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MONNAIES GAULOISES
401.
Statère VERCINGETORIXS en laiton, c. 120‑60 AC.
, (Lt,
Ø 20,5 mm, 3 h, 5,01 g).
A/
[VERCINGETO]RIXS
. Tête masculine, jeune, imberbe à gauche ; légende
sous.
R/
Anépigraphe
. Cheval bondissant à gauche ; une esse au-dessus de la
croupe ; amphore sous le poitrail.
Monnaie d’une extrême rareté, avec des types assez bien venus mais de frappe
molle, sur un flan large et ovale avec de multiples éclatements de frappe en
bord de flan. Patine vert sombre, avec des zones plus claires autour des reliefs.
LT.cf.3774 (or) - DT.- - RIG. 302 - Dicomon.ARV-3749 p. 341 cet ex. - Bargoinmanque.
RRR. TTB
2500 € / 7500 €
Cet exemplaire est publié par M. Feugère comme provenant de Nages. Il a été l’objet d’un article par S. Nietto, dans
le BSFN de février 2012.
Cet exemplaire présente une légende difficilement lisible, mais celle-ci semble évidente à restituer avec ce type bien connu
normalement réservé à l’or. Selon S. Nietto, ce statère porte à 29 le nombre de
monnaies au nom de Vercingétotix (26 en or et 3 en laiton). Notre exemplaire est
le premier à ne pas avoir été trouvé à Alésia et pourrait remettre en cause la notion
de monnayage obsidional....
L’article de S. Niettto concernant cette monnaie dresse le bilan de nos connaissances
sur ces monnaies de laiton. Les statères arvernes en laiton, tous types confondus,
sont considérés depuis longtemps comme des monnaies obsidionales. Sur les six
exemplaires qui étaient connus jusqu’alors et conservés auMAN et à la BN, au moins
quatre proviennent d’Alesia ! Une pénurie de métal précieux aurait alors contraint
le pouvoir émetteur à frapper du laiton. Cette hypothèse semble confirmée par deux
liaisons de coin de droit ou de revers avec des statères de bon aloi.
Cf. Nieto-Pelletier Sylvia, Une nouvelle monnaie en laiton au nom de Vercingetorix,
BSFN février 2012, p.34‑37.
premier conflit direct éclata au II
e
siècle, quand les marchands
romains s’installèrent en Transalpine dans ce qui allait devenir
la Provincia (la Province, devenue la Provence). Les Arvernes
étaient très riches et leur roi Luern était connu pour sa libéralité
proverbiale. Les Arvernes, qui n’avaient pas une agriculture
développée, contrôlaient certainement l’orpaillage et les
mines d’or de leurs contrées et celles de leurs voisins. Le fils de
Luern, Bituit (Bituitos), s’opposa aux Romains qui venaient de
soumettre les Salyens en s’emparant d’Entremont en 123 avant
J.‑C. Bituit réunit une coalition forte de deux cent mille hommes
qui fut successivement battue par Domitius Ahenobarbus à la
confluence de la Sorgue et du Rhône, puis de l’Isère et du Rhône,
près de Valence. L’Empire arverne avait vécu. La royauté abolie
fut remplacée par un système oligarchique. Celtille (Celtillos),
le père de Vercingétorix fut mis à mort vers 80 avant J.‑C. pour
avoir essayé de reconstituer un empire arverne à son profit.
Au début de la Guerre des Gaules, Vercingétorix servira dans
les troupes de reconnaissance de César. Gobannitio, oncle de
Vercingétorix, était l’un des chefs de la faction pro-romaine.
Ce n’est qu’en 52 avant J.‑C. que Vercingétorix devint le chef de
lacoalitiondespeuplesgauloiscontrel’occupantromain.Fortde
près dedeuxcentcinquantemillehommes, lecontingentarverne
ne réussit pas à s’imposer. Vercingétorix pratiqua la politique de
la terre brûlée après la chute de Genobum (Orléans), mais ne
put obtenir la destruction d’Avaricum (Bourges) qui fut assiégée
et prise par Jules César avec toutes ses réserves de vivres. Il
remportanéanmoinsunegrandevictoireprèsdeGergovie.Ayant
malencontreusement poursuivi l’armée de César, il se retrouva
assiégé dans Alésia. Résistant avec acharnement, il comptait
sur l’armée de secours pour le délivrer, mais vaincu, il dut se
rendre à César qui le conserva en vie pour le faire participer
à son triomphe en 46 avant J.‑C. Vercingétorix fut ensuite
étranglé dans sa prison. Après la conquête, Augustonemetum
(Clermont-Ferrand)estfondéeetdevientlacapitaledelacivitas.
ARVERNES (Région de Clermont-Ferrand) (II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Arvernes, qui occupaient l’actuel territoire de l’ancienne
province d’Auvergne, étaient le plus puissant des peuples de
Gaule à la veille de la Guerre. On donne aussi ce nom aux
différents peuples clients des Arvernes : Gabales, Vellaves, ou
Helvii. Strabon évoque la suprématie qui avait prévalu aux IV
e
et
III
e
siècles avant J.‑C. quand lesArvernes dominaient laGaule :
« leur territoire s’étendait à l’origine jusqu’à Narbonne et aux
frontières de la Massaliotide et les peuples leur étaient soumis
jusqu’au mont Pyréné, jusqu’à l’Océan et jusqu’au Rhin », soit
la presque totalité de la Gaule à la veille de la conquête. Cette
puissance reposait sur le contrôle du commerce de l’étain et
sur le mercenariat. Il faut cependant abandonner l’idée d’une
domination économique et monétaire des Arvernes sur les
autres peuples de la Gaule avant la chute de l’Empire arverne.
La société arverne était clanique, en raison de leur disposition
géographique,dansdesvalléesisoléesparlesmontagnes.Chaque
groupeseretrouvaitentrelesmainsd’unefamilleetdesesclients.
Leur vraie capitale était l’oppidum de Gergovie, placé près
de Clermont-Ferrand. Le Puy de Dôme constituait une sorte
« d’Olympe » pour les Arvernes où Mercure sous sa forme
gauloise de Lug était vénéré. « Avernorix » (roi des Arvernes)
était une épithète du dieu. Les Gaulois connaissaient déjà les
sources thermales de la Bourboule, du Mont-d’Or, de Royat, de
Volvic et de Chaudes-Aigues qui étaient sacrées et utilisées pour
leurs vertus thérapeutiques. La forêt de Pionsat qui séparait
les Arvernes des Bituriges Cubes était sacrée. La réputation
des Arvernes dépassait largement le territoire de la Gaule. Les
Arvernes étaient considérés comme « le plus belliqueux parmi
les peuples gaulois de la Celtique » d’après Apollodore au
II
e
siècle avant J.‑C. Mercenaires et guerriers émérites, il est
possible qu’ils aient participé au sac de Delphes en 279 avant
J.‑C. et qu’ils aient pris part à la bataille du Télamon en 225
avant J.‑C. qui les opposa pour la première fois aux Romains. Le