MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
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Royal d’or, 09/10/1429
, Montélimar, Point sous la
3
e
lettre des légendes, Point 3
e
, 1
re
ém., 25 st., (Or,
Ø 29 mm, 7 h, 3,80 g). (pd. th. 3,824 g, titre 1000 ‰,
taille 1/64 marc, 24 kar.).
A/
+ -KAROLVSxDEIx -G-RAxFRAnCORVxRE-X, (N
onciale, ponctuation par simple sautoir)
. (Charles, par la
grâce de Dieu, roi des Francs). Le roi debout de face,
couronné, la tête et les pieds coupant la légende, vêtu d’une
robe et d’un manteau fleurdelisé, tenant un sceptre cruci-
forme de la main droite et un sceptre fleurdelisé de la
gauche ; semé de lis sans fin dans le champ (7 et 7).
R/
+ XPC* VINCIT* XPC* REGnAT* XPC* INPE-
RAT, (ponctuation par une simple étoile)
. (Le Christ vainc,
le Christ règne, le Christ commande). Croix tréflée et
feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe
fleurdelisé cantonné de couronnes.
CHARLES VII LE VICTORIEUX (30/10/1422‑22/07/1461)
N
é à Paris en 1403, Charles était le fils de Charles
VI et d’Isabeau de Bavière. À son avènement au
trône, Charles VII n’était roi que pour la partie
méridionale de la France (Anjou, Touraine, Berry,
Marche, Bourbonnais, Auvergne, Forez, Languedoc).
Normandie, nord du Maine, Chartrain, Île-de-France,
Champagne et Brie, Calais et Guyenne, Bretagne et
État bourguignon (duché de Bourgogne, comtés de
Flandres et d’Artois, de Rethel, de Nevers, de Mâcon et
de Charolais) reconnaissaient Henri VI comme roi de
France et d’Angleterre. Le duc de Bedford, installé à
Paris, avait laissé le gouvernement de l’Angleterre à
Beaufort et Gloucester. Le « roi de Bourges » avaient
avec lui les maisons de Bourbon, d’Orléans et d’Anjou-
Provence.
Les premières années de guerre furent indécises. En
1428, les Anglais décidèrent d’occuper Orléans et de
passer la Loire. C’est alors que parut Jeanne d’Arc,
jeune fille lorraine, qui, ayant entendu des voix qui lui
ordonnaient de libérer la France du joug anglais, se
rendit à Chinon auprès de Charles VII. On lui donna
des hommes et des armes. Le 6 mai 1429, elle lançait
l’assaut contre les Anglais englués devant Orléans et
débloquait la ville. Le 18 juin, les Français défirent les
Anglais à Patay, Troyes fut atteint le 10 juillet ; le 17,
Charles était sacré à Reims. Les villes de Champagne
rentrèrent bientôt dans l’obéissance du souverain légi-
time. La campagne de l’hiver de 1429‑1430 fut moins
heureuse : l’armée royale échoua devant Paris. Quant
au duc de Bourgogne, il balançait désormais entre les
deux partis. En mai 1430, Jeanne fut prise par les
Bourguignons devant Compiègne. Ils la livrèrent aux
Anglais contre rançon. Le 30 mai 1431, après un procès
de sorcellerie, la Pucelle fut brûlée à Rouen. Cependant,
la reconquête française se poursuivait. En 1434, les
Normands se soulevèrent contre l’occupant anglais. Le
12 novembre 1437, Charles VII entrait dans Paris.
Le Parlement « bourguignon » de Paris et le Parlement
« armagnac » de Poitiers fusionnèrent. Une trêve fut
conclue en 1444 et rompue en 1449. La reconquête de
la France du Nord se fit en un an (1449‑1450). Les Anglais
furent définitivement défaits à Formigny le 15 avril 1450.
La conquête de la Guyenne, fidèle à son souverain
d’outre-mer, fut plus difficile. Bordeaux et Bayonne
furent prises en 1451, Bordeaux reprise par les Anglais
de Talbot en 1452. Enfin, le 17 juillet 1453, à Castillon,
Talbot fut défait et tué. Bordeaux fut reprise définitive-
ment en novembre 1453. Le procès en réhabilitation de
Jeanne d’Arc eut lieu en 1456.
Désormais, la guerre des Deux-Roses paralysait Albion.
Le concile de Constance (1414‑1418) avait mis fin au
Grand Schisme en portant sur le trône pontifical
Martin V (1417), qui convoqua le concile de Bâle
(1431‑1448). C’est dans ce contexte que Charles VII
promulgua la Pragmatique Sanction de Bourges (1438)
quiôtaitaupapelacollationdesbénéficesecclésiastiques
et reconnaissait la supériorité du Concile sur le souve-
rainpontife.Lesgrandesdynastiesseigneurialesdemeu-
raient maîtresses de la moitié du royaume (Bretagne,
Foix, Armagnac, Albret, Bourgogne). Leurs coalitions,
telles la Praguerie de 1440, échouèrent, malgré la
mésentente entre Charles VII et son fils, le dauphin
Louis. En cet automne du Moyen Âge, la monarchie
royale renaissait plus forte que jamais. L’Anglais
abattu, il lui restait encore à venir à bout des grandes
principautés féodales.
Ce royal d’or est frappé sur un flan large et irrégulier.
Exemplaire très légèrement voilé et présentant des reliefs
nets.
C. 624 - L. 459 - Dy. 455.
R. TTB+
1300 € / 2300 €
Monnaie particulièrement rare pour l’atelier de Mon‑
télimar.
n° 92 A/89