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MONNAIES GAULOISES
RUTÈNES (région de Rodez)
(I
er
siècle avant J.‑C.)
VoisinsdesArvernes,desCadurquesetdesGabales,leurterritoire
correspondait à l’ancien Rouergue (actuel département de
l’Aveyron) au nord du Tarn, dont le cours constituait la frontière
aveclaprovincedeNarbonnaise.LesRutènes,alliésdesArvernes,
avaient participé aux opérations qui aboutirent à la défaite de
Bituit, roi des Arvernes en 121 avant J.‑C. et à la création de la
province de Narbonnaise. À cette occasion, les Rutènes s’étaient
retrouvés coupés en deux, suivant la frontière naturelle du Tarn.
Actifs dans la coalition contre les Romains en 52 avant J.‑C., ils
fournirentuncontingentde12.000hommesàl’arméedesecours.
Sources : César (BG. I, 45 ; VII, 5, 64, 75 et 90).
636.
Drachme « au sanglier», à la grosse tête bouclée,
S. 440, II
e
-I
er
siècle av. J.-C,
série I, var. 1 phase, (Ar,
Ø 16,5 mm, 4 h, 2,19 g).
A/
Anépigraphe
. Grosse tête à gauche, la chevelure faite
d’une rangée de petites boucles en esses sous une rangée
de boucles rondes ; quatre points marquent le bout du nez,
la bouche et le menton ; cou orné d’un collier perlé sur
deux ou trois autres colliers unis ; le tout dans un grènetis.
R/
Anépigraphe
. Sanglier à gauche entre deux annelets
bouletés ; le tout dans un grènetis.
Monnaie sur un flan très allongé, avec un droit complet
mais un revers partiellement hors flan. Agréable patine de
collection ancienne, finement irisée.
LT. 3433 var. - BN. 3433‑3458 ? - S. 440 - Z.- - Sch/D. 57 -
Sch/L.-. - Moneta 28, n° 206 (203 ex., tous confondus).
RR. SUP
380 € / 600 €
Toutes les monnaies du type Savès n° 440, avec la grosse
tête, semblent ne sortir que d’un seul coin de droit, si
caractéristique avec les deux petits globules à la base du
cou (et peut-être d’un seul coin de revers).
Très bel exemplaire, exceptionnellement bien centré pour
cettesériedontlesspécimenssonttrèssouventmalfrappés.
Ces drachmes du « groupe au sanglier » sont souvent
associées au monnayage à la croix. On peut situer ce
groupe chez les Rutènes, mais ces monnaies ont été trouvées
dans les trésors du Tarn de Castres (1846) et de Paulhe,
en Aveyron dans le trésor de Goutrens, et dans le trésor de
Vinaigre(Hérault).Typologiquement,lesanglieraremplacé
la croix. G. Savès (page 213) fait remarquer que « les têtes
figurant au droit sont de divers styles. Celles des n° 446
et 448 du Savès sont assez semblables à celles du groupe
« aux feuilles aquatiques » : même profil, même première
rangée torsadée de la chevelure. Autres similitudes dans la
taille au burin et dans le titre d’argent fin ». Ces monnaies
étaientprécédemmentdonnéesauxVolquesTectosages.Ces
monnaiesétaient frappéesen lamesavantd’êtredécoupées,
ce qui explique les nombreuses combinaisons et erreurs de
position.IlestregrettablequelesauteursdeMoneta28aient
mélangé tous les types de monnaies rutènes, en une série
unique « au sanglier », passant sous silence le travail de
G. Savès qui a isolé les différents types de droit (petite ou
grosse tête qui sont pourtant facilement reconnaissables).
LONGOSTALÈTES (Région de Narbonne)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Cepeuplequioccupaitlaplusgrandepartiedesdépartementsde
l’Aude et de l’Hérault n’est cité ni par Ptolémée, ni par Strabon,
ni par César. Leur monnayage ne nous est connu que par les
trésors de Béziers (Hérault) découvert en 1871 et qui contenait
entre 750 et 800 monnaies de style languedocien ainsi que celui
de Moussan dans l’Aude, découvert en 1967 et qui contenait 28
drachmes de style « languedocien ».
635.
Drachme«austylelanguedocien»,S.316 -317,II
e
siècleav.J.-C,
sérieVIIphase,(Ar,Ø 16,5 mm,7 h,3,64 g).
A/
Anépigraphe
.Tête à gauche avec chevelure disposée sur
deux rangs ; absence d’oreille ; cou nu et court.
R/
Anépigraphe
. Croix bouletée au centre, formée de quatre
cantons, chacun ornés au 1
er
canton.
Frappe centrée des deux côtés, avec des types presque
complets. Le droit est probablement issu d’un coin usé ou
de frappemolle. Le revers a un petit plat sur l’oreille en can-
tonnement. Sinon, agréablemonnaie avec une patine irisée.
LT.manque - BN.- - S. 316‑317 var.
RRR. TTB
250 € / 400 €
Le classement précis de cette drachme reste soumis à
cautions... Ce revers est typique des monnaies des séries
IVetVII,maislesaversnesontrigoureusementidentiques
dansletraitementdelachevelurequesilesdeuxmonnaies
sont issues du même coin !
Le groupe dit « de style languedocien » regroupe des types
très variés. Géographiquement, toutes les Séries ont été
frappées en dehors du territoire des Tectosages, dans la
bordure orientale de l’Aude, mais surtout dans l’Hérault
et peut-être dans le secteur méridional de l’Aveyron. On les
trouve notamment dans les trésors de Béziers, La Loubière,
Moussan. Dans les zones médianes et occidentales, aucun
trésorn’enrecèle.SeullesitedeVieille-Toulouseenafourni
quelques exemplaires variés. Il s’agit donc d’émissions
faitespardiversespeupladesdelazoneorientale,n’ayantle
plus souvent que des relations commerciales très localisées
avec l’extérieur.
Cette diversité dans les espèces monétaires du groupe
de style « languedocien » et leur peu de rayonnement en
dehors de leurs frontières locales ou régionales rappellent
étrangement ce que nous avons pu observer avec le Groupe
de style « flamboyant ». Nous sommes loin de l’ampleur et
de l’unité dans leurs diffusions des monnayages « cubiste »
et « négroïde ».
Typologiquement, ce Groupe présente sur le droit de ses
monnaies des visages d’un style classique, souvent de
qualité. Les revers portent en général la hache dans un
canton, les autres symboles sont assez variés et parfois
propres à certains types de ce Groupe.
Lesflansdesmonnaiessonttrèsrarementquadrangulaires ;
la plupart d’entre eux sont arrondis aux cisailles et certains
même paraissent coulés. À noter que ces monnaies sont en
généralassezbiencentrées,parsuitedeleurfrappeàl’unité,
mais leurs motifs ne sont cependant pas complets. Leur
poids est élevé, souvent largement supérieur à 3 grammes.