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MONNAIES GAULOISES
627.
«Drachme légère » ou tétrobole, c. 220‑200AC.,
étalon attique groupe 1, série 1 phase, (Ar, Ø 16 mm, 7 h,
2,67 g). (pd. th. 2,88 g).
A/
Anépigraphe
. Tête d’Artémis à droite, portant une
couronne avec collier et boucles d’oreille.
R/
MASSA
. Lion passant à droite ; listel.
Très agréable monnaie, avec des types de droit et de revers
complets et bien frappés. Usure superficielle et homogène
avec une patine grise.
LT. 820 - BN. 820 - Br/M. 1 /1 - Sch/L.- - MHM. 16 p. 46
(12 ex.). - MONNAIES II, -.
RR. TTB+
250 € / 400 €
Pour ce type précis, le n° 84 deMONNAIESXVest le seul
autre exemplaire que nous ayons eu à la vente ; il a été
vendu455€surunordremaximumde611€(avec9ordres).
Cesmonnaiesdugroupe1sontstylistiquementtrèsproches
des fameuses drachmes lourdes.
La reprise de la frappe des drachmes se place au moment
de la deuxième guerre Punique (221‑202 AC.). Marseille,
alliéefidèledeRome,fournitsouventdesbateauxetcombattit
la flotte carthaginoise. Pendant cette période, C. Brenot
indiquait que la frappe de l’obole se serait interrompue,
hypothèse que réfute G. Depeyrot. La production des
drachmes fut néanmoins très importante. Claude Brenot
indiquait en 1980 que Marseille adopta l’étalon corinthien
pourcettedrachme(lepoidsparticulierdustatèrecorinthien
est de 8,64 g environ, divisé en 3 et non pas 2 drachmes),
ce qui donne un poids théorique de 2,88 g pour la drachme
légère de Marseille. 2,88 g, c’est aussi le poids théorique
du tétrobole attique. La « drachme » de Marseille serait
donc soit une drachme d’étalon corinthien, dite légère,
soit un tétrobole attique. Ce type est rare, recensé par 4
exemplaires au Cabinet des Médailles, 6 à Marseille et
aucun à Lyon. Artémis porte sur cette drachme un simple
rameau d’olivier sans arc ni carquois. Typologiquement,
le droit ressemble au type de la « drachme lourde ». Le
premier groupe comprend 4 séries. Ce type de portrait sera
imité par les Ligures.
MASSALIA -
MARSEILLE (V
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Marseille, la « Massalia « des Grecs, fondée par les Phocéens en
600 avant J.‑C., est née de la volonté des Grecs de promouvoir des
comptoirs commerciaux afin de rivaliser avec les Carthaginois et
les Étrusques pour la domination de la Méditerranée occidentale.
Marseille n’est absolument pas une création celtique ou gauloise
et appartient au monde grec.
EntreleV
e
etleI
er
siècleavantnotreère,Marseilleetsonarrière-pays
connaissent un développement sans précédent.
La montée en puissance de Rome, à partir de la première guerre
Punique(268‑241avantJ.‑C.),et lechoixstratégiquedeMarseille,
quijoueRomecontreCarthage,vontredonner,danslasecondemoitié
du troisièmesiècleavantnotreère,unrôleprépondérantàMassalia
dans le commerce international de la Méditerranée occidentale.
Le deuxième siècle avant notre ère marque le déclin de la cité
phocéenne.AlliéeprivilégiéedesRomains,Marseillea,grâceàeux,
réussi à imposer son pouvoir dans l’arrière-pays marseillais. Les
Romains, en arrêtant les Cimbres et les Teutons, ont sauvé le sud
de la Gaule des invasions. À partir de 118 avant J.‑C., la situation
changeetlaProvinciadevientuneprovinceromaine.Lesmarchands
marseillais entrent en concurrence avec les commerçants romains
en Espagne, en Corse, en Sardaigne et en Sicile. Néanmoins, ils
restent les alliés des Romains jusqu’au I
er
siècle avant notre ère.
C’est le début de la guerre civile qui oppose César à Pompée en
49 avant J.‑C. qui sera fatale à la cité. Marseille ne sut pas choisir
entre les deux protagonistes. César assiégea et prit la ville ne
pouvant souffrir que ses voies de communication entre la Gaule
et l’Italie puissent être coupées. La flotte de Marseille était encore
trop importante pour qu’elle puisse tomber entre les mains de son
mortel ennemi, Pompée. Conquise, la ville ne fut néanmoins pas
pilléeetrestaunport importantaudébutde ladominationromaine.
Restée hellénique, elle ne fut jamais réellement assimilée à la
Gaule romaine et garda une sorte de statut indépendant, mêlée de
cosmopolitisme où toutes les religions croisaient toutes les races
pour le plus grand bénéfice du commerce marseillais.
626.
Obole MA, tête à droite, c. 350‑220 AC.,
étalon
attique groupe 2, série 13 phase, (Ar, Ø 10 mm, 12 h, 0,71 g).
(pd. th. 0,72 g).
A/
Anépigraphe
.Tête juvénile d’Apollon à droite avec un début
de favoris, grènetis.
R/
M-A dans les 3
e
et 4
e
cantons
. Roue à
quatre rayons avec moyeu central.
Obole complète au droit comme au revers, frappée sur un flan
large. Patine grise et irisée, très légèrement granuleuse.
LT.manque - MHM. 10 var p. 32 - Sch/L. 114.
R. SUP
180 € / 250 €
Monnaied’untrèsbeaustyleclassique,aveclesfavorismarqués.
Dans son étude sur le monnayage hellénistique de Marseille,
G. Depeyrot a relevé 98 exemplaires pour ce type d’obole qui
est bien le plus ancien. Ce chiffre peut sembler important, mais
cette série est en réalité relativement rare car elle s’étend sur
une période chronologique couvrant plus d’un siècle selon les
conclusions de cet auteur. C. Brenot date cette série précoce
entre 410 et 385 avant J.‑C. alors que G. Depeyrot la situe entre
350 et 215 avant J.‑C. L’étude des oboles reste encore à faire
et si la chronologie de G. Depeyrot n’est pas à négliger, il reste
à replacer le changement d’étalon monétaire entre un système
basé sur la litra (poids de 0,86 g en moyenne) et celui basé sur
l’obole (poids de 0,72 g en moyenne). Cette rupture aurait pu
être causée par un effort de guerre ou une crise économique.
n° 627 R/