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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
LOUIS IX DIT « SAINT LOUIS » (03/11/1226‑25/08/1270)
F
ils de Louis VIII et de Blanche de Castille, né à
Poissy en 1214, Louis IXmonta sur le trône en 1226
à l’âge de douze ans. Pendant les quinze premières
années de son règne, le gouvernement du royaume
fut exercé en réalité par sa mère, qui lutta avec succès contre
les coalitions successives des grands féodaux. Par le traité
de Paris d’avril 1229, le comte de Toulouse Raimond VII
abandonnait définitivement au roi les sénéchaussées de
Beaucaire et de Carcassonne. Quant au roi d’Angleterre,
Henri III, qui donnait la main aux barons révoltés, il fut
défait à plusieurs reprises.
Croisé en 1244, Louis IX partit d’Aigues-Mortes en 1248,
hiverna à Chypre et prit Damiette en Égypte en 1249. Battu
à Mansourah (février 1250), il dut quitter l’Égypte et passa
quatreannéesenSyrie(1250‑1254),àorganiserlaluttecontre
les Turcs. La seconde partie du règne fut plus pacifique. Le
roi fonda l’hôpital des Quinze-Vingt, bâtit la Sainte Chapelle,
réforma les institutions et l’administration (formation
progressive du parlement, création de grands baillages). Il
prit alors une stature d’arbitre européen : entre le pape et
l’empereur, entre les prétendants aux grandes successions
féodales, entre le roi d’Angleterre et ses vassaux. Le traité
de paix de 1259 mit un terme à la « première guerre de cent
ans » menée depuis un siècle contre les Plantagenêts : Henri
III d’Angleterre renonçait à la Normandie, à l’Anjou, à la
Touraine, au Maine et au Poitou.
Il se reconnaissait pour l’homme lige du roi pour la Guyenne
et les provinces qui lui étaient restituées (Limousin, Périgord,
Quercy,Agenois, Saintonge). Il se croisa pour la seconde fois
en 1267 et partit d’Aigues-Mortes en 1270 pour conquérir
le royaume de Tunis. C’est devant cette ville qu’il mourut
de la peste, le 25 août 1270. Prince pieux mais d’humeur
impérieuse, saint Louis préserva son autorité des atteintes
qu’aurait pu lui porter le Saint Siège. Roi et saint, il fut
canonisé en 1297 et son siècle apparut vite comme un âge
d’or de la France médiévale. Sous son règne, l’université
de Paris était devenue le cœur intellectuel de la chrétienté,
la langue et l’architecture française se diffusaient dans
toute l’Europe. Tandis que Frédéric II, son contemporain,
échouait à ranimer la mystique impériale, avec saint Louis la
monarchie françaisepritunepositionprééminenteenEurope.
« Le roi de France écrit Mathieu Paris, est le roi des rois
de la terre. » Désormais, il était, davantage que l’empereur,
l’image du prince par excellence. Cette prépondérance et
ce prestige allaient durer jusqu’à la fin de la monarchie.
De Marguerite de Provence, épousée en 1234, Louis eut six
fils et cinq filles. L’aîné, Louis, mourut en 1260, le second,
Philippe, lui succéda sous le nom de Philippe III.
13.
Gros tournois, après 1266
, 12 dt., (Ar, Ø 25 mm, 12 h,
3,65 g).(pd. th. 4,219 g,titre 958 ‰,taille 1/58 marc,12d.A.R.).
A/
+ LVDOVICVS●REX, (S bouletée) ; légende extérieure : +
BNDICTV:SIT:NOmE:DNI:nRI:DEI:IhV●XPI, (ponctuation
par trois besants superposés)
. (Louis roi ; Que le nom de notre
seigneur Jésus-Christ soit béni). Croix.
R/
+ TVRONV●S● CIVIS
. (Cité de Tours). Châtel tournois
surmonté d’une croisette ; bordure extérieure de douze lis.
Ce gros est frappé sur un flan large et légèrement irrégulier.
Exemplaire présentant d’assez hauts reliefs et recouvert d’une
très jolie patine grise de médaillier.
C.- - L. 198C var. - Dy. 190D var.
R. TTB+
220 € / 380 €
Monnaie provenant de la vente Poindessault du 4 novembre
1992, n° 244 et de MONNAIES IX, n° 925.
La frappe du gros tournois de saint Louis ne débuta pas avant
1266. Il est cité pour la première fois dans un document du 24
juilletetprécédalareprisede la frappedel’oravec le« turonences
aureos ad crucem » en 1270, d’après les travaux de J. Duplessy.
n° 14 R/