Table of Contents Table of Contents
Previous Page  94 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 94 / 228 Next Page
Page Background

MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

N

é en 1470, fils de Louis XI et de Charlotte de

Savoie, Charles ceignit la couronne sous le nom

de Charles VIII. Le gouvernement revint d’abord

à sa sœur aînée Anne de Beaujeu, âgée de vingt-deux

ans, et à son époux, Pierre, qui en avait quarante-six.

Les Beaujeu durent faire des concessions à l’opinion :

remises de taille, licenciement d’une partie de l’armée,

procès d’Olivier Le Daim, convocation des États géné-

raux. Ces derniers se réunirent à Tours en 1484, sans

donner de grands résultats. Le pouvoir resta aux

Beaujeu, les anciens conseillers deLouis XI demeurèrent

aux affaires. Une coalition féodale se dressa bientôt

contre les Beaujeu, sous la direction de Louis d’Orléans,

sous prétexte de la lourdeur des impôts. Cette « guerre

folle « de 1485 se réduisit à quelques promenades mili-

taires. Les féodaux bretons refusèrent de soutenir leur

duc François II dans l’aventure. Richard III, roi

d’Angleterre, soutien extérieur des rebelles, fut vaincu

et tué à Bosworth la même année.

Maximilien, élu roi des Romains en 1486, se joignit aux

mécontents et la guerre reprit. En juillet1488, les troupes

de François II furent battues à Saint-Aubin-du-Cormier

et Louis d’Orléans fut fait prisonnier. Sa fille, Anne de

Bretagne, épousa d’abord par procuration Maximilien,

mais dut bientôt renoncer à cette union : c’est à Charles

VIII qu’elle se maria finalement en 1491. Charles ne

commença de régner qu’en 1492, à l’âge de 22 ans. C’est

vers l’Italie que se dirigèrent ses ambitions. Il songeait

à la conquête du royaume de Naples, où il reprenait les

droits des Angevins, prélude à une croisade contre

Constantinople. Avant de partir à l’assaut, il chercha à

neutraliser ses adversaires européens : traité d’Étaples

de1492,quiachetaitleretraitdesAnglais,quiassiégeaient

Boulogne, traité de Barcelone de 1493, qui cédait

Roussillon et Cerdagne à Ferdinand le Catholique,

traité de Senlis de la même année, qui rendait à Maxi-

milien Artois, Franche-Comté et Charolais. Le prix du

mirage italien était lourd avant même que les Français

eussent mis le pied dans la Péninsule. À la mort de

Ferdinand de Naples (1494), Charles VIII concentra ses

troupes à Lyon. Son armée traversa les États du duc de

Savoie et celles des autres princes d’Italie, impuissants

ou complices. En février 1495, le roi entrait dans Naples.

Le royaume fut conquis sans difficulté. En mars, le pape,

Venise,leducdeMilan,Maximilien,FerdinandetIsabelle

formèrent la ligue de Venise. Charles quitta Naples en

mai, y laissant Montpensier comme vice-roi. Il rencon-

tra les Coalisés, commandés par François de Gonzague,

à Fornoue, en juin 1495.

Les Français forcèrent le passage sans pour autant les

défaire. En octobre, Charles VIII avait regagné la

France. Le royaume de Naples se souleva peu après et

la dynastie aragonaise recouvra son trône dès 1497.

Charles préparait une seconde expédition lorsqu’il

mourut en avril 1498, sans laisser d’héritier direct. La

couronne passa à son cousin, Louis d’Orléans.

CHARLES VIII (30/08/1483‑08/04/1498)

98

Écud’orausoleil,n.d.,08/07/1494,Bayonne

,

Ancreendébutdeslégendes,Ancre,69900 ex.,

misesenboîte :349,5,2

e

 ém.,36s.3dt.,(Or,Ø 26,5 mm,

8 h,3,42 g).(pd. th. 3,496 g,titre 963 ‰,taille 1/70 marc,

23 1/8 kar.).

A/

(lis): KAROLVS: DEI: GRA: FRAnCORV:

REX (Mm)

. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des

Francs). Écu de France couronné sous un soleil.

R/

(lis):

XPS:VInCIT:XPS:REGnAT:XPS:ImPER (Mm):

. (Le

Christ règne, le Christ vainc, le Christ commande).

Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur.

M/

Molette sous la 5

e

lettre des légendes = Bertrand

de Larroy (1491‑1497).

Cet écu est frappé sur un flan assez large. Exemplaire

légèrement décentré au revers. Quelques motifs appa-

raissent en négatif sur la face opposée.

C. 794 et 796 - L. 554f (300 f.) - Dy. 575A.

RR. TTB+

   600 € / 980 €

Exemplaire présentant une molette à cinq pointes

sous la 5

e

lettre des légendes.

Charles VIII fit frapper deux émissions d’écus d’or

pendant son règne qui sont de même poids, de même

titre et de même valeur. Les écus d’or de la première

émission portent une couronne initiale, ceux de la

deuxième émission ont un lis initial sauf en Dauphiné

(dauphin initial) et à Dijon (coquille initiale). D’après

nos recherches aux Archives nationales, 349,5 écus

d’or de la 2

e

émission (chiffre comprenant des demi-

écus) ont été mis en boîte sous l’exercice de Bertrand

de Larroy. Ce chiffre de mise en boîte équivaut à une

production de 69900 écus d’or.

n° 98 A/

92