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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

CHARLES VI LE FOU OU LE BIEN AIMÉ (16/09/1380‑21/10/1422)

N

éàParisen1368,CharlesVIétaitlefilsdeCharles

V et de Jeanne de Bourbon. En 1380, Louis

d’Anjou exerça la régence, Bourgogne et Berry

la tutelle des enfants royaux. Les conseillers de Charles

V étaient maintenus au pouvoir. Mais Louis fit financer

par les caisses royales son expédition en Italie pour

récupérer la succession des Angevins de Naples. Une ère

de troubles s’ouvrait : grand schisme d’Occident à

partir de 1378, révoltes urbaines en Languedoc, en Italie,

en Angleterre et en Allemagne, bientôt en Flandres, à

Paris et Rouen. À partir de 1383, le pouvoir royal reprit

le dessus et la répression fut terrible. En janvier 1383,

la prévôté des marchands fut unie à la prévôté de Paris

et les juridictions des métiers dissoutes. En 1382‑1384,

Jean de Berry remettait de l’ordre en Languedoc.

En janvier 1384, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne,

devenait comte de Flandre, à la mort de son beau-père

Louis de Male et mariait, en 1385, le jeune roi à Isabeau

de Bavière. En 1388, Charles VI congédia ses oncles et

rappela lesconseillersdesonpère(BureaudeLaRivière,

Jean Le Mercier, Jean de Montagu), les « Marmousets

« et mit à la tête du conseil Louis II d’Anjou ou d’Orléans,

fils de Louis I

er

, mort en 1384, qui prenait le titre de roi

de Jérusalem et de Sicile. En août 1392, au cours d’une

expédition contre la Bretagne, Charles VI devint fou.

Les Marmousets furent chassés du Conseil. Louis

d’Anjou et les oncles du roi, Berry et Bourgogne,

s’emparèrent du pouvoir.

Philippe le Hardi conclut la paix avec l’Angleterre et

maria Richard II à Isabelle de France. Mais, en 1399,

le duc de Derby devenait roi d’Angleterre sous le nom

d’Henri IV : tout était à recommencer. À Philippe le

Hardi, mort en 1404, succéda son fils Jean sans peur,

héros de la croisade de Nicopolis, qui ne tarda pas à se

heurter à Louis d’Orléans. Le 23 novembre 1407, le duc

d’Orléans fut assassiné au sortir de l’hôtel Barbette.

Son fils Charles s’allia avec de grands féodaux du Midi,

le connétable Charles d’Albret et le comte Bernard VIII

d’Armagnac, formant le parti dit des « Armagnacs «.

En 1412, le duc de Bourgogne, qui s’était rallié les

Parisiens par des mesures démagogiques, fit son entrée

dans la capitale.

Depuis 1411, les Bourguignons s’étaient alliés aux

Anglais, qui débarquèrent en Cotentin en 1412. En 1413,

les États généraux se réunirent à Paris, sous le contrôle

du parti bourguignon, pour préparer une ordonnance

de réforme. Une émeute parisienne, du parti dit des «

Cabochiens « arrêta le processus. En août, le duc de

Bourgogne quittait à Paris et le duc d’Orléans y rentrait.

Cependant, Henri V, roi d’Angleterre depuis 1413, débar-

qua à l’embouchure de la Seine. En octobre 1415, il

décida de gagner Calais. L’armée de Charles VI lui

bloqua la route. La bataille eut lieu à Azincourt le 25

octobre 1415. La chevalerie française fut taillée en

pièces ; les ducs d’Orléans et de Bourbon tombèrent

aux mains de Henri V. En 1417, la flotte française était

détruite à La Hougue, en 1418 Henri V s’emparait de

la Normandie.

Le 29 mai 1418, Paris retombait au pouvoir des Bour-

guignons. Le dauphin Louis s’échappa avec peine. Le 10

septembre 1419 eut lieu une entrevue de réconciliation

entre Jean sans Peur et le dauphin ; le duc de Bourgogne

y fut poignardé. Le parti bourguignon se tournait désor-

mais définitivement vers l’Angleterre. Après des négo-

ciations entre Franco-Bourguignons et Anglais, à Arras,

le traité de paix fut scellé à Troyes le 21 mai 1420 :

Henri V épousait la fille de Charles VI et d’Isabeau de

Bavière,devenaitrégentduroyaumeetledauphinCharles

était privé de ses droits. En août 1422, Henri V décédait

à Vincennes, Charles VI le suivit dans la tombe au mois

d’octobre suivant. Le duc de Bedford devenait régent de

France et d’Angleterre pour le jeune roi Henri VI, tandis

que le dauphin, réfugié à Bourges, se proclamait roi sous

le nom de Charles VII.

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Écu d’or à la couronne, n.d., 11/03/1385

, 1

re

 ém.,

22 s. 6 d.t., (Or, Ø 28,5 mm, 5 h, 3,88 g).

(pd. th. 4,079 g, titre 1000 ‰, taille 1/60 marc, 24 kar.).

A/

+ KAROLVSx DEIx GRACIAx FRAnCORVmx

REX, (ponctuation par deux sautoirs superposés, le O de

FRANCORVm est pointé)

. (Charles, par la grâce de Dieu,

roi des Francs). Écu de France couronné.

R/

+ XPC* VINCIT* XPC* REGNAT* XPC* IHPE-

RAT

. (LeChristvainc,leChristrègne,leChristcommande).

Croix fleurdelisée et feuillue avec une étoile à 5 rais dans

un losange curviligne en cœur, le tout dans un quadrilobe

cantonné de quatre couronnes.

Flan assez large, irrégulier et légèrement voilé. D’infimes

rayures superficielles à droite de l’écu de France. Quelques

motifs opposés du revers apparaissent en négatif au droit.

C. 484 - L. 378 - Dy. 369.

SUP  / TTB+

   550 € / 800 €

Exemplaire acheté auprès de la Maison Platt le 27

janvier 1962 et resté en collection depuis cette date.

L’écu d’or a aussi été frappé par le duc de Bourgogne et

le dauphin Charles entre 1418 et 1422. Si le titre a été peu

modifié de 24 à 22 carats, le poids a varié de 4,079 g à

3,599 g et le cours est monté de 22 sols tournois et 6 deniers

tournois à 40 sols tournois, la valeur du sol tournois

évoluant de 0,181 g à 0,087 g. La première émission est

toujours sans point secret d’atelier.

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