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MONNAIES GAULOISES

prototypes,puisdemodèlespourdonnaies,enparticulierles

drachmes ayant appartenu au trésor de Bridiers. Le trésor

de Bridiers, situé sur la commune de La Souterraine dans le

département de la Creuse, sur l’arrondissement de Guéret,

fut découvert en 1862. Il contenait au moins 36 monnaies

gauloises (TM. I p.93 n°22). Le corpus des TrésorsAntiques

de France dresse l’inventaire le plus détaillé possible. Le

trésor fait aujourd’hui l’objet d’une étude de M. Bardon

(voir son article dans MONNAIES XV).

ÉLUSATES (région du Gers)

(III

e

-II

e

siècle avant J.‑C.)

Petit peuple d’Aquitaine qui occupait une partie de l’actuel

département du Gers, correspondant à l’ancien comté du

Condomois (Comdom). Leur capitale était Elusa (Eauze, Gers).

LesElusatesfurentsoumisen56avantJ.‑C.parPubliusLicinius

Crassus,lieutenantdeCésar,lefilsdeCrassusquimenacampagne

en Aquitaine. Sources : César (BG. III, 27).

632.

Drachme « au cheval », I

er

siècle avant J.‑C.,

(Ar,

Ø 16,5 mm, 10 h, 2,74 g).

A/

Anépigraphe

. Tête disloquée à gauche, formée de grosses

virgules juxtaposées.

R/

Anépigraphe

. Restes de cheval passant

à gauche, marqué par deux gros globules, élément décoratif sous

le poitrail et déformation de l’oiseau au-dessus du dos.

Bel exemplaire, avec un droit bien net, mais un reversmal frappé

avec une cassure de coin. Patine grise.

LT. 3587 -BN. 3587‑3601 -S. 513 -Sch/SM. 136 -Sch/L. 78‑81.

R. TTB  / TB+

   180 € / 300 €

Cet exemplaire provient du fond Bourgey.

Les premières émissions semblent avoir été taillées à 4,80 g

environ. Ces séries sont suivies par des émissions peut-être

alignées sur une taille à c. 3,5 g, datable de c. 200‑118 avant

J.‑C. Enfin la frappe se poursuit avec une taille à c. 3,00 g, c.

118‑110 avant J.‑C. cf. Moneta 28, pages 234‑238.

Simone Scheers donne ces drachmes aux Sotiates, op. cit.

p.57. Se rencontrant fréquemment dans le Gers, elles étaient

précédemment attribuées aux Élusates. L’auteur, d’après la

bibliographie récente et l’étude des trésors et des découvertes,

restitue ce monnayage à l’oppidum de Sos. Ces monnaies

pourraient bien constituer un jalon chronologique ancien du

monnayage aquitain. Ce type, originaire de la région d’Éauze,

se rencontre dans les trésors deManciet (1846) et de Castelnau-

sur-l’Auvignon (1881) qui contenaient peut-être deux mille

monnaies dont un certain nombre de drachmes élusates. Grâce

aux dernières découvertes de Villaronga, signalées par J.‑C.

Richard dans le BSFN. de février 2002, l’énigmatique symbole

au-dessus du cheval du revers peut désormais être interprété

comme étant une déformation stylisée de l’oiseau présent sur

les « premières monnaies élusates lourdes ».

SUD-OUEST DE LAGAULE

(III

e

siècle avant J.‑C.)

La notion de peuple ou de tribu semble s’effacer au regard

de certaines attributions quand on examine les monnayages

d’imitations d’Emporion ou de Rhodè. Si les prototypes sont

frappés au-delà des Pyrénées, les imitations ont été émises des

deux cotés de la chaîne montagneuse. La disparition précoce

de R. Boudet (1958‑1995) n’a pas permis à ce dernier d’établir

un corpus de ces monnaies. Les trouvailles ne se limitent pas à

l’Aquitaine, mais se répartissent sur le grand Ouest entre Loire

et Pyrénées, soit près du tiers du territoire de la Gaule antique.

Les trouvailles d’imitations de la drachme d’Emporion, qui

semble avoir connu une diffusion plus large, sont nombreuses

et se répartissent sur l’ensemble de l’aire géographique : de

Charnizaydansl’Indre-et-LoireouIssoudundansl’Indrejusqu’à

Ruscino dans les Pyrénées-Orientales.

Les trouvailles de monnaies de Rhodè se concentrent sur

l’Aquitaine et ne dépassent pas le cours de la Garonne et de la

Dordogne avec les trésors de Mouleydier en Dordogne ou de

Mouliets-et-Villemartin en Gironde et jusqu’àMontlaurès dans

l’Aude et Foix dans l’Arriège. À qui attribuer ces monnayages,

parfois très différents, qui ne présentent pas d’homogénéité au

niveau des séries typologiques ?

631.

Drachmeunifaceaupégaseetautrident,imitation

d’Emporia, c. 240‑220 AC.,

(Ar, Ø 18,5 mm, 3,73 g).

A/

Lisse.

R/

Légendestyliséeetdégénérée

.Pégasetrèsstylisé

àdroite ;untridentdessousetlalégendeenexerguearrondie.

Très rare drachme, stylisée mais d’un assez bon style. Le

droit semble être lisse ou issu d’un coin très usé (?). Sinon

le revers n’a qu’une très légère usure, mais les reliefs sont

entourés de reste de concrétions avec une patine sombre

et hétérogène.

LT.- - DT.- -

Dicomon.cf.

IEM-17 p. 321.

RRR. TTB

 680 € / 1000 €

Cette drachme correspond à la monnaie 133 du British

qui semble être le seul autre exemplaire publié de ce

même type précis !

Sans qu’il s’agisse du même type, avec la même légende

au revers, il nous semble possible de rapprocher cette

drachme du IEM-A7 du Dicomon. Trois exemplaires de

ce type IEM-17 auraient été découverts à Lacoste.

Pour Leandre Villaronga, la fabrication des drachmes

d’Ampurias ou Emporion ne débuterait pas avant le début

duIII

e

siècleavantJ.‑C.Lesmonnaiesaveclepégasenormal

sontdatéesdelasecondemoitiéduIII

e

siècleavantJ.‑C.Les

imitationsgauloisesdeladrachmecommenceraientvers240

avant J.‑C. d’après D. Nash, et plutôt 218, puis 212 avant

J.‑C. pour L. Villaronga. Ces imitations ont été frappées

des deux côtés des Pyrénées.Actuellement, les monnaies se

rencontrentsur lesdépartementsde l’Aude,de l’Hérault,du

Gard ou de l’Ariège. Les poids des prototypes sont lourds,

basés sur le poids de la drachme attique (4,32 g). Pour L.

Villaronga,Ampurias adopterait l’étalon romain à partir de

212avantJ.‑C.,basésurledenierde4scrupules(4,50g).Le

poidsmoyendesdrachmess’établità4,25gsurunensemble

important de pièces. Ces drachmes semblent avoir servi de

n° 630 R/