Table of Contents Table of Contents
Previous Page  30 / 244 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 30 / 244 Next Page
Page Background

- 28 -

MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

de frappe sont à noter. C. 352 - L. 292c - Dy. 289C.

RR. TB+

 800 € / 1300 €

Exemplaireprovenantdelacollection«YvetteetHenri»

Cet écu d’or à la chaise reprend le type monétaire de son

prédécesseur,PhilippeVI.Pourlaseuleannée1351,cetécu

d’or à la chaise connut quatre émissions, dont la dernière,

ordonnéele22septembre1351,sedistinguepardesbesants

remplaçant les trèfles au-dessus du polylobe du droit et

par des besants en cantonnement des trèfles du revers.

JEAN II LE BON (22/08/1350‑8/04/1364)

J

ean, duc de Normandie, monta sur le trône de France

à l’âge de trente-et-un ans, ayant déjà à son actif une

longue expérience de campagnes militaires. D’entrée,

il s’aliéna Charles de Navarre en cédant le comté

d’Angoulême à son favori, le connétable Charles d’Espagne.

Ce dernier fut assassiné par le Navarrais en janvier

1354.Au

mois de février suivant, Jean dut conclure le traité de Mantes

avec Charles et lui céder de vastes domaines en Normandie.

Pourrépondreàlacréationdel’ordredelaJarretièreen1348,

Jean institua l’ordre de l’Étoile, en 1351. En 1355, le prince

Noir, fils d’Édouard III, commença la guerre en Guyenne.

Sa chevauchée le mena en Armagnac, puis en Languedoc.

Dans le même temps, les Anglais lançaient des raids depuis

Calais. La monnaie s’effondrait, l’insécurité était générale.

En décembre 1355, les États généraux s’assemblèrent dans

la grande salle du palais de la Cité.

Il fut décidé de lever un impôt pour lutter contre les Anglais.

Sa perception fut confiée à des « élus » nommés par les États.

L’année suivante, de nouveaux États généraux furent réunis,

toujours pour traiter de la perception de l’impôt. L’évêque

de Laon, Robert Le Coq, chercha alors à dresser le prince

Charles, duc de Normandie, contre son père. La même année,

les Anglais du duc de Lancastre ravageaient la Normandie.

Voulant mettre un terme aux chevauchées du prince Noir, Jean

II le coupa de Bordeaux et le contraignit à la bataille près de

Poitiers. Le sort des armes fut défavorable aux Français et

Jean fut pris et emmené en captivité en Angleterre. Charles

prit le titre de lieutenant du roi puis, en 1358, celui de régent.

À Paris, les bourgeois portaient à la prévôté des marchands

Étienne Marcel, d’une vieille famille de drapiers, qui, aux

États de 1356, avait pris la tête d’un parti qui demandaient

la participation des États au gouvernement. De nouveaux

États généraux, convoqués en février 1357 par Charles,

furent plus défavorables encore à la monarchie. Robert Le

Coq et son parti tendaient à placer la royauté sous contrôle :

nomination de réformateurs généraux chargés d’épurer

l’administration, périodicité des États, entrée au Conseil de

dix délégués des États. Le 22 février 1358, Étienne Marcel et

sespartisansenvahissaient lepalaisde laCitéetassassinaient

les maréchaux de Champagne et de Normandie sous les yeux

du Dauphin. Bientôt, Charles quitta Paris et convoqua les

États pour le 4 mai à Compiègne. La peste, les jacqueries,

les désordres lassèrent l’opinion et la ramenèrent du côté du

pouvoir. Le 31 juillet 1358, Étienne Marcel était assassiné

à son tour et, le mois suivant, le régent revenait dans Paris.

Cependant, l’anarchie gagnait à présent tout le royaume.

Les chevauchées des capitaines anglais mettaient à sac les

provinces. Il fallut traiter : le 24 mars 1359, pour recouvrer

la liberté, Jean acceptait de payer une rançon de quatre

millions d’écus et de céder à Édouard une grande Aquitaine

en pleine suzeraineté. Le traité de Brétigny, en mai suivant,

ramena la rançon à trois millions et les cessions territoriales

à l’Aquitaine, à Calais et au Ponthieu. Un traité solennel,

signé à Calais en octobre, confirma ces dispositions. Libéré,

Jean II décida de partir à la Croisade. En août 1362, il quittait

Paris pourAvignon. Cependant, le jeune Louis d’Anjou venait

de s’enfuir d’Angleterre. Fidèle à sa parole, Jean remit le

gouvernement du royaume à Charles et revint à Londres en

janvier 1364 pour prendre la place de son fils. Il y mourut

quelques temps après.

20.

Écu d’orà la chaise, n.d., 22/09/1351

, 4

e

 ém., 25 st.,

(Or, Ø 28 mm, 11 h, 4,52 g). (pd. th. 4,532 g, titre 750 ‰,

taille 1/54 marc, 18 kar.).

A/

+ IOhAnnES: DEI° - °°GRA°° - FRAnCORVM:

REX, (ponctuation par simple et par deux annelets super-

posés)

. (Philippe, roi des Francs par la grâce de Dieu). Jean

II assis dans une stalle gothique, couronné, vêtu du haubert

et de la cotte d’armes, tenant de la main droite l’épée levée

et de la gauche l’écu de France aux lis sans nombre, dans

un polylobe cantonné de petits trèfles et de points.

R/

+ XPCx VInCITx XPCx REGNATx XPCx IMPE-

RAT, (ponctuation par deux sautoirs superposés)

. (Le

Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix

quadrilobéeetfleuronnée,dansunquadrilobeornédefeuilles

et cantonnée de quatre trèfles sans queue accosté d’un point.

une trace de pliure (exemplaire voilé). Plusieurs faiblesses

n° 20

A/