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MONNAIES GAULOISES
RUTÈNES (région de Rodez)
(I
er
siècle avant J.‑C.)
VoisinsdesArvernes,desCadurquesetdesGabales, leur territoire
correspondait à l’ancien Rouergue (actuel département de
l’Aveyron) au nord du Tarn, dont le cours constituait la frontière
avec laprovincedeNarbonnaise.LesRutènes,alliésdesArvernes,
avaient participé aux opérations qui aboutirent à la défaite de
Bituit, roi des Arvernes en 121 avant J.‑C. et à la création de la
province de Narbonnaise. À cette occasion, les Rutènes s’étaient
retrouvés coupés en deux, suivant la frontière naturelle du Tarn.
Actifs dans la coalition contre les Romains en 52 avant J.‑C., ils
fournirent un contingent de 12.000 hommes à l’armée de secours.
398.
Drachme « du type de Goutrens », II
e
-I
er
siècle av.
J.-C
, (Ar, Ø 14,5 mm, 9 h, 2,25 g).
A/
Anépigraphe
. Tête stylisée à gauche, avec chevelure à larges
bouclesenesses ;nez légèrementbusqué ;œilmarquéd’unpointet
bouche en deux points ovoïdes ; cou terminé par un large collier de
perles.
R/
Anépigraphe
.Croixbouletée,inscritedansuneroue,divisée
en quatre cantons : rouelle perlée et croisetée aux 1
er
et 4
e
cantons,
torque au 2
e
canton et hache évidée au manche perlé au 3
e
canton.
Très agréable monnaie sur un flan court, mais bien centrée, avec
le visage complet et les quatre cantons identifiables au revers.
Patine sombre, un peu plus claire sur les reliefs.
LT.manque - S. 259* - Dicomon.RUT-183 p. 326 - Z. 93 -
Sch/D. 54 - Sch/L. 38 - Sch/SM. 113 cf. lingots. - Moneta 28,
Boudet R., n° 183 (192 exemplaires).
TTB+
250 € / 350 €
Cet exemplaire provient très certainement du Trésor de
Goutrens (1867).
Ce coin de droit est reconnaissable avec la
caractéristique cassure sur la joue. Des monnaies issues de
ce coin et provenant du trésor de Goutrens ont été découpées
et assemblées pour reconstituer l’empreinte totale du coin !
Le trésordeGoutrens(12) futdécouverten1867.Ilauraitcontenu
plus de 20.000 pièces dont la plus grande partie fut fondue. Ce
type se rencontre aussi dans le trésor de Vinaigre, près de Mèze
dans l’Hérault, découvert en 1847. Si elles ont été émises dans
le pays des Rutènes, leur aire de répartition a des prolongements
vers l’Hérault et le Tarn. Quelques pièces furent trouvées à
Vieille-Toulouse. Pour cette série, G. Savès fait remarquer que
« les revers ont la particularité parmi les autres monnaies «à la
croix » (pièces à légendes latines exceptées) de présenter une roue
à quatre rayons. La croix habituelle est donc ici inscrite dans le
cercledecetterouequ’elledébordeparfois.Les symboles figurant
dans les quatre cantons formés par quatre rayons sont les mêmes
pour toutes les variétés de ce type : hache évidée, torques et
rouelles ». Le poids de ces monnaies s’échelonne principalement
entre 2,10 et 2,30 grammes.
PÉTROCORES (région de Périgueux)
(I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Pétrocoriens ou Pétrocores dont le territoire s’étendait
entre la Dordogne et la Vézère sur l’actuel département de la
Dordogne, (l’ancien Périgord) avaient Périgueux pour capitale.
Ils faisaient partie de la Gaule Celtique et seront ensuite
rattachés à l’Aquitaine. Ils apparaissent tardivement comme
les Nitiobroges au moment de la phase finale de la Guerre des
Gaules. Ils fournirent un contingent de 5.000 hommes à l’armée
de secours. Strabon signalait que les Pétrocores étaient de très
bons métallurgistes et travaillaient le fer.
397.
Drachme « type de Belvès », S. 223, I
er
siècle av.
J.-C
, série III, var. 2, (Ar, Ø 14 mm, 10 h, 1,73 g).
A/
Anépigraphe
.Têteàgauche,lachevelurefaitedelongues
boucles en esses inversées descendant au-dessous du cou ;
œil de face très ovalisé ; oreille ; bouche et nez bouletés de
deuxpointschacun ;collierdeperlessouslajoue,ausommet
d’un cou rectangulaire et long ; très fort menton globulaire.
R/
Anépigraphe
. Croix formée de quatre cantons : une
rouelle centrée au 1
er
canton, une hache pleine horizontale
au 2
e
(?), une hache pleine verticale, tournée à gauche au
3
e
et une sorte de torque perlé au 4
e
canton.
Flanrelativementlargepourcetype,avecundroitetunrevers
complets et bien centrés. Le revers est bien net et de frappe
vigoureuse, avec les quatre cantons visibles, mais le droit
est un peu plus confus avec une cassure de coin sur le haut
du nez et une patine sombre et brillante, un peu hétérogène.
LT.- - S. 223 - Dicomon.DCR-190 p. 270 - Z.- - Sch/D.- -
Sch/L.-. - Moneta 28, Boudet R., n° 189 (9 ex.).
RRR. TTB / SUP
350 € / 500 €
La série dite de Belvès n’est représentée que par de rares
monnaies pourtant assez variées ; pour ce type précis,
c’est le troisième exemplaire que nous proposons après le
n° 556 deMONNAIES 25 et le n° 551 deMONNAIES 26.
Les bras de la croix sont épais mais le centre n’est pas
bouleté.
Ce type de Belvès se situe dans les régions occupées
par les Nitiobroges et les Pétrocores. Le nom du trésor
vient de la localité située dans le canton de Sarlat. Les
monnaies proviennent aussi du site d’Ecornebœuf, tout
près de Périgueux et de la grotte de Rouffignac, près de
Sarlat. Ces monnaies du type de Belvès étaient absentes
des trésors de Saint-Etienne-des-Landes, pourtant situé à
quelques kilomètres de Belvès. Les flans de ces monnaies
sont arrondis et préparés à l’avance et leur poids est faible,
d’unemoyennede1,80grammes.Cettetechniquedefrappe,
à partir de flans individuels et arrondis, permet d’avoir des
frappes plus centrées que les monnaies à la croix frappées
en lamelles. Le coin est toujours plus large que le flan, mais
les revers sont souvent facilement identifiables.
n° 397 R/