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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
54.
Écu d’or à la couronne ou écu neuf, 18/05/1450,
Paris,
Point 18
e
au droit et au revers, Point 18
e
, 6
e
ém., (Or, Ø 29 mm,
9 h, 3,34 g). (pd. th. 3,471 g, titre 963 ‰, taille 1/70 1/2 marc,
27 s. 6 d.t.23 1/8 Kar.).
A/
(couronne portant un losange) KAROLVS° DEI° GRA°
FRANCORVm° RE[X], (ponctuation par simple losange, G
pointé)
. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de
France couronné accosté de deux lis couronnés.
R/
(couronne portant un losange) XPC[° VINC]IT° XPC°
REGNAT° XPC° ImPERAT (Mm), (ponctuation par simple
losange évidé)
. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ
commande). Croix feuillue avec quadrilobe anglé en cœur,
cantonnée de quatre couronnes, dans un double quadrilobe.
Cet écu d’or est frappé sur un flan irrégulier et assez large.
Types centraux bien venus, mais tréflage au niveau des légendes.
C. 637‑638 - L. 510f - Dy. 511E.
R. TTB+
580 € / 950 €
Exemplaire provenant de MONNAIES 46, n° 56.
Cette monnaie, en raison de la présence d’un losange dans
la couronne initiale du droit appartient à la 6
e
ou à la 7
e
émission, respectivement ordonnées le 18 mai 1450 et le 16
juin 1455 avec un exécutoire du 26 juin 1456 ; curieusement
ce losange n’apparaît pas dans la couronne initiale du revers.
Cet exemplaire peut également appartenir à la 7
e
émission.
CHARLES VII LE VICTORIEUX (30/10/1422‑22/07/1461)
Né à Paris en 1403, Charles était le fils de Charles VI et
d’Isabeau de Bavière. À son avènement au trône, Charles
VII n’était roi que pour la partie méridionale de la France
(Anjou, Touraine, Berry, Marche, Bourbonnais, Auvergne,
Forez, Languedoc). Normandie, nord du Maine, Chartrain,
Île-de-France, Champagne et Brie, Calais et Guyenne,
Bretagne et État bourguignon (duché de Bourgogne, comtés
de Flandres et d’Artois, de Rethel, de Nevers, de Mâcon et de
Charolais) reconnaissaient Henri VI comme roi de France et
d’Angleterre. Le duc de Bedford, installé à Paris, avait laissé
le gouvernement de l’Angleterre à Beaufort et Gloucester. Le
« roi de Bourges » avaient avec lui les maisons de Bourbon,
d’Orléansetd’Anjou-Provence.Lespremièresannéesdeguerre
furent indécises. En 1428, les Anglais décidèrent d’occuper
Orléans et de passer la Loire. C’est alors que parut Jeanne
d’Arc, jeune fille lorraine, qui, ayant entendu des voix qui lui
ordonnaient de libérer la France du joug anglais, se rendit
à Chinon auprès de Charles VII. On lui donna des hommes
et des armes. Le 6 mai 1429, elle lançait l’assaut contre les
Anglais englués devant Orléans et débloquait la ville. Le 18
juin, les Français défirent les Anglais à Patay, Troyes fut
atteint le 10 juillet ; le 17, Charles était sacré à Reims. Les
villes de Champagne rentrèrent bientôt dans l’obéissance du
souverain légitime. La campagne de l’hiver de 1429‑1430 fut
moins heureuse : l’armée royale échoua devant Paris. Quant
au duc de Bourgogne, il balançait désormais entre les deux
partis. En mai 1430, Jeanne fut prise par les Bourguignons
devant Compiègne. Ils la livrèrent aux Anglais contre rançon.
Le 30 mai 1431, après un procès de sorcellerie, la Pucelle
fut brûlée à Rouen. Cependant, la reconquête française se
poursuivait. En 1434, les Normands se soulevèrent contre
l’occupant anglais. Le 12 novembre 1437, Charles VII entrait
dans Paris. Le Parlement « bourguignon » de Paris et le
Parlement « armagnac » de Poitiers fusionnèrent. Une trêve
fut conclue en 1444 et rompue en 1449. La reconquête de
la France du Nord se fit en un an (1449‑1450). Les Anglais
furent définitivement défaits à Formigny le 15 avril 1450.
La conquête de la Guyenne, fidèle à son souverain d’outre-
mer, fut plus difficile. Bordeaux et Bayonne furent prises en
1451, Bordeaux reprise par les Anglais de Talbot en 1452.
Enfin, le 17 juillet 1453, à Castillon, Talbot fut défait et tué.
Bordeaux fut reprise définitivement en novembre 1453. Le
procès en réhabilitation de Jeanne d’Arc eut lieu en 1456.
Désormais, la guerre des Deux-Roses paralysait Albion. Le
concile de Constance (1414‑1418) avait mis fin au Grand
Schisme en portant sur le trône pontifical Martin V (1417),
qui convoqua le concile de Bâle (1431‑1448). C’est dans ce
contexte que Charles VII promulgua la Pragmatique Sanction
de Bourges (1438) qui ôtait au pape la collation des bénéfices
ecclésiastiques et reconnaissait la supériorité du Concile sur
le souverain pontife. Les grandes dynasties seigneuriales
demeuraient maîtresses de la moitié du royaume (Bretagne,
Foix, Armagnac, Albret, Bourgogne). Leurs coalitions, telles
la Praguerie de 1440, échouèrent, malgré la mésentente entre
Charles VII et son fils, le dauphin Louis. En cet automne du
Moyen Âge, la monarchie royale renaissait plus forte que
jamais. L’Anglais abattu, il lui restait encore à venir à bout
des grandes principautés féodales.
53.
Écu d’or à la couronne ou écu neuf, 18/05/1450,
Montpellier, Point sous la 4
e
lettre du droit et du revers, Point 4
e
,
6
e
ém., (Or, Ø 29 mm, 9 h, 3,41 g). (pd. th. 3,471 g, titre 963 ‰,
taille 1/70 1/2 marc, 27 s. 6 dt.23 1/8 Kar.).
A/
(couronne avec losange) KAROLVS° DEI GRACIA°
FRANCORVm° REX, (ponctuation par deux annelets super-
posés semblant former un 8 losangé)
. (Charles, par la grâce
de Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné accosté de
deux lis couronnés.
R/
(couronne avec losange) XPC° VINCIT° XPC° REGNAT°
XPC° ImPERAT, (ponctuation par deux annelets superposés
semblant former un 8 losangé)
. (Le Christ vainc, le Christ règne,
le Christ commande). Croix feuillue avec quadrilobe anglé en
cœur,cantonnéedequatrecouronnes,dansundoublequadrilobe.
Cet écu est frappé sur un flan assez large et régulier. Exemplaire
présentant de petites faiblesses de frappe au niveau des motifs
centraux.
C. 637‑638 - L. 510f - Dy. 511E.
R. TTB
380 € / 650 €
Exemplaire provenant de MONNAIES 35, n° 112.
Cette monnaie, en raison de la présence d’un losange dans la
couronne initiale du droit appartient à la 6
e
ou à la 7
e
émission,
respectivement ordonnées le 18 mai 1450 et le 16 juin 1455
avec un exécutoire du 26 juin 1456.