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MONNAIES GAULOISES
BITURIGES CUBES (Région de Bourges)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Bituriges Cubes étaient l’un des peuples les plus puissants
de la Celtique. Leur territoire s’étendait sur une partie du
Bourbonnais, de la Touraine et du Berry, les départements
actuels du Cher, de l’Indre et une partie de l’Allier. Leur capitale
était l’oppidumd’Avaricum (Bourges). La Loire les séparait des
ÉduensetdesCarnutes.IlsavaientaussipourvoisinslesPictons,
les Lémovices et les Arvernes. D’après le récit de Tite-Live, le
roi des Bituriges, Ambigat aurait régné sur l’ensemble de la
Gaule unifiée au VI
e
siècle avant J.‑C. et aurait envoyé ses deux
neveux, Bellovèse et Sigovèse, l’un en Italie, l’autre en Orient,
fonder l’Empire gaulois qui, un siècle plus tard, s’étendait sur
la Grande-Bretagne, l’Europe centrale (sauf la Suisse), l’Italie
du Nord et la plus grande partie duDanube.Avant laGuerre des
Gaules, les Bituriges auraient été les clients des Éduens et un
contingent de Boïens aurait été installé sur leur territoire. Leurs
principales richesses provenaient de l’élevage et des mines de
fer qui leur avaient amené richesse et prospérité. En 52 avant
J.‑C., ils soutinrent Vercingétorix. Ils furent vaincus à Genabum
(Orléans) par César. Vercingétorix les poussa à pratiquer la
technique de la terre brûlée. Ils détruisirent ainsi plus de vingt
oppida, mais refusèrent le même sort à leur capitale, Avaricum
(Bourges). César vint assiéger l’oppidum, défendu par trente
mille Bituriges et dix mille alliés. La ville fut prise et incendiée,
huit cents soldats seulement purent s’échapper, tandis que la
garnison et la population étaient massacrées. César y trouva
des réserves abondantes qui lui permirent de passer l’hiver et
de préparer la campagne du printemps suivant. Néanmoins, les
Bituriges auraient encore fourni un contingent de douze mille
hommes à l’armée de secours de la coalition gauloise, lors du
siège d’Alésia. Au début de 51 avant J.‑C., César conduisit
une nouvelle campagne chez les Bituriges qui se soumirent
très rapidement. Quelques semaines plus tard, ils intervinrent
auprès de César pour lutter contre les Carnutes.
409.
Denier au glaive et au pentagramme, c. 60‑50 AC.
,
(Ar, Ø 16,5 mm, 2 h, 1,92 g).
A/
Anépigraphe
. Tête à gauche ; les cheveux disposés en trois
mèches ; grènetis.
R/
Anépigraphe
. Cheval sexué libre au pas à
gauche ;au-dessusunglaive ;souslepoitrail,pentagramme ;grènetis.
Denier sur un flan très large, avec un splendide revers et une tête
presque complète au droit malgré une frappe un peu décentrée.
Patine grise de collection ancienne, avec des zones plus claires
au droit mais très homogène au revers.
LT. 4097 -DT. 3435 -BN. 4097‑4101 -Nash. 494 -Sch/L. 619 -
Z.- - Sch/D. 152.
R. TTB+ / SUP
340 € / 450 €
Cet exemplaire présente un beau visage complet et un superbe
revers avec le glaive et le pentagramme bien nets, servis par
une superbe patine !
Au revers la jambe avant du cheval dépasse en dehors du
grènetis, comme sur le n° 494 de Nash (conservé à l’ANS).
Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu attribuait ces deniers aux
Lémovices.Aujourd’hui il faut les restituer aux Bituriges Cubes.
L’atelier, d’après les conclusions de Simone Scheers, op. cit. p.
99, se trouverait à Saint-Marcel dans l’Indre. Ce monnayage est
absentdestrouvailleseffectuéesautourdeBourges.L’attribution
n’est pas certaine. Le monnayage aurait commencé à circuler
peu avant la Guerre des Gaules.
n° 408 R/
n° 410 A/
n° 412 R/