MONNAIES GAULOISES
avec une trouvaille à Châteaudun. B. Fischer précise
que l’attribution traditionnelle est aux Carnutes. La
légende AK a été interprétée comme le début rétrograde
du nom des carnutes, mais rien ne l’indique. Ce bronze
à légende AK appartient d’ailleurs à la même série que
le bronze LA « à l’aigle et au serpent » (cf. MONNAIES
XV, n° 562). La quasi-totalité des exemplaires connus
sont conservés en musées et seulement quatre sont
passés en vente.
683
Bronze PIXTILOS classe III à l’oiseau
et à la main, c. 40‑30 AC.
, classe 3, (Ae,
Ø 16 mm, 1 h, 2,81 g).
A/
PIXTILOS
.Tête féminine diadémée à droite, les
cheveux longs liés dans la nuque en formant une
queue de cheval, légende devant le visage, grènetis.
R/
PIXTILOS
.Mainàgauchetenantunebranche (de
vigne, de gui ?) sur laquelle est posé un oiseau
semblant se nourrir des baies.
Superbe exemplaire, avec des types de droit et de
revers centrés et de frappe vigoureuse. Superbe patine
sombre et brillante.
LT. 7070 - DT. 2467 - RIG. 224 d -ABT. 269 - Sch/L.- -
Sch/SM. 319 - Sch/D. 176 - Z.- - BMCC.manque.
RR. SUP / SPL
350 € / 600 €
Cet exemplaire de la classe III présente des types
complets et extraordinairement bien venus, mais des
légendes partiellement hors flan.
S.Scheersexpliquebien l’évolutionde lacoiffured’après
le prototype. « La tête du droit montre une ressemblance
frappante avec le buste ailé de la Victoire du denier de
C. Valerius Flaccus, frappé vers 82 avant J.-C (RRC.
365/1 = RCV. 288). Les cheveux sont tirés en arrière
et noués en un chignon, à l’exception de deux tresses
au-dessus de la tête. Cette coiffure a pu donner naissance
à la « queue de cheval » et au diadème de la monnaie
gauloise.» M.A. de Barthélemy a fait le rapprochement
entre le type de ce bronze et le sujet d’un bas-relief
antique publié par Montfaucon (Antiquité expliquée, t.
II, p. 427), dont voici la description : « Jeune homme
imberbe, vêtu d’une chlamyde jetée sur l’épaule,
tenant de la main droite une grappe de raisin, qui est
becquetée par un oiseau posé sur sa main gauche ;
entre les doigts de la même main, on remarque un fruit
qu’il est difficile de déterminer, et, au-dessus de l’épaule
droite du personnage, on lit : DEO BEMILVCIOVI,
inscription dans laquelle M. de Barthélemy voit le nom
d’une divinité topique.».
CARNUTES (Région de la Beauce)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
esCarnutesétaient l’undespeuples lesplus importants
et les plus puissants de la Gaule indépendante. Leur
territoires’étendaitentreLoireetSeinesurl’Orléanais,
le Blésois et le pays chartrain jusqu’à Mantes, c’est-à-dire
la plus grande partie des départements actuels du Loiret, du
Loir-et-Cher et de l’Eure-et-Loir et une partie des Yvelines.
LeurcentreéconomiqueétaitsituéàGenabum(Orléans),mais
leur principal oppidum semble avoir étéAutricum (Chartres).
Ils auraient participé à l’expédition légendaire de Bellovèse
jusqu’en Italie. Ils formaient le centre géographique de la
Gaule et, bien avant le début de la Guerre des Gaules, les
marchands romains connaissaient le chemin de Genabum
(Orléans), alors un grand centre commercial. Les Carnutes
étaient aussi réputés pour leur forêt où se tenait l’assemblée
annuelle des Druides. Au début de la Guerre, César avait
hiverné chez les Carnutes en 57 avant J.‑C. et leur avait
imposé comme roi Tasgetios, qui est assassiné en 54 avant
J.‑C. L’année suivante, ils se soumettent mais au début de
52 avant J.‑C., ils sont peut-être à l’origine de la révolte
qui va soulever l’ensemble de la Gaule. Il est possible que
les conjurés se soient retrouvés au cours d’une assemblée
druidique. Les Carnutes massacrèrent les colons et les
marchands romains de Genabum (Orléans) sous la conduite
de Cotuatos et de Conconnétodumnos. César vint assiéger
la ville qu’il prit, pilla et incendia, marquant le début des
hostilités. Les Carnutes fournirent ensuite un contingent de
douze mille hommes à l’armée de secours afin de dégager
Alésia. Après la chute de Vercingétorix, l’année suivante, les
Romains effectuèrent une nouvelle campagne de pacification
et César punit les assassins de l’année précédente.
682
Bronze AK à l’aigle et au lézard, I
er
siècle
av. J.-C
, (Ae, Ø 16,5 mm, 11 h, 2,73 g).
A/
Anépigraphe
. Tête à droite, la chevelure
schématisée en quatre mèches ondulées qui
encadrent le visage et aux extrémités triangulaires
globulées ; grènetis.
R/
AK
. Aigle attaquant un lézard à droite ; sous
l’aigle, un alérion ; l’aigle est accosté d’un penta-
grammeetd’unecroisettebouletéeornéedeglobules.
Superbe bronze sur un flan un tout petit peu court et
irrégulier, avec les types de droit et de revers de frappe
vigoureuse et bien centrée.Agréable patine en nuances
de vert, bien stable.
LT. 6322 - DT. 2585 - BN. 6322‑6325 - ABT.fig.
251 - RIG. 9 - Sch/L.- - Sch/D.- - Z. 259 - BMCC. 141.
RRR. SUP / TTB+
380 € / 600 €
Ce type à l’aigle et au lézard est l’un des plus rares
pour les Carnutes ; nous n’en avons proposé que deux
exemplaires en Vente Sur Offres (MONNAIES XXVI,
n° 649 et 31, n° 809).
Seulement 13 exemplaires ont été répertoriés par les
auteurs du Moneta.
Ce rare bronze semble être très peu renseigné. La seule
provenance signalée est celle du Muret-Chabouillet,
411