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MONNAIES GAULOISES
fait justement remarquer que ces deux monnaies épigraphes
forment une série inséparable. Le droit est inspiré du monnayage
massaliote,maisletypeestfortementceltiséavecl’apparitiond’un
torque à la base du cou. Ces bronzes sont antérieurs à 52 avant
J.‑C. car plusieurs exemplaires ont été retrouvés dans les fossés
d’Alésia. L’aigle est très répandu sur les monnaies gauloises,
particulièrement sur les monnaies attribuées aux Bituriges
Cubes et aux Carnutes, dont il constitue souvent le type principal.
ÉDUENS / ARVERNES,
INCERTAINES (I
er
siècle avant J.‑C.)
CettesérieditedeSiaugues-Saint-Romainestpluscomplexequ’il
n’apparaîtetilestdifficiled’enprésenteruneétudeexhaustiveen
raisondel’étatdecorrosionavancéedelaplupartdesexemplaires
connus. Une concentration de ces monnaies s’observe en bas
Allier, autour de Vichy (...). La distribution géographique des
pièces en fait un monnayage local. Il pourrait correspondre
à un monnayage de pagus, dont le territoire s’étendrait dans
l’espace protubérant que décrit la cité arverne dans la vallée
de l’Allier, au nord d’une ligne Mariol-Bègues. K. Gruel et D.
Lallemand, Monnaies gauloises et archéologie du territoire en
Auvergne, Essays in honour of Simone Scheers, pages 155‑171.
644.
Statèredebronze,typedeSiaugues-Saint-Romain,
classeIV,I
er
siècleavantJ.‑C.,
(Ae,Ø 17 mm,11 h,4,49 g).
A/
Anépigraphe
. Vestiges d’une tête composite, à droite,
forméed’unegrosœilcentral,decroissantsetd’unecouronne
de lauriers.
R/
Anépigraphe
. Cheval à droite, une grande
rouelle entre les jambes et deux autres plus petites avec une
esse au-dessus du dos.
Exemplaire de qualité pour ce type rarissime et toujours
fruste. Patine brune, homogène et brillante sur un flan épais
et légèrement scyphate.
LT.manque -DT. 3241 -ABT.- -Sch/L. 436 -BMCC.- -Z. 487. -
Changarnier 1914, Monnaies des Boiens de la Germanie.
Trésor de Siaugues-Saint-Romain (Haute Loire), Dijon, 1914
(extr. Revue préhistorique de l’Est) - MONNAIES 24, n° 933.
RRR. TTB+
650 € / 1000 €
Monnaie d’un type exceptionnel, avec un très beau revers.
Ce type précis correspond au DT. 3241 (n° 436 du Musée
de Lyon) et au n° IVde la planche du Trésor de Siaugues-
Saint-Romain par Changarnier, à la nuance près que
notre exemplaire présente deux petites rouelles au-dessus
du cheval, contre une seule sur le n° IV.
Simone Scheers ne recense que 2 exemplaires ; le n° 768
(= Z. 487) et le n° 769 (= BN. 4061).
CemonnayageaétérécemmentréétudiéparK.Gruel,lors
de la parution des Mélange offerts à S. Scheers.
Ce type de monnaie est connu sous l’appellation « type de
Siaugues-Saint-Romain », en raison d’exemplaires présents
dans ce trésor trouvé enHaute Loire. Simone Scheers précise
quedesexemplairesdetypesanaloguesontététrouvésàVichy
et à Boucé dans l’Allier, ainsi qu’à Baden en Suisse. Ces
monnaies restent néanmoins mal connues et leur attribution
est incertaine. « Changarnier les attribuait aux Boii, qui,
après la défaite des Helveti en 58 avant J.‑C. reçurent des
terres en pays éduen (César, I, 28‑29).» S. Scheers, précise
qu’il ne paraît pas possible de localiser ce numéraire avec
certitude,maisilsembleappartenirauCentre-EstdelaGaule.
BITURIGES CUBES (Région de Bourges)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
LesBiturigesCubesétaientl’undespeupleslespluspuissantsdela
Celtique.Leur territoires’étendaitsurunepartieduBourbonnais,
de la Touraine et du Berry, les départements actuels du Cher, de
l’Indre et une partie de l’Allier. Leur capitale était l’oppidum
d’Avaricum (Bourges). La Loire les séparait des Éduens et des
Carnutes. Ils avaient aussi pour voisins les Pictons, les Lémovices
et les Arvernes. D’après le récit de Tite-Live, le roi des Bituriges,
Ambigat aurait régné sur l’ensemble de la Gaule unifiée au VI
e
siècle avant J.‑C. et aurait envoyé ses deux neveux, Bellovèse et
Sigovèse, l’un en Italie, l’autre en Orient, fonder l’Empire gaulois
qui,unsiècleplustard,s’étendaitsurlaGrande-Bretagne,l’Europe
centrale (sauf la Suisse), l’Italie du Nord et la plus grande partie
du Danube. Avant la Guerre des Gaules, les Bituriges auraient
été les clients des Éduens et un contingent de Boïens aurait été
installésur leur territoire.Leursprincipalesrichessesprovenaient
de l’élevage et des mines de fer qui leur avaient amené richesse
et prospérité. En 52 avant J.‑C., ils soutinrent Vercingétorix. Ils
furent vaincus à Genabum (Orléans) par César. Vercingétorix les
poussa à pratiquer la technique de la terre brûlée. Ils détruisirent
ainsi plus de vingt oppida, mais refusèrent le même sort à leur
capitale, Avaricum (Bourges). César vint assiéger l’oppidum,
défendu par trente mille Bituriges et dix mille alliés. La ville fut
prise et incendiée, huit cents soldats seulement purent s’échapper,
tandisque lagarnisonet lapopulationétaientmassacrées.Césary
trouva des réserves abondantes qui lui permirent de passer l’hiver
et de préparer la campagne du printemps suivant. Néanmoins,
les Bituriges auraient encore fourni un contingent de douze
mille hommes à l’armée de secours de la coalition gauloise, lors
du siège d’Alésia. Au début de 51 avant J.‑C., César conduisit
une nouvelle campagne chez les Bituriges qui se soumirent très
rapidement. Quelques semaines plus tard, ils intervinrent auprès
de César pour lutter contre les Carnutes. César (BG. I, 18 ; VII,
5, 8, 9, 11‑13, 15, 21, 29, 75, 90, VIII, 2, 3, 4, 11). Strabon (G. IV,
2). Tite-Live (HR. V, 34, 35). Pline (HN., IV. 109). Ptolémée (G.
II, 7). Kruta : 68‑70, 145, 186‑187, 212‑213, 240, 334, 344, 360.
643.
Bronze VANDIINOS, c. 60‑50AC.,
(Ae, Ø 15,5 mm,
5 h, 2,80 g).
A/
Anépigraphe
. Buste féminin à gauche, les cheveux longs ;
le cou orné d’un torque, grènetis.
R/
[VANDIINOS]
. Aigle de
face, les ailes déployées, accosté de trois annelets centrés et
d’un pentagramme.
Bronze homogène, sur un flan un peu court. Le droit est complet
et présente une très belle tête. Le revers est particulièrement
vigoureux, mais peu photogénique en raison de sa patine verte.
Patine stable est très agréable.
LT.cf. 7988‑7981 - DT. 2587 -
BN. 7980‑7999 - RIG. 294 - Z.- - Sch/L. 632 - Sch/D. 148.
R. TTB+ / SUP
220 € / 380 €
Si la légende VANDIINOS est presque invisible, en bord de
flan au revers, tout le reste de lamonnaie est parfaitement bien
venu. Le droit est parfaitement centré et présente une belle
tête chevelue tandis que l’aigle du revers s’approprie toute la
surface de cette monnaie.
DansleMuret-Chabouillet,l’attributionauxBellovaquesétaitdéjà
remise en question par la trouvaille faite à Levroux d’un grand
nombre de monnaies VANDIINOS et CALIAGIID. L’attribution
aux Bituriges était proposée, avec l’argument du type de l’aigle
au-dessusducheval,communauxstatèresBiturigesetauxbronzes
de cette même série (MONNAIES XV, n° 404). Brigitte Fischer