MONNAIES GAULOISES
rapprocher des premières émissions de têtes cubistes,
probablement contemporaine des monnaies dites
languedociennes. Cette monnaie a également l’intérêt
deprésenteruneboucled’oreillefaitededeuxbâtonnets
en forme de V à l’envers (cf. S. 3).
Les monnaies gauloises dites à la croix, groupe « à
tête cubiste » se situe à l’origine, dans le pays même
des Volques Tectosages, appelés aussi Tolosates. Il se
diffuse ensuite très largement vers les zones occidentales
et orientales. Selon R. Boudet, dans Moneta 28, cette
série s’étale selon les poids, entre 200 et 51 avant J.‑C.
Il classe les différentes séries en fonction du poids ;
les émissions lourdes de 3,00 g et au-dessus auraient
été frappées au cours du II
e
siècle après les imitations
des drachmes de Rhodè au III
e
siècle. Si cette théorie
devait s’avérer, le classement établi par G. Savès serait
complètement à reprendre.
651
Drachme « à la tête cubiste », S. 1, I
er
siècle
av. J.-C
, série I, (Ar, 2 h, 2,39 g).
A/
Anépigraphe
. Tête stylisée à gauche avec la
chevelure sous forme de mèches ovoïdes ; devant le
visage, deux dauphins.
R/
Même description.
Monnaie très agréable sur un flan un peu court et irrégulier.
Le droit est centré et le revers se limite aux 3
e
et 4
e
cantons.
Superbe patine de médaillier.
LT. 3254 var. - S. 1 (?) - BN. 3112‑3251. - Moneta 28,
Boudet R., n° 73 (778 exemplaires).
TTB
250 € / 450 €
Cette monnaie provient de la collection Georges Savès
et antérieurement de la collection Théodore de Sevin
(1837‑1890), archéologue à Toulouse.
Le droit de cette drachme donne une certaine présence au
portrait, avec un centrage et une vigueur de frappe qui lui
confère son expressivité.
652
Drachme « à la tête cubiste », S. 1, I
er
siècle av. J.-C
, série I, (Ar, Ø 12,5 mm,
10 h, 3,35 g).
A/
Même description.
R/
Même description.
Trèsbelledrachme,frappéesurunflanunpeucourt,mais
épais. Frappe centrée des deux côtés, bien vigoureuse.
Agréable patine grise de collection.
LT. 3254 var. - S. 1 (?) - BN. 3112‑3251. - Moneta 28,
Boudet R., n° 73 (778 exemplaires).
RR. TTB
220 € / 380 €
Cet exemplaire provient de la collection Savès.
Tête d’un style particulier, avec une toute petite tête
mais finement détaillée, en très hauts reliefs. Poids
lourd, surtout pour ce type de flan.
VOLQUES TECTOSAGES
(région de Toulouse)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
e peuple des Volques Tectosages (peuple qui cherche
un toit) est l’une des trois composantes principales
des Galates qui ont ravagé la Grèce et l’Asie Mineure
entre 281 et 277 avant J.‑C. La légende veut que les Volques
Tectosages qui migrèrent vers le Languedoc aient participé
au sac de Delphes et se soient emparés d’une partie des
trésors du temple d’Apollon de Delphes (à l’origine de l’or
des Tectosages « aurum Tolosanum ») et l’aient transporté à
Tolosates(Vieille-Toulouse), leurcapitale.Enfait, lesVolques
Tectosages viendraient de Bohème et auraient émigré au
cours du III
e
siècle de notre ère. Ils ont néanmoins participé
aux expéditions danubiennes qui menèrent les Celtes sur les
côtes de l’Égée, du Bosphore et de lamer Noire. Mercenaires,
ils servirent les Carthaginois au cours des guerres Puniques
et furent peut-être à l’origine de la révolte des mercenaires
qui faillit emporter la colonie phénicienne. Du Danube, ils
passèrent en Gaule Cisalpine (Italie) où ils s’engagèrent
commemercenairesetsontplusconnussouslenomdeGésates
avant de passer en Gaule et de fixer dans le Sud-Ouest, en
Aquitaine. Les Volques Tectosages étaient certainement le
peuple le plus puissant de l’Aquitaine. Quintus Servilius
Cæpio qui écrasa la coalition volque en 105 avant J.‑C. se
serait emparé de « l’or de Toulouse », fruit du pillage du
temple d’Apollon de Delphes que les Tectosages auraient
rapatrié avec eux avant de l’installer à Tolosa. Pour s’être
emparé de ce trésor, il n’aurait alors connu qu’infortune !
650
Drachme « à la tête cubiste », S. 1 - lourde,
I
er
siècle avant J.‑C.
, série I, var. 1, (Ar,
Ø 16 mm, 1 h, 3,22 g).
A/
Anépigraphe
. Tête stylisée à gauche ; calotte
frontale hémisphérique proéminente se terminant
à sa base par un trait figurant le nez ; joue massive
formant avec la mâchoire un bloc rectangulaire
dont la seule saille est le menton ; oreille arrondie
et pointée, au centre d’une chevelure abondante
et ovoïde au sommet et en mèches parallèles à
l’arrière ; deux dauphins opposés devant la bouche.
R/
Anépigraphe
. Croix formée de quatre cantons
ornés chacun d’une lunule : balle de fronde aux
1
er
et 2
e
cantons, une hache au 3
e
et un pendant en
ellipse au 4
e
canton.
Très bel exemplaire, avec un portrait tirant au mieux
profit de la taille du flan. Droit et revers avec une patine
claire et brillante, mais ponctuée de légères concrétions
noirâtres.
LT. 3254 var. - BN. 3112‑3251 - S. 1‑3 - Z. 76 (3,60
g) - Sch/D.- - Sch/L. 23‑24 var. - Moneta 28, Boudet
R., n° 73 (778 exemplaires).
RR. TTB+
280 € / 400 €
C’est le n° 558 de MONNAIES 25, de la collection
X. de Carcassonne.
Cette monnaie d’un poids lourd n’a pas le style si
particulier des drachmes cubistes des séries XI à XXI.
Son poids laisse quand même à penser qu’elle est à
397