- 68 -
MONNAIES GRECQUES
ASIE ETAFRIQUE
PHÉNICIE -
ARADOS (V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
Arados ou Rouad (Arad) aurait été fondée au VIII
e
siècle avant
J.‑C.pardescolonsvenantdeSidon.ElleestcitéedanslaGenèse
(X, 18). La situation exceptionnelle de l’île, 0,4 km2, situé à trois
kilomètresdelacôtedeSyrieentreLattaquiéetTripolisenfaisait
un endroit stratégique de première importance. La ville était
entourée d’une muraille défensive également utilisée comme
digue contre les flots. Le port, tourné vers la terre, était protégé
des tempêtes.Arados fut tour à tour tributaire des Égyptiens, des
Assyriens, puis des Perses, mais conserva des dynastes locaux
qui se maintinrent jusqu’à l’arrivée d’Alexandre le Grand.
Straton, fils de Gerostratos roi d’Arados, fit sa soumission au
conquérant en 333 avant J.‑C., livra sa flotte et l’aida lors du
siège de Tyr. Il conserva son trône.
99.
Tiers de statère, c. 430‑410AC.,
Phénicie, Arados,
étalon persique, 1
re
ém., (Ar, Ø 13,50 mm, 10 h, 3,43 g).
(pd. th. 3,52 g, 4 oboles ou 2/3 drachmes).
A/
Lettres phéniciennes (ma)
. «ex Arado», (d’Arados).
Monstremarinmasculinaquiforme (Dragonichthyomorphe),
tenantundauphindanschaquemain ;grènetiscirculaireperlé.
R/
Anépigraphe
. Galère (avec un rang de rameurs) voguant
à droite dans un carré perlé.
Exemplaire sur un petit flan ovale, légèrement décentré au
revers sur la galère. Très joli droit avec le monstre marin
bien venu à la frappe. Frappe un peu molle au revers. Belle
patine de collection ancienne avec des reflets dorés.
BMC. 1 - GC.- - B. 814 pl. CXVI/10 - Cop. 1 - Hirsch- -
HGCS. 10/37 (R1). - J.W. Betylon,The Coinage andMints
of Phoenicia: The Pre-Alexandrine Period, Cambridge
(MA), 1982, n° 1.
RR. TTB
380 € / 650 €
C’est l’une des toutes premières monnaies d’Arados.
C’est la série la plus ancienne des monnaies aradiennes
frappées dans la première moitié du IV
e
siècle avant J.‑C.
Comme le signalait
Ernest Babelon en
1890 : «Les mon-
naies de cette série
sont rarement bien
frappées ; presque
toujours une por-
tion de l’empreinte
a porté en dehors
du flan monétaire».
Au droit «le monstre
marin» ou Dagon
ichthyomorphe qui
a la forme d’un
poisson. «Le dieu a
la barbe en pointe,
et ses cheveux nattés
retombent sur les
épaules ; sur son ventre, on voit un disque qui paraît mettre
à nu ses entrailles ; à partir des reins son corps se termine
par une longue queue sinueuse dont les écailles imbriquées
se déroulent en hélice ; l’extrémité de la queue relevée se
termine par un double dard comme celle d’un scorpion», E.
Babelon, les Perses Achéménides, op. cit., p. 123.
TARSE -
SATRAPE MAZAIOS (361‑334 avant J.‑C.)
Mazaios eut un commandement important dans la seconde
moitié du IV
e
siècle avant J.‑C. sous les règnes d’Artaxerxès II
(404‑359), Artaxerxès III (359‑338), Arsès (338‑336) et enfin
Darius III Codoman (336‑330). Il fut satrape de Cilicie, puis
après 351, gouverneur de Trans-Euphratesia. En 334, il fut
remplacé par Arsamès. Lors de la prise de Tarse en 333 avant
J.‑C., Mazaios se rallia à Alexandre le Grand. Après la prise
de Babylone en 331, il fut nommé gouverneur de la région et
mourut en 328 avant J.‑C.
98.
Statère,c.340AC.,
Tarse,étalonpersique,(Ar,Ø 23,5 mm,
9 h, 10,74 g). (pd. th. 10,56 g, 2 drachmes ou 12 oboles).
A/
(BLTRZ, « Baal Tarz » = Baaltars) en araméen
. Baaltars
assis à gauche, tourné de face, tenant de la main droite un cep
de vigne sur lequel est placé un aigle debout à droite et de la
gauche, un sceptre long.
R/
(MZDI, « Mazdai » = Mazaios) en
araméen
. Lion attaquant un taureau.
Exemplaire sur un flan large et bien centré au revers, légèrement
décentré au droit avec les grènetis visibles. Joli droit. Revers de
style foncé. Patine gris foncé granuleuse.
BMC.- -Aulock- -Cop.- -Levante 106 -GC. 5650 -B.traité700
pl. 112/19 - SNG France 2335.
R. TTB+
380 € / 650 €
Cet exemplaire provient de la vente Weil du 2 juillet 2003
et de la collection D. C.
Surcetexemplaire,lemonogrammeplacéauxpiedsdeBaaltars
est inversé par rapport à l’exemplaire duCabinet desmédailles
de la BnF et il n’y a pas de lettre araméenne sous le trône.
Le revers de ce statère rappelle les premières monnaies de Lydie,
représentant un taureau et un lion affrontés. Ces deux animaux
symbolisent aussi les principes masculin/féminin et l’opposition
soleil/lune. Cet exemplaire présente une combinaison de mono-
grammes peu courante qui se rencontrent parfois sur la série
suivante avec le lion dévorant un cerf, type qui sera imité par
Ariarathès de Cappadoce dans les années 330‑322 avant J.‑C.
D’après les travaux les plus récents, le Baaltars aurait inspiré
le revers du monnayage d’Alexandre le Grand. Le monnayage
du conquérant ne commencerait pas avant la prise de Tarse en
333 AC. et la bataille d’Issos.
n° 98 R/