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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
CHARLES VIII (30/08/1483‑08/04/1498)
Né en 1470, fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie,
Charles ceignit la couronne sous le nom de Charles VIII.
Le gouvernement revint d’abord à sa sœur aînée Anne de
Beaujeu, âgée de vingt-deux ans, et à son époux, Pierre, qui en
avait quarante-six. Les Beaujeu durent faire des concessions
à l’opinion : remises de taille, licenciement d’une partie de
l’armée, procès d’Olivier Le Daim, convocation des États
généraux. Ces derniers se réunirent à Tours en 1484, sans
donner de grands résultats. Le pouvoir resta aux Beaujeu, les
anciens conseillers de Louis XI demeurèrent aux affaires. Une
coalition féodale se dressa bientôt contre les Beaujeu, sous la
direction de Louis d’Orléans, sous prétexte de la lourdeur des
impôts. Cette « guerre folle « de 1485 se réduisit à quelques
promenades militaires. Les féodaux bretons refusèrent de
soutenir leur duc François II dans l’aventure. Richard III,
roi d’Angleterre, soutien extérieur des rebelles, fut vaincu et
tué à Bosworth la même année.
Maximilien, élu roi des Romains en 1486, se joignit aux
mécontents et la guerre reprit. En juillet 1488, les troupes
de François II furent battues à Saint-Aubin-du-Cormier et
Louis d’Orléans fut fait prisonnier. Sa fille, Anne de Bretagne,
épousa d’abord par procuration Maximilien, mais dut bientôt
renoncer à cette union : c’est à Charles VIII qu’elle se maria
finalement en 1491. Charles ne commença de régner qu’en
1492, à l’âge de 22 ans. C’est vers l’Italie que se dirigèrent
ses ambitions. Il songeait à la conquête du royaume de Naples,
où il reprenait les droits des Angevins, prélude à une croisade
contre Constantinople. Avant de partir à l’assaut, il chercha
à neutraliser ses adversaires européens : traité d’Étaples de
1492, qui achetait le retrait des Anglais, qui assiégeaient
Boulogne, traité de Barcelone de 1493, qui cédait Roussillon
et Cerdagne à Ferdinand le Catholique, traité de Senlis de la
même année, qui rendait àMaximilien Artois, Franche-Comté
et Charolais. Le prix du mirage italien était lourd avant même
que les Français eussent mis le pied dans la Péninsule. À la
mortdeFerdinanddeNaples(1494),CharlesVIIIconcentrases
troupes à Lyon. Son armée traversa les États du duc de Savoie
et celles des autres princes d’Italie, impuissants ou complices.
En février 1495, le roi entrait dans Naples. Le royaume fut
conquis sans difficulté. En mars, le pape, Venise, le duc de
Milan, Maximilien, Ferdinand et Isabelle formèrent la ligue de
Venise. Charles quitta Naples en mai, y laissant Montpensier
comme vice-roi. Il rencontra les Coalisés, commandés par
François de Gonzague, à Fornoue, en juin 1495. Les Français
forcèrent le passage sans pour autant les défaire. En octobre,
Charles VIII avait regagné la France. Le royaume de Naples
se souleva peu après et la dynastie aragonaise recouvra son
trône dès 1497. Charles préparait une seconde expédition
lorsqu’il mourut en avril 1498, sans laisser d’héritier direct.
La couronne passa à son cousin, Louis d’Orléans.
60.
Écu d’or au soleil, n.d., 11/09/1483
, Paris, Point 18
e
au droit et au revers, Point 18
e
, 1
re
ém., (Or, Ø 25,5 mm, 12 h,
3,45 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰, taille 1/70 marc, 36 s.
3 dt.23 1/8 kar.).
A/
(couronne) KAROLVS° DEI° GRA° FRAnCORVm°
REX (Mm), (ponctuationpardeuxanneletssuperposés)
. (Charles,
par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné
sous un soleil.
R/
(couronne) XPS° VInCIT° XPS° REGnAT°
XPS° ImPERAT (Mm), (ponctuation par deux annelets super-
posés)
. (Le Christ règne, le Christ vainc, le Christ commande).
Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur.
M/
Deuxpointsenfindeslégendes=LaurentSurreau(1489‑1498).
Cet écu d’or est frappé sur un flan voilé. De petites rayures au
droit. Reliefs plus nets au droit qu’au revers.
C. 794 et 796 - L. 554 - Dy. 575.
R. TTB+ / TTB
480 € / 780 €
Charles VIII fit frapper deux émissions d’écus d’or pendant son
règnequisontdemêmepoids,demêmetitreetdemêmevaleur.Les
écus d’or de la première émission portent une couronne initiale,
commesurnotreexemplaire,ceuxdeladeuxièmeémissionontun
lis initial sauf en Dauphiné (dauphin initial) et à Dijon (coquille
initiale). D’après nos recherches aux archives nationales, le 14
juillet 1489, la Chambre des monnaies enjoignit le maître de
la Monnaie de Paris, Laurent Surreau, de prendre un nouveau
différent : « que ès fers qui seroient faiz pour la Monnoye de
Paris sera mis deux poincts cloz en la fin des lettres, tant du
cousté de la pille que devers la croix » (Z1b 5 f° 197r° et Z1b 6
f° 44v°). Sur cet exemplaire, ces deux points se retrouvent bien
en fin des légendes.
59.
Écu d’or au soleil, 08/07/1494,
Bordeaux, Nef en fin des
légendes,Nef,2
e
ém.,(Or,Ø 26,5 mm,1 h,3,48 g).(pd. th. 3,496 g,
titre 963 ‰, taille 1/70 marc, 36 s. 3 dt.23 1/8 kar.).
A/
(lis): KAROLVS: DEI: GRACIA: FRAnCOR: REX, (ponc-
tuation par deux losanges superposés)
. (Charles, par la grâce de
Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné sous un soleil.
R/
(lis)● XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS: ImPER: (nef
sur croissant):, (ponctuation par deux losanges superposés)
. (Le
Christ règne, le Christ vainc et commande). Croix fleurdelisée
avec quadrilobe en cœur.
M/
Deux losanges superposés en ponctuation = Jobert de
Chiques ?.
Cetécud’orestfrappésurunflanvoilé,unpeucourtetirrégulier.
Léger tréflage au niveau de la base de l’écu de France.
C. 794 et 796 - L. 554f - Dy. 575A.
R. TB+ / TTB
420 € / 580 €
ExemplaireprovenantdudépôtmonétairedeVatandécouvert
en 1938 et de MONNAIES 37, n° 81.
Charles VIII fit frapper deux émissions d’écus d’or pendant son
règne qui sont de même poids, de même titre et de même valeur.
Les écus d’or de la première émission portent une couronne
initiale,commesurnotreexemplaire,ceuxdeladeuxièmeémission
ont un lis initial sauf en Dauphiné (dauphin initial) et à Dijon
(coquille initiale). Les losanges en ponctuation pourraient être
les carreaux d’un échiqueté ; il s’agirait alors d’un différent
parlant pris par Jobert de Chiques.