- 26 -
MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
18.
Écu d’or à la chaise, légende fautée, n.d., 01/01/1337
,
1
re
ém., 20 st., (Or, Ø 29 mm, 2 h, 4,50 g). (pd. th. 4,532 g,
titre 1000 ‰, taille 1/54 marc, 24 kar.).
A/
+PhILIPPVSxDEIx -xGRAx -FRAnCORVNxREX, (ponc-
tuation par deux sautoirs superposés, par simple sautoir autour
de GRA)
. (Philippe, roi des Francs par la grâce de Dieu).
Philippe VI assis dans une stalle gothique, couronné, vêtu du
haubert et de la cotte d’armes, tenant de la main droite l’épée
levée et de la gauche l’écu de France aux lis sans nombre, dans
un polylobe cantonné de petits trèfles.
R/
+ XPC: VInCIT: XPC: REGNAT: XPC: NIPERATx, (N de
REGNATrétrograde, ponctuation par deux annelets superposés,
simple annelet en début de légende)
. (Le Christ vainc, le Christ
règne, le Christ commande). Croix quadrilobée et fleuronnée,
dans un quadrilobe orné de feuilles et cantonné de quatre
trèfles sans queue.
Cet écu d’or est frappé sur un flan large et irrégulier. Reliefs plus
nets au droit qu’au revers. C. 282 var. - L. 262 var. - Dy. 249 var.
R. TTB+ / TTB
900 € / 1500 €
PHILIPPE VI DE VALOIS (01/04/1328‑22/08/1350)
N
é en 1293, âgé de 35 ans lors de son avènement
au trône, en mai 1328, Philippe était le fils de
Marguerite de Sicile et de Charles de Valois,
dont on put dire qu’il avait été fils, frère, oncle,
gendre de roi et jamais roi lui-même. D’autres prétentions
s’élevaient cependant à la couronne de France : celles de
la maison de Navarre, héritière des droits de Jeanne, fille
de Louis X, celles d’Édouard III, héritier des droits de sa
mère, Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. Édouard
III prêta hommage à Philippe VI à Amiens en juin 1329.
Cependant, dans les années suivantes, les incidents se
multiplièrent. La guerre d’Édouard contre le roi d’Écosse
David Bruce tint quelques temps l’Anglais éloigné de la
Guyenne et Philippe, en 1336, descendit en Avignon. Sa
flotte se préparait à opérer en Méditerranée.
L’année suivante, retournement de situation : la flotte passa
en mer du Nord. La guerre semblait proche. À la Toussaint
1337, l’évêque de Lincoln, Henri Burgersh, vint à Paris : il
annonça la rupture de l’hommage prêté à Amiens, la remise
en cause de la succession de France et la déclaration de
guerre. Les Pays-Bas prirent parti pour l’Angleterre, le comte
de Luxembourg et roi de Bohême, Jean l’Aveugle, se rangea
aux côtés de la France, Alphonse XI également. En janvier
1338, la Flandre s’insurgea contre Louis de Nevers et Jan
van Artevelde, capitaine de Gand, prit le gouvernement du
comté. L’année suivante, le comte de Flandres se réfugiait
à Paris. Les Flamands reconnurent Édouard pour roi.
Édouard III prit alors le titre de roi de France et prit les
armes mi-parti de France et d’Angleterre. Le 24 juin 1340,
les flottes française et anglaise se rencontrèrent au large des
côtes de Bruges, près de l’avant-port de L’Écluse. La défaite
totale des Français donna à Édouard la maîtrise de la mer.
Une trêve fut conclue à Espléchin en septembre suivant.
La guerre reprit en 1345. Un débarquement d’Édouard en
Flandre fut sans lendemain. En 1346, Jean, fils de Philippe,
ducdeNormandie, attaquait laGuyenneetmit lesiègedevant
Aiguillon. Cependant, en juillet 1346, Édouard débarquait
en Cotentin et ravagea la Normandie. Philippe se lança à
sa poursuite : les deux armées s’affrontèrent à Crécy, le
26 août 1346. Nouvelle et complète victoire des Anglais,
pourtant inférieurs en nombre. Philippe s’enfuit ; plusieurs
de ses grands vassaux tombèrent sur le champ de bataille. En
1347, Édouard prit Calais et y établit une garnison. Dans le
même temps, une complexe guerre de succession dévastait la
Bretagne, où le parti anglais eut longtemps le dessus. Seul
succès du règne : l’acquisition du Dauphiné de Viennois,
cédé au fils aîné du duc de Normandie par Humbert II en
1349. À sa mort, en 1350, Philippe laissait un royaume et
une dynastie également ébranlés.
17.
Royal d’or, 16/02/1326
, 25 s.t., (Or, Ø 26 mm, 1 h,
4,23 g). (pd. th. 4,219 g, titre 1000 ‰, taille 1/58 marc,
24 kar.).
A/
°Ph’S° REX° - °FRACOR’°, (ponctuation par simple
annelet)
. (Philippe, roi des Francs). Le roi debout de face
sous un dais gothique à stalle et à pinacles, couronné, drapé
et tenant un long sceptre fleurdelisé de la main droite.
R/
+ XP’C° VInCIT° XP’C° REGNAT° XP’C° IMPE-
RAT, (N onciale, ponctuation par simple annelet)
. (Le
Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix
quadrilobée et feuillue et fleurdelisée, dans un quadrilobe
tréflé et cantonné de quatre couronnes.
Ce royal d’or est frappé sur un flan large.Tréflage au niveau
du nom du roi. C. 269 - L. 251 - Dy. 247.
RR. TTB+ / SUP
2600 € / 3800 €
Exemplaireprovenantdelacollection«YvetteetHenri»
Le royal d’or de Philippe VI reprend le modèle de celui
instauré par Charles IV et n’en change ni le poids, ni le
titre, ni le cours.