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MONNAIES GAULOISES
411.
Statère d’électrum à la main, I
er
siècle avant J.‑C.
,
(El, Ø 23,5 mm, 4 h, 6,59 g).
A/
et
R/
Même description.
Statèresurunflanlargeetrégulier,avecdestypescentrésmaisune
frappe molle au droit et une importante
faiblesse sur l’arrière du revers. Métal
assez clair, fortement allié d’argent.
LT. 4 3 9 5 - DT. 3 6 4 5 ‑ 3 6 6 3 -
BN. 4292‑4415 - Z. 172 - Sch/L. 681 -
Sch/D. 155 var.
R. TB+ / TTB
320 € / 500 €
Ce statère provient du stock ELSEN,
Bruxelles.
Ce type de statère est classé en plusieurs
groupes et classes, en fonction du style, de façon parfois un
peu subjective... Avec cette grosse tête, ce statère ne semble
correspondre à aucune des monnaies du Nouvel Atlas. Le
style se rapprocherait plutôt des monnaies dites « à l’aigrette »
souvent classées aux Andécaves (cf. DT. 2178‑2180).
Les monnaies n° 24‑26 pl. X du trésor de Chevanceaux en
sont très proches.
412.
Quinaireauxmèchesaquitaniques,c.80‑60AC.
,
(Ar, Ø 11 mm, 7 h, 0,81 g).
A/
Anépigraphe
. Tête à droite, les cheveux épars avec
de grosses mèches.
R/
Anépigraphe
. Personnage debout
derrière un cheval à droite.
Monnaie frappée sur un flan un peu court mais avec des
types complets. Frappe vigoureuse et centrée avec unmétal
très légèrement concrétionné par endroits. Patine grise.
LT.manque - DT.manque cf. série 1088 - Sch/L.- - Z.- -
Sch/D.-.
RRR. TTB
250 € / 400 €
Cequinairepeuts’intégrerdanslasérie1088«fractionsen
argent des peuples centraux ». Contrairement aux autres
monnaies de ce genre qui ont un cavalier, ce quinaire
semble avoir un personnage debout et de face, derrière
le cheval. Le traitement de la chevelure est typique des
drachmes picto-santones aux mèches aquitaniques et ne
correspond pas aux autres monnaies de la série 1088.
Cet exemplaire est le second que nous proposons, après
le n° 898 deMONNAIES 32, mais c’est aussi le plus beau
et le plus complet !
Si la série 1088 permet de regrouper pas mal de choses,
il est intéressant de noter l’existence d’une division de la
drachme pictone dite « au cavalier ailé», DT. 3347, mais
aussi d’une « fraction à la tête bouclée, et cavalier au
bouclier », DT. 3353. Ces petites monnaies d’argent, de
même que celle proposée ici montrent à quel point notre
connaissance est en constante évolution, surtout dans des
régions souvent délaissées par les chercheurs (dans tous
les sens du terme).
PICTONS (Région de Poitiers)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
LesPictonsétaientunpeupledelaCeltiqueinstallédansl’actuel
Poitou à qui ils ont donné son nom. Leur capitale était Lemonum
(origine : lemo ou limo = orme), au confluent du Clain et de la
Boivre, sur un oppidum fortifié, aujourd’hui Poitiers. C’était
un peuple qui comptait de bons marins. Leur nom leur vient
du fait qu’ils se peignaient le visage, Pictavi, nom donné par
César. Celui-ci enrôla cinq mille Pictons comme auxiliaires en
56 avant J.‑C., afin de construire des bateaux pour sa campagne
contre les Vénètes. Cette flotte servit aussi pour l’expédition de
Bretagne en 55 avant J.‑C. En 52 avant J.‑C., ils fournirent huit
mille hommes à l’armée de secours pour aller délivrer Alésia,
assiégée par César. Parmi les chefs pictons plusieurs fois cités,
nous retrouvons Atectorix et Duratios.
Atectorix semble avoir été un chef ou notable gaulois qui devait
créer une « ala I Gallorum Atectorigiana » à la fin du séjour de
César en Gaule (50 avant J.‑C.) ou juste après son départ pour
l’Italie. La troupe ainsi créée constituait une unité d’auxiliaires,
soldats qui servaient dans les armées romaines mais n’étaient
pas intégrés dans les légions. Quant à Duratios, chef gaulois,
il était l’un des rois des Pictons. Fidèle allié des Romains, il
fut assiégé en 51 avant J.‑C. par Dumnacus, chef des Andes,
dans Lemonum (Poitiers). Il fut délivré par Caius Fabius.
Ultérieurement, César lui donna le droit de cité romaine. Il est
mentionné par Hirtius.
410.
Statère d’électrum à la main, c. 120‑80 AC.
, groupe
A.5, (El, Ø 20,5 mm, 1 h, 6,33 g).
A/
Anépigraphe
. Tête (d’Ogmius) à droite, la chevelure en
grosses mèches, d’où partent des cordons perlés.
R/
Anépigraphe
. Aurige tenant une couronne dirigeant à droite
un cheval androcéphale ; dessous, une main.
Très belle monnaie, sur un flan un peu court et épais, avec un
avers complet mais un revers un peu décentré sur sa partie
supérieure. Métal rose orangé, homogène.
LT. 4395 - DT. 3662 - BN. 4292‑4415 - Z. 172 - Sch/L. 681 -
Sch/D. 155.
R. TTB+
500 € / 800 €
Ce statère est rattachable au groupe A et à la classe V. Avers
et revers proches du n° 16 d’Ouzilly (issu du coin de droit D4
et du coin de revers R9).
Les monnaies d’or pictones on fait l’objet d’un article de Simone
Scheers, dans le BSFN de juin 1980. Elle classe ces monnaies
en deux groupes ; le groupe A «à la tête namnète » se divise en
huit classes typologiques et le groupe B «à la tête aquitanique »
se répartie entre les deux classes avec les types tournés à droite
et deux classes avec les types tournés à gauche. Ce classement
est repris dans l’étude du trésor de Chevanceaux (trouvé entre
le territoire des Santons et des Pétrocores). Il est précisé que
le classement typologique est confirmé par l’étude des poids,
qui confère aux classes typologiques une notion chronologique.
Le poids du statère tombe du poids initial de 7,10 à 5,90 - 5,80
grammes.» Pour toutes les classes confondues, G. Depeyrot
recense 248 exemplaires.