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MONNAIES GAULOISES
L’obole reprise provenait du site éponyme de Grabels
(Hérault).
Cette obole est difficilement rattachable à une série de
drachmes. Son attribution semble tout aussi malaisée !
La classer dans le groupe dit « cubiste romanisé», comme
c’est le cas dans le Savès, nous semble abusé. Bien que d’un
centrage différent, il semble pourtant que cette monnaie
soit du même type que la monnaie BN 3409, dessinée dans
le LA TOUR. Les monnaies n° 428* et ** du Savès ont le
même type de revers, mais n’ont pas les dauphins stylisés,
comme c’est le cas sur notre monnaie et sur le n° 416 du
Savès. Toutes ces oboles font-elles partie d’une même série,
ou faut-il distinguer celles avec les dauphins et celles sans ?
SANTONS / CENTRE-OUEST, Incertaines
(I
er
siècle avant J.‑C.)
Une grande partie du monnayage du Centre-Ouest pose encore
aujourd’huidesproblèmesdélicatsderestitution.Auxattributions
fines, parfois très détaillées des deux siècles précédents (XIX
e
et XX
e
siècles), les historiens de la Gaule, dans une optique
de globalisation, préfèrent se référer à des grands groupes
géographiques. Le plus important aujourd’hui n’est-il pas que
nous soyons en possession de l’objet archéologique lui-même ?
Néanmoins si, dans le futur, l’attitude des découvreurs de mon-
naies, découvertes fortuites ou non, officielles ou pas, alliée à la
bienveillancedenosarchéologuesparfoissoupçonneuxpouvaient
nouspermettre,grâceàunecollaboration(collaborare,travailler
ensemble en latin) étroite et étendue de leurs compétences
respectives, d’avoir une meilleure connaissance des lieux de
découvertes, nous pourrions voir disparaître progressivement
toutes ces attributions « incertaines ceci, incertaines cela »
pour le plus grand plaisir de chacun et la Connaissance de tous.
639.
Bronze ANNICCOIOS (quadrans), c. 40 AC.,
(Ae, Ø 15,5 mm, 10 h, 1,51 g).
A/
ANNICCOIOS
. Tête féminine nue à gauche.
R/
Anépigraphe
. Sanglier enseigne à droite ; au-dessous,
un fleuron ; au-dessus, les restes d’un triskèle sinistrogyre.
Flan particulièrement large avec les types de droit et de
revers complets bien que décentrés. Belle patine verte, avec
des zones rougeâtres en bord de flan au droit.
LT. 4326 - DT. 3723 - RIG. 29 - Sch/L. 696.
RR. TTB
180 € / 300 €
Ce bronze ANNICCOIOS est l’un des plus rares de cette
sériedequadransdelarégioncentreouest.Cetexemplaire
sur flan large est particulièrement complet avec une belle
épigraphie complète.
Ces petits bronzes, qui sont certainement des quadrans
comme pour les monnayages de la Provincia sont tardifs,
et postérieurs à laGuerre des
Gaules.Ausiècle dernier, ces
monnaiesétaientattribuéesauxPétrocores.BrigitteFischer
maintient cette attribution tandis que Simone Scheers ne
fixe pas d’attribution précise à ce monnayage. J. Hiernard
qui a étudié ces monnayages, pense aussi à la Saintonge,
au Périgord et même au Bordelais.
637.
Drachme « du type de Goutrens », II
e
-I
er
siècle av.
J.-C,
(Ar, Ø 13 mm, 9 h, 2,22 g).
A/
Anépigraphe
. Tête stylisée à gauche, avec chevelure à larges
boucles en esses ; nez légèrement busqué ; œil marqué d’un
point et bouche en deux points ovoïdes ; cou terminé par un
large collier de perles.
R/
Anépigraphe
. Croix bouletée, inscrite dans une roue, divisée
enquatrecantons :rouelleperléeetcroisetéeaux1
er
et4
e
cantons,
torqueau2
e
cantonethacheévidéeaumancheperléau3
e
canton.
Monnaie assez bien centrée avec un belle tête au droit. Les 2
e
et
4
e
cantonsdureverssontpresqueentièrementhorsflan.Agréable
patine de collection, gris sombre et irisée.
LT.manque - S. 259* - BN. 3472‑3516 - Z. 93 - Sch/D. 54 -
Sch/L. 38 - Sch/SM. 113 cf. lingots. - Moneta 28, Boudet R.,
n° 183 (192 exemplaires).
TTB+
150 € / 250 €
Cet exemplaire provient du fond E. BOURGEY.
Le coin de droit est reconnaissable avec la caractéristique
cassure de coin sur la joue, et celui de revers aussi, avec la
cassure de coin au centre et sur le premier canton.
Le trésor de Goutrens (12) fut découvert en 1867. Il aurait
contenu plus de 20.000 pièces dont la plus grande partie fut
fondue. Ce type se rencontre aussi dans le trésor de Vinaigre,
près de Mèze dans l’Hérault, découvert en 1847. Si elles ont
été émises dans le pays des Rutènes, leur aire de répartition a
des prolongements vers l’Hérault et le Tarn. Quelques pièces
furent trouvées à Vieille-Toulouse. Pour cette série, G. Savès fait
remarquer que « les revers ont la particularité parmi les autres
monnaies «à la croix » (pièces à légendes latines exceptées)
de présenter une roue à quatre rayons. La croix habituelle est
donc ici inscrite dans le cercle de cette roue qu’elle déborde
parfois. Les symboles figurant dans les quatre cantons formés
par quatre rayons sont les mêmes pour toutes les variétés de
ce type : hache évidée, torques et rouelles ». Le poids de ces
monnaiess’échelonneprincipalemententre2,10et2,30grammes.
638.
Oboleàlacroix,S.416et428,dutypedeGrabels,
I
er
siècle avant J.‑C.,
(Ar, Ø 9,5 mm, 12 h, 0,44 g).
A/
Anépigraphe
.Têteàgauche ;lenezpointé ;deuxdauphins
extrêmement stylisés devant la bouche (?).
R/
Anépigraphe
. Croix formée de quatre cantons ornés
chacun d’une lunule : un pendant en ellipse au 1
er
canton,
une balle de fronde au 2
e
, une hache au 3
e
et trois globules
posés en triangle (?) au 4
e
.
Très bel exemplaire, particulièrement complet, pour cette
obole homogène. Frappe vigoureuse de chaque côté. Fine
patine grise, très légèrement tachée au revers.
LT. 3408 var. - BN. 3409 ? - S. 416 A/ et 428 R/ - Z.- -
Sch/D.- - Sch/L.-. - Moneta 28, n° 263 (6 exemplaires).
RRR. TTB+
190 € / 280 €
CetexemplaireprovientdelaventeWeildu18décembre
1997, n° 155.
Curieusement, dans l’ouvrage de G. Savès, l’obole de ce
type est illustrée avec un droit, mais sans revers ; elle est
décrite, « tête à gauche romanisée, œil de face, oreille »
et revers non photographié.