MONNAIES GRECQUES
SICILE - GÉLA
(V
e
siècle avant J.‑C.)
G
éla fut fondée en 688 avant J.‑C. par des colons
rhodiens et crétois. Le monnayage débuta vers
498 avant J.‑C. sous la tyrannie de Kléandros
(505‑498 AC.) ou d’Hippokratès (498‑491 AC.), Gélon
(491/490‑486/485 AC.), puis Hiéron (486/485‑478/477
AC.) furent successivement tyrans de Géla avant de
s’imposer à Syracuse. Le dernier tyran fut Polyzalos
(478/477‑466 AC.) avant le rétablissement de la Démo-
cratie en 466 avant J.‑C. comme à Syracuse. La cité
connut un développement économique et artistique
extraordinaire entre 450 et 413 avant J.‑C. L’expédition
athénienne, la réaction de Syracuse modifièrent cette
situation. Géla tomba finalement sous les coups des
Carthaginois lors de l’invasion de 405 avant J.‑C. La
cité, détruite, ne devait jamais s’en relever. Néanmoins,
la cité resta sous influence carthaginoise avant de
passersousdominationdeSyracuseetdeDenysl’Ancien.
Après la mort de Denys, elle rallia Dion contre Denys
le Jeune, puis Timoléon restaura la cité avec des colons
ioniens de l’île de Keos. Opposée à Agathoklès, Géla fut
soumise durement avant de rejoindre l’opposition avec
Agrigente avant d’être vaincue et de retomber sous la
coupedumonarquesyracusain.En282,Gélafutdétruite
encore une fois par Phintias et dévastée par les merce-
naires Mamertins vers 264 avant J.‑C. La cité devint
tributaire de Rome au cours des guerres Puniques.
6
Didrachme, c. 490/485‑480/475 AC., Géla
,
étalonattique,1
re
ém.,(Ar,Ø 23 mm,12 h,8,72 g).
(pd. th. 8,64 g).
A/
Anépigraphe
.Cavalierbarbu,nuetcasqué,galopant
à droite, brandissant une javeline.
R/
GELAS
. (Géla).
Protomé de taureau androcéphale du dieu fleuveGélas
à droite avec la barbe longue et pointue.
Exemplaire sur un flan large et ovale, bien centré des
deux côtés. Joli droit de style fin de frappe un peu faible
surlatêteducavalier.Trèsjolireversdehautrelief.Belle
patine de collection ancienne avec des reflets dorés.
ANS. 6 -MIAMG. 4160 var. (R2) (2750€) - GC. 713 -
P. 434 - HGCS. 2/363. - G. K. Jenkins, The Coinage
of Gela, Berlin 1970, 39.
RRR. TTB / TTB+
680 € / 950 €
Mêmescoinsquel’exemplairedécritdansJenkinsn° 39.
Ce didrachme appartient bien au groupe 2 de Géla
qui débute juste après la bataille d’Himère en 480
avant J.‑C. Au revers, le taureau androcéphale repré-
sente un dieu fleuve qui pourrait provenir de la
métropole de la cité sicilienne, Rhodes en Carie où
le culte du dieu anthropomorphe Archélous est at-
testé. Néanmoins aujourd’hui, on préfère y voir la
représentation du dieu-fleuve Gélas.
BRUTTIUM - TÉRINA
(V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
T
érina, fondée au VI
e
siècle avant J.‑C. était une
colonie de Crotone, située sur la mer tyrrhé-
nienne, sur la côte occidentale du Bruttium.
Elle fut conquise par les Bruttiens en 356 avant J.‑C.,
puis libérée par Alexandre le Molosse, roi d’Épire
entre 334 et 330 avant J.‑C. avant de passer sous la
domination romaine après la chute de Tarente en 272
avant J.‑C. La ville fut totalement détruite au cours
de la deuxième guerre Punique par Hannibal en 203
avant J.‑C.
5
Nomos, statère ou didrachme, c. 440‑425 AC.,
Térina, Bruttium
, étalon campanien, (Ar,
Ø 21 mm, 5 h, 7,63 g). (pd. th. 8,00 g).
A/
Anépigraphe
. Tête de la nymphe Terina à gauche,
les cheveux ondulés avec collier et boucle d’oreille.
R/
Anépigraphe
.
[TER-INAIWN]
. (de Terina). Niké
assise à gauche sur une hydrie couchée, les ailes
repliées, nue jusqu’à la ceinture, tenant une couronne
de la main droite.
Exemplaire sur un flan large, ovale et irrégulier. Beau
portrait de la nymphe Terina. Revers de style fin de
frappe molle. Jolie patine grise de collection ancienne
avec des reflets dorés.
ANS. 805 - GC. 506 - BMC. 5 - MIAMG. 3658 var.
(R3) (4000€) - HN. Italy 2576. - Regling 15.
RRR. TTB
650 € / 950 €
Cetexemplaireprovientde lacollectionduDocteur
Ernst von Ferrari-Kellerhof.
Mêmescoinsque l’exemplairede l’AmericanNumis-
matic Society (ANS. 805) dont le coin de revers
commence à se boucher.
Lemonnayage ne commence pas avant 480 avant J.‑C.
Vers445avantJ.‑C.,noustrouvonslespremiersstatères
de style classique. Au droit, la tête est ceinte d’un
ampyx orné d’une grecque sur notre type. Au revers,
la Niké est assise sur un cippe de marbre. La série à
laquelleappartientnotrenomossemblesignéed’unpi.
Comme le faisait remarquer J.-P. Babelon : « elle
inaugureuneautrephasedansledéveloppementartis-
tique des images. Les corps sont plus souples et plus
amplement modelés, les bras et les jambes se meuvent
d’unefaçonplusnaturelle,ladraperies’enlaceaucorps
en légers plis ondoyants, qui le laissent entrevoir ».
15