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MONNAIES GRECQUES
ASIE ETAFRIQUE
TRIPOLIS (II
e
-I
er
siècle avant J.‑C.)
Tripoli du Liban, l’antique Tripolis fut fondée conjointement par
trois des principales cités de Phénicie :Arados, Sidon et Tyr. Elle
était placée à mi-distance sur la côte entre Arados et Byblos.
La cité n’obtint son autonomie que tardivement à la fin du II
e
siècle avant J.‑C., en 112‑111 avant J.‑C. bien que des monnaies
soient déjà connues dès le début du II
e
siècle avant J.‑C. La cité
semble être restée indépendante jusqu’en 84‑83 avant J.‑C. la
cité fut conquise par Pompée. En 50 avant J.‑C., elle est sous la
domination lagide de Cléopâtre VII Théa avant d’échoir à Marc
Antoineen41‑40avantJ.‑C.Aprèsavoiradoptél’èrepompéienne
en 64 avant J.‑C., elle prit l’ère actienne à partir de 31 avant J.‑C.
105.
Tétradrachme stéphanophore, 104‑103AC., an
209
, Phénicie, Tripolis, étalon aradien, (Ar, Ø 28 mm, 1 h,
15,26 g). (pd. th. 15,50 g).
A/
Anépigraphe
. Bustes accolés des Dioscures laurés et
drapés à droite, surmontés chacun d’une étoile ; le tout
entouré de la stemma.
R/
TRIPOLITWN/ THS IERASKAI// AUTONOMOU/ G/
IH /QS
. (de Tripoli la sainte et autonome). Tyché tourelée
debout à gauche, vêtue du chiton, tenant un timon de la
main droite et une corne d’abondance de la main gauche ;
le tout dans une couronne de laurier.
Exemplaire sur un petit flan centré des deux côtés. Très
beaux portraits des Dioscures. Joli revers. Très jolie patine
de médaillier à reflets bleutés acier irisés. Le droit a été
légèrement nettoyé anciennement.
GC. 6050 - BMC. 3 - P.- - de Callataÿ- - DCA. 715 /209 -
Dewing 2667 - HGCS. 10/305 - RQEMH. 311. - F. de
Callataÿ, Les tétradrachmes hellénistiques de Tripolis,
NAC. 22, 1993, p. 111‑126, pl. 1‑3.
RR. TTB+
1800 € / 3200 €
Cet exemplaire provient de la collection de Claude
Lainé (les Dioscures, Castor et Pollux et les Jumeaux).
Sur ce tétradrachme, la stemma n’est pratiquement pas
visible. Mêmes coins que l’exemplaire reproduit dans
l’ouvrage d’Edward Cohen, DCA., p. 385, n° 715. Sur cet
exemplaire,nousavonsunedoubledatationenèreséleucide
(an209)à l’exergueetère tripolitaine(an3)dans lechamp
à gauche qui correspond à l’année 104‑103 avant J.‑C..
Tripolis s’émancipa de la tutelle séleucide d’Antiochus VIII
Grypus en 112‑111 avant J.‑C. (an 201 de l’ère séleucide) et
obtint l’autonomie en 105 avant J.‑C. Commence alors un
monnayage autonome au nom de la cité qui dura dix-huit
ans.Lesdernièrespiècessontdecetteannée là(95‑94avant
J.‑C.). F. de Callataÿ a répertorié au total 85 exemplaires
pourhuitcoinsdedroitetdetrentecoinsderevers.Pourl’an
3, nous avons un coin de droit et trois exemplaires. L’indide
caractéroscopiqueestexcellent.Cependant,E.Cohenplace
une émission basée sur l’ère séleucide, recensée pour deux
années, 201 et 209 alors qu’ensuite la cité utilise l’ère de
la cité. Mais néanmoins, nous pourrions avoir sur notre
exemplaire une double datation en ère séleucide et locale.
MARATHOS (III
e
- II
e
siècle avant J.‑C.)
Marathos était une vieille cité de Phénicie, ennemie héréditaire
d’Arados. Alors que la cité maritime était longtemps restée
sous influence séleucide, sa rivale était entrée dans l’orbite
lagide. Arados redevint indépendante en 259 avant J.‑C. Après
Antiochus III et la paix d’Apamée, la puissance égyptienne
s’amoindrit dans la région, surtout sous Ptolémée V (204‑180
AC.) qui perdit la plus grande partie des possessions de Syrie.
Finalement, Marathos fut détruite par sa rivale entre 140 et 137
avant J.‑C., date de la création du nouveau monnayage civique
d’Arados. Après la destruction de Marathos, les vainqueurs
fondèrent une colonie sur les ruines de la cité.
103.
Unité (MB, Æ 21), 223‑222 AC, an 37
, Phénicie,
Marathos, (Ae, Ø 21 mm, 12 h, 7,81 g).
A/
Anépigraphe
. Buste voilé et drapé de femme (Astarté) à
droite, coiffée du stéphané.
R/
Lettres et chiffres phéniciens
. Asklépios-Eschoum debout à
droite, tenant un bâton sur lequel un serpent est enroulé.
Exemplaire sur un petit flan ovale bien centré des deux côtés.
Beau portrait à l’usure importante. Joli revers. Patine marron
foncé granuleuse.
GC. 6035 - HGCS. 10/191 - DCA. 827 /37.
R. TB+
95 € / 150 €
Cet exemplaire provient de MONNAIES VIII, n° 92 et de
la collection Claude Lainé
Ce monnayage est frappé entre l’an 32 et l’an 37 (227/226 et
223/222 avant J.‑C.).
La femme voilée du droit pourrait cacher les traits de Bérénice
II, femme de Ptolémée III, roi lagide d’Égypte (246‑221 avant
J.‑C.). Ce monnayage serait datable après la mort du souverain
égyptien. Marathos se serait trouvée dans la sphère d’influence
lagide jusqu’à ce que la ville soit détruite par les Aradiens vers
140 avant J.‑C.
104.
Demi-unité, (PBQ, Æ 15), 166‑165 AC., An 94
,
Phénicie, Marathos, (Ae, Ø 15 mm, 12 h, 4,39 g).
A/
Anépigraphe
. Buste voilé et drapé de femme (Astarté) à
droite, coiffée du stéphané ; contremarque sur la joue en forme
d’étoile ; grènetis.
R/
Lettres et chiffres phéniciens
. Proue de galère à gauche.
Exemplaire sur un petit flan épais bien centré à l’usure impor-
tante, mais parfaitement lisible. Beau portrait oblitéré par la
contremarque.Jolirevers.Patinevertnoir,légèrementgranuleuse.
GC. 6039 - BMC. 18 pl. 15/8 - DCA. 833 /94 - HGCS. 10/201.
R. TTB
95 € / 150 €
Cet exemplaire provient de MONNAIES VIII, n° 93 et de
la collection Claude Lainé
Jolie contremarque sur le visage (un X). Ce monnayage est
fabriquéentrel’an94etl’an108(165/165et152/151avantJ.‑C.).
La femme voilée du droit pourrait cacher les traits de Bérénice
II, femme de Ptolémée III, roi lagide d’Égypte (246‑221 avant
J.‑C.) ou une reine lagide postérieure.