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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
le début du règne ; il ne s’agissait que d’un changement
stylistique. Le porc-épic était le symbole de Louis XII avec
la devise : « qui s’y frotte, s’y pique ».
63.
Écu d’or aux porcs-épics de Bretagne, 2
e
type,
19/11/1507,
Nantes, N en fin de légende du revers, N, (Or,
Ø 25,5 mm, 8 h, 3,27 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰,
taille 1/70 marc, 36 s. 3 d.t.23 1/8 Kar).
A/ :
LVDOVICVS: D: G: FRANCOR: REX: BRITOnV:
DVX, (ponctuation par deux annelets superposés)
. (Louis,
par la grâce de Dieu, roi des Francs, duc des Bretons). Écu
deFrancecouronné,accostédedeuxmoucheturesd’hermine
couronnées, et reposant sur un porc-épic.
R/
(moucheture d’hermine): DEVS: In ADIVTORIVM:
ME[VM]: INTENDE: n:, (ponctuation par deux points
superposés)
. (QueDieumevienneenaide).Croixfleurdelisée
avec quadrilobe en cœur, cantonnée de quatre mouchetures
d’hermine couronnées.
Cet écu d’or est frappé sur un flan assez large, légèrement
irrégulier et voilé. Reliefs plus nets au revers qu’au droit.
Le droit a été frappé avec un coin qui présentait des rayures
superficielles apparaissant en relief sur la monnaie.
C. 600a - L. 913 - Dy. 658.
RR. TTB / TTB+
850 € / 1250 €
LOUIS XII LE PÈRE DU PEUPLE (08/04/1498‑31/12/1514)
Né à Blois en 1462, Louis XII était le fils de Charles d’Orléans
et de Marie de Clèves. Comme duc d’Orléans, il avait dirigé
l’opposition aux Beaujeu. À son avènement au trône, Louis
XII était âgé de trente-six ans. Il prit pour principal conseiller
Georges d’Amboise, archevêque de Rouen, qui, jusqu’à sa mort
en 1510, resta à la tête des affaires. Le mariage du roi avec
Jeanne de France fut annulé pour non-consommation et Louis se
remaria avec Anne de Bretagne, afin de conserver le duché à la
monarchie (janvier 1499). La reine eut plus d’influence dans ce
second mariage que dans le premier et sut préserver l’autonomie
de la Bretagne. Aussitôt roi, Louis XII avait pris le titre de duc
de Milan, comme héritier de Valentine Visconti. Il renouvela le
traité d’Étaples avec l’Angleterre, reçut l’hommage de Philippe
le Beau pour l’Artois et le Charolais (1499) et conclut avec les
cantons suisses un traité pour lever des troupes sur le territoire
de la Confédération. Le roi s’allia avec Venise contre Ludovic
le More. En 1499, le duché de Milan fut envahi par une armée
française, placée sous le commandement du milanais Trivulce.
D’abord réfugié auprès de Maximilien, Ludovic reprit Milan en
1500. À Novare, en avril, les Suisses trahirent le More, qui fut pris
et demeura prisonnier jusqu’à sa mort en 1508. ÀMilan, un Sénat
mi-français, mi-italien fut mis en place. La France aidait César
Borgia à se tailler un duché en Romagne, elle s’alliait avec la
Pologne,laBohêmeetlaHongriecontrelesHabsbourgetenvoyait
une flotte en Orient pour secourir les chevaliers de Rhodes. En
1501, lesFrançaispartirentdeMilanpourreconquérir leroyaume
de Naples. Frédéric fut détrôné, mais dès 1502, les hostilités
commencèrent contre les Espagnols. Malgré les prouesses des
chevaliers français, Naples était perdue dès 1504 (capitulation de
Gaète). Isabelle de Castille étant morte en 1504, Philippe le Beau,
mari de sa fille Jeanne, prit le titre de roi de Castille. Le royaume
de France allait se trouver pris en tenailles entre l’Espagne et les
restes de l’État bourguignon. Le roi poursuivait cependant son
rêve italien. L’armée française partit de Milan en avril 1509. Elle
défit les Vénitiens d’Agnadel sur l’Adda au mois de mai. Jules II
se retourna alors contre la France, forma une Sainte Ligue pour
la chasser de la Péninsule et fit entrer les Suisses en Italie. La
bataille des Français de Gaston de Foix, duc de Nemours, contre
les coalisés eut lieu devant Ravenne en avril 1512. Les Français
furent vainqueurs mais Gaston resta sur le champ de bataille.
Maximilien joignit la Sainte Ligue l’année suivante. Les Suisses
mirent Maximilien Sforza sur le trône de Milan. Enfin, à Novare
(juin 1513), ils écrasèrent les Français. L’Italie était perdue une
seconde fois. Au Nord, Maximilien de Habsbourg et Henri VIII
étaientvainqueursàGuinegatte(août1513).LesSuissesatteignirent
Dijon. Anne de Bretagne morte, François d’Angoulême, héritier
du trône, épousa Claude de France, fille de Louis XII. Réconcilié
avec Henri VIII, le roi se remaria avec Marie d’Angleterre. Cette
seconde union ne fut point féconde et Louis XII mourut trois mois
plus tard, laissant le trône à son cousin d’Angoulême. Échec
politique, les expéditions italiennes de Charles VIII et de Louis
XII mirent cependant la France en contact avec la Renaissance
italienne. Pour un siècle, les nouveautés venues de la Péninsule
allaient stimuler la Renaissance française.
62.
Écu d’or aux porcs-épics, 19/11/1507,
Bordeaux,
Nefenfindeslégendes,Nef,36000 ex.,miseenboîtes :180,
(Or, Ø 26,5 mm, 6 h, 3,37 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰,
taille 1/70 marc, 36 s. 3 dt.23 1/8 Kar).
A/
+: LVDOVICVS: DEI: GRACIA: FRANCORV:
REX: (nef):, (ponctuation par deux losanges superpo-
sés)
. (Louis, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de
France couronné, soutenu par deux porcs-épics.
R/
+: XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS: IMPE-
RAT: (nef):, (ponctuationpardeuxlosangessuperposés)
. (Le
Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix
achée,cantonnéeaux1et4d’uneL,aux2et3d’unporc-épic.
Cet écu d’or est frappé sur un flan assez large et irrégulier.
Exemplaire présentant des tréflages et quelques faiblesses
de frappe. La croix du revers apparaît en négatif au droit.
C. 909 - L. 598 - Dy. 655.
RR. TTB
980 € / 2000 €
D’après nos recherches auxArchivesnationales, 180écus
d’or aux porcs-épics furent mis en boîte en 1507 et 1515,
correspondant à une production de 36000 exemplaires.
Cette monnaie est ordinairement appelée «écu d’or au
porc-épic»,orelleprésentedeuxporcs-épicsaudroitetdeux
porcs-épicsaurevers ;ladénominationquenousadopterons
désormaisestcelle«d’écud’orauxporcs-épics».L’écuaux
porcs-épics fut créé le 19 novembre 1507 au même poids,
titre et cours que les écus d’or de Louis XII frappés depuis