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MONNAIES GAULOISES
MARSEILLE (V
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Marseille, la «Massalia » des Grecs, fondéepar les Phocéens en
600avantJ.‑C.,estnéedelavolontédesGrecsdepromouvoirdes
comptoirscommerciauxafinderivaliseraveclesCarthaginoiset
lesÉtrusquespourladominationdelaMéditerranéeoccidentale.
Marseillen’estabsolumentpasunecréationceltiqueougauloise
et appartient au monde grec.
Le deuxième siècle avant notre ère marque le déclin de la cité
phocéenne.Alliée privilégiée des Romains, Marseille a, grâce à
eux,réussiàimposersonpouvoirdansl’arrière-paysmarseillais.
Les Romains, en arrêtant les Cimbres et les Teutons, ont sauvé
le sud de la Gaule des invasions. À partir de 118 avant J.‑C., la
situation change et la Provincia devient une province romaine.
Les marchands marseillais entrent en concurrence avec les
commerçants romains en Espagne, en Corse, en Sardaigne et
en Sicile. Néanmoins, ils restent les alliés des Romains jusqu’au
I
er
siècle avant notre ère.
400.
OboleMA,têteàgaucheaveclapupillemarquée,
c. 121‑82 AC.
, étalon campanien, (Ar, Ø 10,5 mm, 5 h,
0,61 g). (pd. th. 0,63 g).
A/
Anépigraphe
. Tête juvénile à gauche du dieu fleuve (le
Lacydon ?) ; les favoris marqués.
R/
M-A dans les 3
e
et 4
e
cantons
. Roue à quatre rayons.
Magnifiqueexemplaireavecunaversdequalitéextraordinaire
mais un revers un peu décentré. Agréable patine irisée, de
collectionancienne,avecunepetitetachesuperficielledevant
le front. LT.- - Br/M.E5 - MHM. 18, 31, 58 var - Dicomon.
OBM-10a p. 44.
RR. SPL
280 € / 450 €
Cette obole provient de la vente HERITAGE - Dallas,
n° 3020.Elleavaitprécédemmentétéachetéele13juin1982.
Cet exemplaire présente un avers particulièrement intéres-
sant ; l’œilestsifinementmarquéque lapupillesedistingue
de l’iris. C’est la première fois que nous voyons une telle
précision de gravure sur ce type de monnaie, par ailleurs
de très bon style !
Pour Claude Brenot, la fabrication des oboles se serait
interrompue vers 220 avant J.‑C. pour ne reprendre que
vers 90 avant J.‑C.. D’après la nouvelle classification, il n’y
aurait pas eu d’interruption de frappe, mais ce type d’oboles
appartiendrait aux émissions postérieures à 121 avant J.‑C.
et à la chute de l’empire arverne. Cette série est la dernière
en importance du monnayage massaliote. Dans son étude
sur le monnayage hellénistique de Marseille, G. Depeyrot
a présenté des hypothèses de travail intéressantes, reposant
sur l’étude d’un matériel important, complètement reclassé,
en réfutant en particulier les thèses et les conclusions de C.
Brenot, héritière du travail d’Henri Rolland, décédé en 1970,
avant la publication de son ouvrage sur le monnayage de
Marseille. Si les conclusions, en particulier chronologiques
de G. Depeyrot devraient s’imposer car elles s’appuient
sur la publication des trésors, il ne tient pas assez compte
du travail de ses prédécesseurs et n’a réglé ni le problème
des oboles dont la datation reste encore lâche, comprise
entre le milieu du IV
e
siècle avant J.‑C. et la chute de la
cité en 49 avant J.‑C., ni le problème des différents étalons
monétaires. Il dénonce les choix de C. Brenot en soulignant
son arbitraire mais il applique les mêmes règles pour arriver
à des conclusions différentes.
399.
Drachme VIIRIA / BIRACOS « au sanglier »,
II
e
-I
er
siècle av. J.-C
, (Ar, Ø 15,5 mm, 3 h, 2,11 g).
A/
VIIRIA
.Têteàgaucheaveclescheveuxtorsadés,légende
devant le visage.
R/
BIRACOS
. Sanglier à gauche, sur une ligne d’exergue ;
la légende au-dessus du dos ; grènetis.
Monnaied’untypeexceptionnel,frappésurunflanlargeavec
un avers complet et un très beau sanglier mais dont la tête
est hors flan. Agréable patine grise de collection ancienne.
LT.- - S.manque - Dicomon.RUT-273 p. 328 - Lopez.p.
127 cet ex.
RRR. TTB
900 € / 1500 €
Cet exemplaire provient de la collection J. MÜLLER
et de la vente CNG 231. Il est repris dans l’ouvrage
« Reconstitution d’empreintes », p. 127.
Monnaied’untypetrèsrare.Surcetexemplaire,leslégendes
VIIRIA au droit et BIRACOS au revers sont presque
complètes et bien lisibles, surtout au revers. Ce type est très
rare ; le seul autre exemplaire que nous avons proposé,
le bga_255416, est fourré. Il est d’ailleurs intéressant de
noter que sur 14 exemplaires répertoriés, six sont fourrés !
Cesmonnaiesdites«ausanglier»,avec la légendeVIIRIA /
BIRACOS auraient une carte de répartition qui indique une
émission héraultaise. Dans son ouvrage sur les monnaies
attribuables aux Rutènes et à la vallée de l’Hérault, C.
Lopez recense 14 exemplaires de ce type. Il distingue deux
variantes, la seconde étant caractérisé par les lettres B et R
rétrogrades dans les légende BIRACOS au revers.
n° 400 A/