MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
CHARLES IX (05/12/1560‑30/05/1574)
N
é à Saint-Germain-en-Laye en 1550, fils de
Henri II et de Catherine de Médicis, Charles IX
succéde à son frère François II en 1560, à l’âge
de dix ans. Sa mère exerce donc la régence, et son
cousin Antoine de Bourbon la lieutenance générale du
royaume. Son « règne » commence avec les États Géné-
raux réunis à Orléans en décembre 1560 - janvier 1561
et le colloque de Poissy (octobre 1561), qui permet la
confrontation des idées catholiques et protestantes. En
janvier 1562, l’édit de Saint-Germain donne aux Réfor-
més une quasi-liberté de culte en dehors de villes
closes.
La guerre civile entre protestants et catholiques com-
mença par le massacre de Wassy (mars 1562), où le duc
de Guise fit périr des réformés réunis dans une grange.
En réplique, le prince de Condé prit les armes et
s’empara de plusieurs villes. Contrainte de prendre
parti, Catherine se mit à la tête des Catholiques. Les
massacres répondirent aux massacres et les Protestants
profanèrent églises et tombeaux. Toute la France fut
bientôt ravagée par les troupes des uns et des autres.
À la bataille de Dreux (décembre 1562), Guise donna
la victoire au camp catholique, mais il fut assassiné
quelques mois plus tard, en février 1563. L’édit de paci-
fication d’Amboise, en mars 1563, fut négocié par
Montmorency, pour les Catholiques, et Condé, pour les
Protestants. Il donnait la liberté de culte aux nobles et
dans une ville par bailliage.
Charles IX fut proclamé majeur en 1563 et sa mère
tenta dès lors de rétablir l’autorité royale. L’ordonnance
de Moulins (1566) diminua notamment le pouvoir des
parlementsetdesgouverneurs.Pourrétablirlaconcorde,
la reine-mère fit faire à son fils un long tour de France
(1564) et mena une vie de cour brillante. Mécontents
du rapprochement du pouvoir royal avec l’Espagne,
mécontents de l’application des édits, les Protestants
projetèrent de se saisir de la personne du roi. La cour
se réfugia à Meaux puis se rendit à Paris (septembre
1567). Après un bref répit, le désordre et les massacres
reprirent de plus belle. Les Protestants bloquèrent
Paris et livrèrent la bataille indécise de Saint-Denis
(novembre 1567), où Montmorency fut tué. Le second
fils de Catherine, Henri d’Anjou, prit alors le comman-
dement des armées royales. La paix fut signée à Lon-
gjumeau en mars 1568 : les dispositions de l’édit
d’Amboise étaient rétablies.
Dans le contexte de la réaction tridentine, le parti catho-
lique commença alors de reprendre le dessus. Ordres
mendiants et jésuites diffusaient les mots d’ordres. Des
confréries armées se créaient. Le duc d’Anjou défit et
tua Condé à Jarnac (mars 1569). Malgré le secours des
protestants d’Allemagne, les Protestants furent vaincus
une seconde fois à Moncontour (octobre 1569). Un
nouvel édit de pacification, signé à Saint-Germain,
intervint en août 1570 : les Protestants recevaient quatre
villes de sûreté : La Rochelle, Montauban, La Charité
et Cognac. Les seigneurs réformés reparurent à la Cour
et Coligny devint le favori de Charles IX. Jalouse de
cette concurrence, Catherine résolut la perte de
l’amiral. À la faveur du mariage d’Henri de Navarre,
chef nominal du parti protestant, avec Marguerite de
Valois, le parti catholique profita du rassemblement à
Paris de nombreux chefs réformés : ce fut le massacre
de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Le roi et sa mère
s’étaient laissé entraîner dans l’affaire, où la fureur
collective fit le principal des deux mille victimes.
La guerre reprit, inexpiable. Le Midi s’était révolté,
avec la complicité de Montmorency-Damville, gouver-
neur de Languedoc. L’édit de Boulogne (juillet 1573),
qui donnait la liberté de conscience et assurait la liber-
té de culte à La Rochelle et Montauban, ne put mettre
un terme à la guerre. Roi d’un royaume déchiré, jouet
des événements, Charles mourut sans descendance mâle
le 30 mai 1574, laissant la couronne à son frère cadet,
Henri, roi de Pologne.
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Écu d’or au soleil, 1
er
type, 1562, Rouen
,
B en cœur de la croix du revers et point sous
la 15
e
lettre du droit et du revers, B, 35500 ex., mises
en boîte : 19,5, 50 st., (Or, Ø 25,5 mm, 12 h, 3,37 g).
(pd. th. 3,375 g, titre 958 ‰, taille 1/72 1/2 marc, 23
kar.).
A/
(soleil à six rayons) CAROLVS● VIIII● D● G●
FRANCO● REX (Mm) M● D● LXII
. (Charles IX,
par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de France
couronné.
R/
+ CHRISTVS● REGNAT● VINCIT● ET● IMPE-
RAT
. (Le Christ règne, vainc et commande). Croix
fleurdelisée avec un losange incurvé en cœur contenant
la lettre d’atelier.
M/
Calice avant le millésime = Nicolas De Lisle
(1551‑1565).
Cet écu est frappé sur un flan large. Exemplaire pré-
sentant des reliefs nets.
C. 1343 - L. 890 - Dy. 1057 - Sb. 4904 (17 ex.).
RR. SUP / TTB+
680 € / 980 €
L’écu d’or créé par lettres patentes du 17 août 1561,
avec exécutoire du 30 août, pèse 63 grains soit 3,346
g trébuchant. Les chiffres de frappe et de mise en boîte
comprennent une petite quantité de demi-écus d’or
au même type (Sb.4906).
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