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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
Ce franc est frappé sur un flan très large et légèrement
irrégulier et voilé. Exemplaire présentant quelques
faiblesses de frappe.
C. 456 - L. 370a - Dy. 359.
RRR. TTB / TTB+
1300 € / 2000 €
Exemplaire du Dauphiné présentant un petit dauphin
initial au revers.
Le franc à cheval a été créé le 5 décembre 1360 par Jean le
Bon qui mourut en captivité. À partir du 3 septembre 1364,
son fils Charles V continua la frappe du franc à cheval
mais à son nom. Les francs de Charles V sont beaucoup
plus rares que ceux de Jean le Bon. Ceux du Dauphiné se
caractérisent par la présence d’un petit dauphin en début
de légende du revers. Pour Charles V, il en existe une
rare variété avec une chaîne reliant la garde de l’épée à
la cuirasse, un fourreau pendant sur le caparaçon et une
selle haute ; la variété avec fourreau existe sans la chaîne.
CHARLES V LE SAGE (08/04/1364‑16/09/1380)4366
A
près les désastres de Philippe VI et de Jean II, le
règnedeCharlesVestunbrefmomentderelèvement
du royaume de France. Né à Vincennes en 1337,
fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg,
duc de Normandie puis régent du royaume pendant la
captivité de son père, Charles V monta sur le trône en
1364 avec déjà une longue expérience du gouvernement.
Il dut mener la guerre sur plusieurs fronts. En Bretagne, le
traité de Guérande (1365) reconnut la victoire du parti de
Montfort. En Bourgogne, à l’extinction de la vieille dynastie
capétienne, le duché passa au frère de Charles, Philippe le
Hardi. Enfin, à Cocherel, en mars 1364, Du Guesclin défit
les troupes de Charles de Navarre. Le même mois, Charles
V était sacré à Reims. En mars 1365, le Navarrais fit sa
paix avec le roi. Il fallut aussi lutter contre les grandes
compagnies qui ravageaient le royaume.
On en éloigna un certain nombre par l’expédition de Castille
(1366‑1367), où se continua la lutte franco-anglaise. Du
Guesclin, fait prisonnier en avril 1367, tomba entre les mains
du prince Noir, qui le libéra contre rançon l’année suivante.
Cependant, les villes d’Aquitaine, écrasées d’impôts, se
révoltaientcontrelePrinceNoir(1368).Le30novembre1369,
le roi de France décidait la confiscation du duché. Aussitôt,
Edouard III reprit le titre de roi de France, abandonné en
1360. La reconquête française fut puissamment facilitée par
le système fiscal que Charles avait mis en place durant la
décennie précédente. La marine fut reconstituée et des raids
lancés contre les ports anglais.Aux grandes chevauchées des
capitaines anglais, les Français opposent des fortifications
et l’établissement de garnisons. Connétable en 1370, Du
Guesclin est mis à la tête d’une armée de métier qui remplace
l’ost féodal. L’artillerie fait son apparition dans les sièges.
Les trésoriers des guerres assurent le paiement régulier
des troupes. En 1369, Louis d’Anjou reprit le Rouergue,
le Quercy et une partie du Périgord et de l’Agenais. En
1370, le reste de ces provinces tombèrent aux mains des
Français. La chevauchée de Robert Knolles dans le nord de
la France demeura sans résultat, les troupes royales refusant
le combat. En 1372, Poitiers et Saintes furent prises, Aunis
et Angoumois furent annexés au domaine royal, le Poitou
donné à Jean de Berry. En 1373, Édouard III chargeait son
fils Jean de Lancastre d’une grande chevauchée de Calais
à Bordeaux. Une trêve fut conclue en 1375. Le prince Noir
mourut en 1376, Édouard III en 1377. Son successeur
Richard II n’avait que douze ans.
Il ne lui restait sur le continent que Bordeaux, Bayonne et
Calais. La France sortait donc victorieuse de la confronta-
tion : en janvier 1378, Charles V recevait en grande pompe
à Paris l’empereur Charles IV de Luxembourg et son fils
Wenceslas. Le royaume capétien était confirmé dans son
statut de première puissance de l’Occident. Administrateur
sage et prudent, Charles V réorganisa l’armée et l’admi-
nistration des finances. Il établit fouages et aides, impôts
de fait permanents qui furent instaurés pour contribuer à
l’effort de guerre. L’armée royale était, elle aussi, devenue
permanente, formée de compagnies aux capitaines nommés
par le roi ; complétée par une artillerie à feu et une marine
de guerre. Grand bâtisseur, il fit construire l’hôtel Saint-Pol,
rebâtit le Louvre et le château de Vincennes. Prince lettré,
il se constitua une superbe librairie et encouragea les
savants. En 1373, Charles V avait porté la majorité royale
à l’âge de treize ans.
23.
FrancàchevalduDauphiné,n.d.,03/09/1364
,20st.,
(Or, Ø 28 mm, 9 h, 3,77 g). (pd. th. 3,885 g, titre 1000 ‰,
taille 1/63 marc, 24 kar.).
A/
KAROLVS: DEI - GRACIA: - FRACOR: REX, (ponc-
tuation par deux annelets pointés superposés)
. (Charles,
par la grâce de Dieu, roi des Francs). Charles V à cheval,
galopant à gauche, l’épée haute, coiffé d’un heaume
couronné sommé d’un lis, portant par-dessus sa cotte de
mailles une cotte d’armes fleurdelisée ; le caparaçon du
cheval est fleurdelisé.
R/
(dauphin) XPC*VInCIT* XPC* REGnAT* XPC* IM-
PERAT, (ponctuation par de simples roses à 5 pétales)
. (Le
Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix
feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné
de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés.