les monnaies grecques divisionnaires
» c’est choisir
une voie étroite, parfois ingrate, mais combien enrichissante et diversifiée !
Collections du Docteur Thierry de Craeker
MONNAIES GRECQUES DIVISIONNAIRES
MONNAIES ANTIQUES D’AFRIQUE DU NORD
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