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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
divorce nul et non avenu ainsi que la nouvelle union du roi avec
Agnès de Méran. En 1198, le pape Innocent III jeta l’interdit
sur le royaume France et, deux ans plus tard, Philippe fit mine
de reprendre Ingeburge, pour mieux la tenir emprisonnée. Ce
n’est qu’en 1213 que la réconciliation, au moins formelle, eut
définitivement lieu. De son mariage avec Isabelle de Hainaut,
Philippe avait eu un fils, Louis, né en 1187, qui guerroya sous
les ordres de son père et régna après lui.
19.
Denierparisis,2
e
type,n.d.,c.1191‑1199
,Saint-Omer,
(Ar, Ø 20 mm, 3 h, 0,84 g).
A/
PHILIPVS REX, (légende commençant à 9 heures)
. (Phi-
lippe,roidesFrancs).Danslechamp,FRA/OCNendeuxlignes
en boustrophédon ; entre les deux une crosse.
R/
+ SEINTN
OMER
. (Saint-Omer).Croixcantonnéeaux2et3d’unecrosse.
Ce denier est frappé sur un flan irrégulier, large et présentant
un petit éclatement. La croix du revers apparaît en négatif
au droit. Exemplaire présentant des taches brunes au revers.
C. 164 - L. 191 - Dy. 174.
RRR. TTB
400 € / 850 €
ExemplaireprovenantdudépôtmonétairedePuylaurens
(Tarn).
Les deniers parisis de Saint-Omer sont particulièrement
rares. L’obole ne semble connue que par un dessin.
PHILIPPE II DIT « PHILIPPE
AUGUSTE » (11/09/1180‑14/07/1223)
Fils de Louis VII et d’Adèle de Champagne, Philippe II était né
en 1165. Sacré en 1179, seul roi en 1180, il se libéra bien vite
de la tutelle que faisaient peser sur lui ses oncles : Guillaume
aux Blanches Mains, archevêque de Reims, Henri le Libéral,
comte de Champagne, Thibaud V, comte de Blois et de Chartres,
sénéchal de France, et Étienne, comte de Sancerre. Pour ce faire,
il épousa, dès 1180, Isabelle de Hainaut, fille du puissant comte
de Flandres, Philippe d’Alsace, qui allait bientôt se retourner
contre lui. Les cinq premières années du règne se passèrent en
une lutte indécise contre plusieurs de ses grands vassaux. Les
Champenois se soumirent les premiers. En 1185, par le traité
de Boves, le roi gagnait sur Philippe d’Alsace l’expectative de
l’Artois, une partie du Vermandois et la ville d’Amiens. En 1186,
il envahissait la Bourgogne. En 1187, il attaquait le domaine
angevin et se liait avec Richard Cœur de Lion, fils rebelle d’Henri
II Plantagenêt. Le vieux roi mourut en 1189, abandonné de
tous. Désormais c’est Richard, son successeur, qui se dresserait
face au roi de France. En 1190, les deux souverains encore
alliés partirent ensemble pour la croisade. Embarqués l’un à
Gênes, l’autre à Marseille, ils se rejoignirent en Sicile, où ils
s’attardèrentsixmois,etpassèrentde làdevantSaint-Jean-d’Acre
que les Chrétiens assiégeaient depuis deux ans. Acre capitula
le 13 juillet 1191. Bientôt, Philippe regagna la France, laissant
Richard en Orient. Quelques temps plus tard, ce dernier, sur la
voie du retour, tomba entre les mains du duc d’Autriche et de
l’empereur Henri VI, captivité qui dura jusqu’en 1194, pour le
plus grand bénéfice du roi de France et du frère du prisonnier,
Jean sans Terre. Dès la libération du roi d’Angleterre, une guerre
féroce s’engagea entre Richard et Philippe, pendant laquelle les
chefs mercenaires des deux camps se livrèrent au pillage et au
massacre. Le sort des armes fut défavorable aux Français, mais
la mort de Richard, devant Châlus, en 1199, délivra Philippe de
ce redoutable ennemi. Jean sans Terre, son frère et successeur,
n’avait pas ses talents d’homme de guerre et se rendit impopulaire
auprès de ses barons. En quelques années, le roi de France allait
le dépouiller d’une grande partie de son héritage. En 1202, le
roi d’Angleterre fut déclaré félon et condamné à être privé de
ses terres. La Normandie fut conquise en 1204, le Poitou en
1204‑1205, la Bretagne en 1206. En 1210, Philippe projeta
même de débarquer en Angleterre. Bientôt, le domaine du roi
d’Angleterre sur le continent se réduisit à l’Aquitaine. En 1213,
une coalition se forma contre le roi de France, comprenant
Renaud, comte de Boulogne, Ferrand, comte de Flandre, Jean
sans-Terre, et l’empereur Otton IV de Brunswick. Philippe serait
pris en tenaille entre un débarquement anglais, en Poitou, et une
invasion germano-flamande, dans l’Est. Cependant, le 2 juillet
1214, le prince Louis défaisait lesAnglais à La Roche-au-Moines.
Le 27 juillet, à Bouvines, Philippe écrasait les coalisés germano-
flamands. Les Plantagenêts étaient définitivement vaincus et le
roi Jean, en Angleterre, allait bientôt devoir signer la Grande
Charte (1215). Le roi de France put jouir de la paix jusqu’à
la fin de son règne. L’accroissement du domaine royal sous
Philippe II fut sans précédent ; tous les grands fiefs de la France
du Nord encore indépendants (Bourgogne, Champagne), durent
se plier à sa volonté. Dans le Midi, la croisade des Albigeois
ouvrit le Languedoc au roi de France. De là lui vient le surnom
d’Auguste, que lui a donné son historien, Rigord, moine de
Saint-Denis. Les progrès du commerce, les franchises accordées
aux bourgeois, l’essor des communes, l’organisation de la cour
royale, l’institution des baillis : toutes les nouveautés du temps
portent la marque de ce premier grand règne de l’histoire
capétienne. En 1193, Philippe Auguste s’était remarié avec
Ingeburge de Danemark. Il divorça presque immédiatement, pour
des raisons qui sont demeurés mystérieuses. Rome déclara ce
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