MONNAIES GRECQUES
MACÉDOINE - ROYAUME DE
MACÉDOINE - PHILIPPE III
ARRHIDÉE (323‑316 avant J.‑C.)
P
hilippe, fils de Philippe II et le demi-frère
d’Alexandre, n’avait pas toute sa raison. À la
mort du conquérant et devant la carence du
pouvoir, afin de maintenir la fiction de l’unité de
l’Empire, il fut proclamé roi, mais en fait, il n’avait
aucun pouvoir. Il fut assassiné à l’instigation d’Olym-
pias, la mère d’Alexandre, en 316 avant J.‑C.
Monnayage au nom et au type d’Alexandre III le Grand.
13
Tétradrachme, c. 325‑315 AC., Pella, Macé-
doine
, étalon attique, (Ar, Ø 25 mm, 3 h,
17,23 g). (pd. th. 17,28 g).
A/
Anépigraphe
. Tête d’Héraklès à droite, coiffée de
la léonté.
R/
ALEXANDROU
. (d’Alexandre). Zeus aétophore,
les jambes parallèles, assis à gauche sur un siège avec
dossier, nu jusqu’à la ceinture, tenant un aigle posé
sur sa main droite et un long sceptre bouleté de la
gauche ; dans le champ à gauche, une abeille butinant
une rose.
Exemplairesurunpetitflanovaleetépais,parfaitement
centré des deux côtés. Très belle tête d’Héraklès bien
venue à la frappe et de joli style. Très joli revers de
haut relief. Magnifique patine de médaillier avec des
reflets dorés.
M. 856 - MP. 206 - Cop. 709 - Gülnar 2/422 pl. 18
(2 ex.). - Demanhour 1586 (5 ex.).
RR. SUP
650 € / 950 €
Cet exemplaire provient d’une vieille collection des
années 1940 et de MONNAIES 57, n° 75.
L’atelier de Pella se caractérise par l’utilisation d’un
siège avec un dossier, excepté sur l’exemplaire du
trésor de Meydancikkale, Gülnar 2, n° 424, pl. 18.
Mêmes coins que l’exemplaire n° 423, pl. 18 dumême
trésor. Ce symbole avec l’abeille sur la rose semble
beaucoup plus rare.
Précédemment, ce type de pièces était donné à
Alexandre III : au droit, la léonté présente une crinière
régulière et parallèle ; au revers, les jambes de Zeus
sont parallèles. Néanmoins cette pièce est à restituer
au règne de Philippe III Arrhidée. M. Price place cette
émission de Pella entre 325 et 315 avant J.‑C. Le
trésor de Demanhour contenait trois tétradrachmes
de ce type ce qui en place l’émission avant 317 avant
J.‑C. Le monnayage de Pella est toujours plus rare
que celui d’Amphipolis.
MACÉDOINE - NÉAPOLIS
(VI
e
- V
e
siècle avant J.‑C.)
N
éapolis, colonie de Thasos fut fondée au VI
e
siècle avant J.‑C. La ville était située aux pieds
du Mont Pangée, sur le continent, du côté
opposé à sa métropole, Thasos. Elle contrôlait ainsi
les routes de pénétration vers la Thrace. Comme
Néapolis était le verrou naturel des très riches mines
du Pangée, elle passa successivement sous contrôle
athénien à partir de 463 avant J.‑C., puis sous celui
de Philippe II de Macédoine lors de l’expédition de
358‑357 avant J.‑C. et la prise d’Amphipolis.
12
Statère, c. 520‑480 AC., Néapolis, Macé-
doine
, étalon thasien ou babylonien, (Ar,
Ø 20 mm, 9,74 g). (pd. th. 9,60 g).
A/
Anépigraphe
. Tête de Gorgone de face, grimaçant
et tirant la langue, la chevelure plate se termine par
des boucles sur le front.
R/
Carré creux quadripartite en ailes de moulin.
Exemplaire sur un flan ovale et irrégulier, bien
centré. Très belle représentation de la tête de Gorgone.
Carrécreuxpeumarqué.Patinedecollectionancienne
avec des reflets dorés.
P. 676 - ANS. 408 pl. 16 - GC. 1304 - B. traité1740
pl.
RRR. TTB
1500 € / 2500 €
Pour ce type, il est très difficile de déterminer des
liaisons de coins. Le monnayage, bien que peu
abondant, comporte un nombre important de coins
de droit. Notre exemplaire est très proche par le
style et le traitement de l’exemplaire de l’American
Numismatic Society (ANS. n° 408, pl. 16).
Le droit n’est pas sans rappeler les premières
monnaies d’Athènes (Wappenmünzen, cf. GC. 1834).
La Gorgone n’est pas ornée de serpents. Méduse était
l’une des trois Gorgones. Persée la tua et offrit sa
tête à la déesse Athéna qui l’avait protégée. La déesse
plaça l’objet d’horreur sur son égide. Le regard de
Méduse pétrifiait celui qui le soutenait. Son sang
rendait la vie ou donnait la mort suivant les cas. Les
représentations que nous avons d’elles nous les
montrent avec des faces hideuses, une chevelure
ornée de têtes de serpents et des défenses de sanglier.
Sur notre exemplaire, le nez est épaté (camard), la
langue pendante, le sourire effrayant avec les dents
bien visibles et des crocs. Le visage semble recouvert
de barbe. Le sourire est saisissant et effrayant. G.
K. Jenkins in Monnaies grecques, Fribourg 1972, p.
66 faisait remarquer que la Gorgone de Néapolis
est : « comparée à celle d’Athènes, souriante et gaie,
donne une idée d’horreur plus saisissante, mais le
dessin est précis et bien articulé et n’a rien de pri-
mitif ».
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