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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

FRANÇOIS I

er

LE RESTAURATEUR DES LETTRES (01/01/1515‑31/03/1547)

L’avènement de François I

er

marque traditionnellement en

Francelecommencementdel’AncienRégime,sansqu’onpuisse

bien saisir en quoi il diffère du Moyen Age. L’ère nouvelle se

distingue essentiellement par l’exaltation de la personne même

du roi, au détriment de concepts plus abstraits (le Trône, la

Couronne). La religion monarchique s’organise alors autour

d’une incarnation : héroïsé, identifié tantôt à César, tantôt à

l’Hercule gaulois, François I

er

s’impose comme guerrier et

comme justicier, tout à la fois roi de guerre, roi des arts et roi

de gloire. Autour de lui, se créent un premier embryon de Cour,

une première étiquette. C’est alors que naît ce « cérémonial

d’État « dont les historiens américains ont fait l’un de leurs

principaux objets d’étude. Né à Cognac en 1494, François

était le fils de Charles de Valois, comte d’Angoulême et de

Louise de Savoie. Beau-fils de Louis XII, dont il avait épousé

la fille Claude de France, il lui succéda en 1515, à défaut

d’héritier mâle direct du défunt. Le nouveau roi continua la

politique italienne de son prédécesseur. La première année du

règne du règne fut marquée par une première descente dans la

Péninsule, avec la victoire de Marignan contre les Suisses et

la conquête du Milanais. L’année suivante, François concluait

avec le pape Léon X le concordat de Bologne, qui faisait du

roi le maître des nominations épiscopales dans son royaume,

et signait une paix perpétuelle avec les Suisses. En 1519, à la

mort de Maximilien I

er

, le roi de France brigua la couronne

impériale, mais celle-ci revint à celui qui allait être son grand

rival : Charles Quint. Ce prince réunit deux héritages : l’un,

« bourguignon « et impérial, lui vient de son père, Philippe le

Beau et de son grand-père, l’empereur Maximilien : ce sont

les restes des possessions de Charles le Téméraire (Flandres,

Franche-Comté), les domaines des Habsbourg (duchés autri-

chiens, Basse-Alsace) et la couronne impériale du Saint Empire

romain germanique ; le second, méditerranéen et espagnol, lui

vient de sa mère, Jeanne la Folle : ce sont la Castille, l’Aragon

et les « royaumes « ibériques qui leur sont rattachés, ce sont

les possessions italiennes (Milanais, royaume de Naples) ; ce

seront bientôt aussi les Indes, dont la conquête et l’organisation

se poursuivent sous le règne de l’empereur. Ayant échoué à

nouer une alliance avec le roi d’Angleterre Henri VIII (Camp

du drap d’or, 1520), trahi par le connétable de Bourbon, son

principal feudataire, François s’engagea dans une lutte difficile

contre les Impériaux, tout à la fois dans l’est de la France et en

Italie. En 1525, après avoir repris Milan, le roi était battu et

fait prisonnier devant Pavie. En son absence, Louise de Savoie

exerça la régence. Captif en Espagne, François y signa le traité

de Madrid (1526), qu’il renia dès sa libération. La guerre se

poursuivit,marquéeparlesacdeRomeparlesImpériaux(1527).

À la paix de Cambrai (1529), la France renonçait à l’Italie et

François épousait Éléonore d’Autriche, sœur de Charles Quint.

La guerre reprit en 1536, après que François eût noué des

alliances avec l’Angleterre, la Suède, les protestants allemands

et l’Empire ottoman. Trèves et batailles alternèrent jusqu’au

traité de Crespy (1544) avec l’Empereur et d’Ardres (1546)

avec l’Angleterre, qui avait changé de camp entre-temps. À ce

bilan indécis de sa politique extérieure, le roi pouvait opposer

celui, plus brillant, de sa gestion intérieure : protection donnée

aux arts et aux lettres, création du Collège de France (1529),

ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), instituant un état civil

et imposant l’usage du français dans les actes officiels. À la

différence d’autres monarchies européennes (celle des Tudors

par exemple), la monarchie française bénéficiait en ce début du

XVI

e

siècle d’une légitimité incontestée, ancrée dans le passé

le plus lointain. Princes autoritaires, François I

er

et son fils en

profitèrentpourrenforcerlepouvoirroyal.LeConseilcommença

à se structurer ; les secrétaires d’État firent leur apparition.

Sans disparaître, les institutions représentatives ne sont pas en

mesure d’inquiéter une monarchie qui semble pleine de vie et

de santé. Le règne de François I

er

apparaît donc en définitive

comme un premier âge de l’absolutisme.

67.

Écu d’or au soleil, 2

e

type, n.d., 21/07/1519

, Paris,

Point 18

e

au droit et au revers, Point 18

e

, 3

e

 ém., (Or,

Ø 26,5 mm, 11 h, 3,32 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰,

taille 1/71 1/5 marc, 36 s. 3 d.t.23 1/8 kar.).

A/

+° FRANCISCVS: DEI: GRA: FRANCORVM:

REX, (ponctuation par deux points superposés)

. (François,

parlagrâcedeDieu,roidesFrancs).ÉcudeFrancecouronné

sous un soleil.

R/

+° XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS:

IMPERAT, (ponctuationpardeuxanneletssuperposés)

. (Le

Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix

fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux 1 et

4 d’une F couronnée.

Cet écu d’or est frappé sur un flan large et légèrement

irrégulier. Les lis de la croix du revers apparaissent en

négatif au droit. C. 1071 - L. 636 - Dy. 771A.

RR. TTB+

 480 € / 800 €

Exemplaire provenant de MONNAIES 46, n° 67.

Les écus d’or au soleil du 2

e

type sont connus pour deux

émissions. Les monnaies frappées à partir du 21 juillet

1519 sont d’un titre et d’un poids légèrement plus faibles

mais au même type.