MONNAIES GAULOISES
contenu plus de 1.500 pièces. Néanmoins, l’attribution
auxCadurquessembleadmise.Commepourlesmonnaies
dites « à la tête cubiste » et « à tête négroïde », il serait
judicieux de reprendre le classement en se fiant à la
typologie (revers et style) associée à la métrologie,
afin de déterminer si les deux n’étaient par hasard pas
liées... Il existe en effet deux séries distinctes ; l’une
aux environs de 2,5 grammes et l’autre aux environs
de 3,3 grammes. G. Savès fait remarquer que « la
monnaie à la tête triangulaire ne semble pas avoir subi
d’importantesmodificationsdefigurationdans le temps :
elle est toujours demeurée très stylisée, ses variétés
étant plutôt le fait de collectivités différentes qui y ont
apporté quelques légères retouches, que de l’époque de
leur frappe ». Il est intéressant de noter que dans son
inventaire, R. Boudet a trouvé dix fois moins de têtes
triangulaires (n° 104) que de têtes négroïdes (n° 249).
CADURQUES (région de Cahors)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
es Cadurques, après la création de la province de
Narbonnaise étaient les plus proches voisins des
Volques et des Tolosates. Leur territoire s’étendait sur
l’actuel département du Lot et sur celui du Tarn-et-Garonne,
dans les limites de l’ancienne province du Quercy avec
Cahors pour capitale. Ils étaient entourés par les Arvernes
et les Gabales, les Rutènes et les Nitiobroges. Ils font une
entrée remarquée au cours de la Guerre des Gaules et sont
cités plusieurs fois par César. Ils rejoignirent la coalition
formée par Vercingétorix, et à sa demande, attaquèrent
(avec les Rutènes), les Volques Arécomiques restés fidèles
aux Romains. Le chef cadurque, Luctérios, réussit à coaliser
les Gabales et les Nitiobroges afin d’assiéger Narbonne.
César, prévenu, fit dégager la capitale de la Provincia. Les
Cadurques participèrent au contingent de 35.000 hommes
desArvernes pour secourirAlésia, assiégée.Après la défaite
et la reddition de Vercingétorix, Luctérios participa, encore
l’année suivante en 51 avant J.‑C., à la défense de l’oppidum
d’Uxellodunum (Puy d’Issolu dans le Lot).
660
Drachme « à la tête triangulaire », S.
140, I
er
siècle avant J.‑C.
, série VI, (Ar,
Ø 15 mm, 6 h, 2,51 g).
A/
Anépigraphe
. Tête triangulaire à gauche ; le nez
figuré par un triangle, avec un point cerclé en guise
d’œil ; le tout dans un entourage de bâtonnets et
arcs de cercles bouletés et liés ; un collier de perles
à la base du cou et un fleuron devant le visage.
R/
Anépigraphe
. Croix formée de quatre cantons :
un besant aux 1
er
, 2
e
et 4
e
cantons et une grande
hache évidée au 3
e
.
Belle monnaie, sur un flan arrondi et fourré, de frappe
vigoureuse et centrée, avec une très légère patine grise.
LT. 3258 - S. 140.
RRR. TTB
450 € / 750 €
Cet exemplaire provient de la collection Savès, c’est
le n° 5 de la vente Bru Sale 10.
Bien que classée parmi les monnaies dites « à la tête
triangulaire », cette monnaie bien particulière a des
caractéristiques qui lui sont propres. Le traitement du
droit est beaucoup plus en reliefs (série VI « tête moins
stylisée et avec plus de reliefs »). Pour le revers, la croix
n’est pas bouletée et les éléments en cantonnement se
rapprochent plutôt des monnaies « languedociennes »
S. 269‑270. Le flan diffère aussi par rapport aux
monnaies « triangulaires » plus classiques ; sur ce
type particulier, le flan est large et régulier au lieu
d’être étroit et quadrangulaire. La métrologie rentre
aussi en compte en se rapprochant des monnaies
languedociennes... mais aussi des premières monnaies
triangulaires de la série I (cf. S. 118‑122).
Cet exemplaire est particulièrement léger pour ce type ;
malgré son excellent style, cette drachme est frappée
sur un flan fourré !
Ce type se trouve représenté dans le trésor du Causé
(Tarn-et-Garonne), découvert en 1897 et qui aurait
n° 660
401