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MONNAIES GAULOISES
Le superbe exemplaire n° 104 de MONNAIES 50, le seul
autre exemplaire que nous ayons vendu, a obtenu 4500€.
Ces deux monnaies sont issues du même coin de droit.
Cette série à la lyre inversée est attribuée aux Carnutes. Il
s’agirait « d’une réplique encore très proche du prototype
macédonien, où l’on discerne surtout au revers les marques
d’un début de celtisation. C’est ainsi que la figure, sous
les antérieures et au-dessus de l’exergue comportant la
légende simulée de Philippe, une petite tête de face très
stylisée, prolongée de chaque côtés par deux « nattes »
(?) relevées à leur extrémité. C’est ce motif qui, perdant
les trois points suggérant les yeux et la bouche et gagnant
trois ou quatre « cordes », se transforme en lyre inversée, et
constituasur laLoireMoyenne l’essentieldumonnayageen
or des Carnutes, cela semble-t-il sans modification notable
jusqu’à la fin de l’indépendance.»
cf. Nouvel Atlas, tome II, série 490 page 124‑125.
414.
Huitième de statère d’or à l’aigle, à la mèche
tombant surle front, I
er
siècle avant J.‑C.
, (Or, Ø 10 mm,
2 h, 0,88 g).
A/
Anépigraphe
. Tête à droite, la chevelure en quatre
grosses mèches.
R/
Anépigraphe
.Aigle à droite, une croix inscrite dans une
rouelleperléedanslesserres ;uncroissantau-dessusdel’aile.
Flan court avec un revers décentré mais présentant un
beau visage. Revers centré et à peu près complet, avec une
cassure de coin sur la rouelle. Or de belle couleur chaude.
LT.- - DT. 2570 - BN.- - Sch/D.- - Z.- - Sch/L.-.
RRR. TTB / TTB+
800 € / 1500 €
Cet exemplaire est publié dans le CN 190 de décembre
2011, page 8, fig. 2. Il y est indiqué provenir de Saint-
Laurent-des-Bois (41).
SurlesquatrehuitièmesdestatèresillustrésdansleNouvel
Atlas, cette monnaie correspond au DT. 2570, avec ce
même style de droit et un revers identique.
Ce rare monnayage divisionnaire d’or est bien mieux
connu depuis la parution de l’article de N. Manios dans
les Cahiers de la SENA n° 190 de décembre 2011 « Les
huitièmes de statère à l’aigle carnutes ». Cet exemplaire
y figure pour la série «à la tête stylisée marquée d’une
croix », variante «à la mèche tombant sur le front ».
Pour ce type précis, seulement trois exemplaires ont été
répertoriés ; deux en collection privée et le bga_215699.
Cette série de monnaies d’or à l’aigle se compose d’hémi-
statères, de quarts de statères et de huitièmes de statères. Le
classement proposé dans le Nouvel Atlas comprend quatre
classes.Lapremièreregroupelesmonnaiesaveclajouelisse
etunreversavecl’aigleetla«rosace».Lasecondeclasseest
dite «à la joue lisse et au profil humain » ; ce profil humain
est connu sur la pièce unique du musée de Lyon, n° 761. Le
huitième dont le droit est « l’exacte réduction modulaire »
de la monnaie précédente a pourtant une rosace dans les
serres de l’aigle. La troisième classe ne comprend qu’un
seul hémi-statère, avec la joue marquée d’une croix ; cette
monnaie est celle dumusée de Lyon, n° 762, et n’est connue
qu’avec la tête à gauche. La dernière classe regroupe les
monnaies épigraphes ATIIVLOIB SOLIM-YC.
CARNUTES (Région de la Beauce)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Carnutes étaient l’un des peuples les plus importants et
les plus puissants de la Gaule indépendante. Leur territoire
s’étendait entre Loire et Seine sur l’Orléanais, le Blésois et
le pays chartrain jusqu’à Mantes, c’est-à-dire la plus grande
partie des départements actuels du Loiret, du Loir-et-Cher et de
l’Eure-et-LoiretunepartiedesYvelines.Leurcentreéconomique
était situé à Genabum (Orléans), mais leur principal oppidum
semble avoir été Autricum (Chartres). Ils auraient participé à
l’expéditionlégendairedeBellovèsejusqu’enItalie.Ilsformaient
le centre géographique de la Gaule et, bien avant le début de
la Guerre des Gaules, les marchands romains connaissaient le
chemindeGenabum(Orléans),alorsungrandcentrecommercial.
Les Carnutes étaient aussi réputés pour leur forêt où se tenait
l’assemblée annuelle des
Druides.Audébut de laGuerre, César
avait hiverné chez les Carnutes en 57 avant J.‑C. et leur avait
imposé comme roi Tasgetios, qui est assassiné en 54 avant J.‑C.
L’année suivante, ils se soumettent mais au début de 52 avant
J.‑C., ils sont peut-être à l’origine de la révolte qui va soulever
l’ensemble de la Gaule. Il est possible que les conjurés se soient
retrouvés au cours d’une assemblée druidique. Les Carnutes
massacrèrent les colons et les marchands romains de Genabum
(Orléans)souslaconduitedeCotuatosetdeConconnétodumnos.
César vint assiéger la ville qu’il prit, pilla et incendia, marquant
le début des hostilités. Les Carnutes fournirent ensuite un
contingent de douze mille hommes à l’armée de secours afin
de dégager Alésia. Après la chute de Vercingétorix, l’année
suivante, les Romains effectuèrent une nouvelle campagne de
pacification et César punit les assassins de l’année précédente.
413.
Statère d’électrumà la joue ornée et à la lyre, I
er
siècle avant J.‑C.
, (El, Ø 20,5 mm, 1 h, 6,81 g).
A/
Anépigraphe
. Tête laurée imitée de Philippe II, très
stylisée avec la tête luniforme et l’œil en amande, à droite ;
l’oreille ornée d’une boucle à trois brins ; chevelure en
mèches complexes.
R/
Anépigraphe
.Bigeàdroiteconduitparunaurige ; laroue
du char sous la queue des chevaux et une lyre renversée
entre leurs jambes.
Monnaie d’un type exceptionnel, frappée sur un flan un
peu court et irrégulier, de très bas aloi. Le type de droit est
décentré sur la gauche, mais présente un très beau visage.
Le revers est légèrement décentré sur la droite, avec une
faiblesse de frappe sur le cheval. Très agréable patine sur
un métal rose orangé.
LT. 5947 - DT. 2530 - Nash. 266‑268 var. - Sch
/L.cf. 292
(=DT. 2531) - Sch/D. 76 - Z.-. - MONNAIES 50, n° 104.
RRR. TTB+
2800 € / 4000 €
Pour cette série de statères à la lyre, plusieurs classes ont
été distinguées. Cet exemplaire correspond à la classe
III au profil luniforme et à la joue lisse. Les quarts de
cette série sont presque l’exacte réduction modulaire du
statère, mais avec un cheval à la place du bige au revers.
Le style du droit et du revers, ainsi que le type de métal
utilisé, rapprochent ces monnaies du statère épigraphe
KABALLOS CONTI.