MONNAIES ROMAINES
rubans de la couronne sont parallèles.
À partir de Tibère, le poids du denier s’allège légèrement
etsemblecalculéau1/84
e
livreaulieude1/82
e
sousAuguste,
(poids théorique 3,87 g au lieu de 3,96 g). Cette taille
restera valable jusqu’à la réforme de Néron en 64. Lyon
fut le seul atelier à frapper de l’or et de l’argent sous le
règne de Tibère. Le type à la Paix (ou Livie assise) eut
une longévité inégalée puisqu’il fut frappé tout au long
du règne. Livie pourrait être représentée au revers de ce
denier. La mère de Tibère mourut en 29. Ce denier est
aussi celui du Nouveau Testament, mais ne servit pas à
acheter la trahison de Judas car il s’agissait certainement
de 30 shekels de Tyr et non pas de deniers. En revanche
quand on montre à Jésus, un denier à l’effigie de César
(Tibère) et que son interlocuteur essaie de le tromper en
lui demandant : « doit-on ou ne doit-on pas payer le tribut
à César ? Mais, connaissant leur hypocrisie, Jésus leur
répond : « Pourquoi essayez-vous de me tromper, donnez-
moi un denier et je vous le dirai. Et, ils lui tendirent. Et,
il les interrogea : «À qui est l’image et la légende de cette
pièce. Et, ils lui dirent qu’elles étaient de César. Alors
Jésus leur répondant leur dit : « Rendez à César ce qui
appartient à César et rendez à Dieu ce qui appartient à
Dieu », tiré de l’Évangile de saint Marc 12: 14‑17). C’est
pour cette raison que les Anglo-saxons nomment ce denier,
« the Tribute penny », le denier du tribut, de l’impôt.
TIBÈRE (19/08/14‑16/03/37)
T
ibère, le fils de Tiberius Claudius Nero et de
Livie, est né le 16 novembre 42 avant J.‑C. Son
père, lieutenant de César lors de la guerre
d’Alexandrie (48‑47 avant J.‑C.), se rallia ensuite à
Antoine. Octave a enlevé Livie, la mère de Tibère, et
l’épouse en 38 avant J.‑C. alors qu’elle est enceinte
de Néron Drusus. Pour compliquer ultérieurement
l’arbre généalogique des Julio-Claudiens, Tibère dut
divorcer de Vipsania pour épouser Julie, la fille
d’Auguste, veuve d’Agrippa (12 avant J.‑C.). Après
l’avoir choisi comme héritier, Auguste lui préfère ses
petits-fils et Tibère s’exile alors à Rhodes. Après une
tentative de complot de Julie, Tibère divorce d’avec
elle et ne la reverra jamais. En 4, Auguste adopte
Tibère qui lui succède en 14. Son règne va durer 23
ans. Germanicus, qu’il n’aimait pas, meurt en 19. Il
perd en 23 son fils Drusus, assassiné par sa femme,
Livilla, avec l’aide du préfet du Prétoire, Séjan, son
amant, qui conserve son pouvoir jusqu’en 31. Dénon-
cé pour ses crimes par sa belle-sœur, Antonia, Séjan
est exécuté. Tibère retiré à Capri depuis l’an 27, meurt,
peut-être assassiné, en 37 et son petit-neveu Cali-
gula, arrière petit-fils d’Auguste, lui succède.
Tiberius Claudius Nero - Auguste - (14‑37).
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Denier, c. 22‑30
, Lyon, 4
e
ém., (Ar, Ø 19 mm, 9 h,
3,79 g). (pd. th. 3,87 g, titre 900 ‰, taille 1/84 L.).
A/
TI CAESAR DIVI - AVG F AVGVSTVS
. « Tiberius
Cæsar Divi Augusti Filius Augustus », (Tibère César fils
du divin Auguste, auguste). Tête laurée de Tibère à
droite (O*).
R/
PONTIF - MAXIM
. « Pontifex Maximus », (Grand
pontife). Pax (la Paix) ou Livie assise à droite sur un siège
décoré, le pied reposant sur un tabouret, tenant une branche
d’olivier de la main gauche et de la main droite, un sceptre.
Exemplaire sur un flan large et ovale, bien centré des deux
côtés avec les grènetis visibles. Très beau portrait de Tibère
avec un petit plat dans la couronne de laurier. Joli revers
de style fin. Magnifique patine de médaillier avec des
reflets mordorés. Conserve une partie de son brillant de
frappe et de son coupant d’origine.
C. 16 (2f.) - RIC. 30 - BN/R. 30 - Giard/L1. 150 /8a, pl.
XXXV - RCV. 1763 (280$) - BMC/RE. 48 - MRK. 5 /4
(700€).
R. SUP
480 € / 780 €
Cet exemplaire provient du stock deGeorges Danicourt
en 1996 et de la collection D. R.
Rubans de type 3. Comme pour le denier d’Auguste, cette
pièce appartient à l’atelier impérial de Lyon et ce type
de denier a circulé pendant pratiquement un siècle. Il
se rencontre très souvent avec des monnaies gauloises
de la phase terminale dans les fouilles archéologiques.
C’est la monnaie romaine la plus courante en Gaule
pour les Julio-Claudiens. La quatrième émission se
caractérise par un socle représenté par une ligne et les
pieds du siège sont ornementés au revers ; au droit, les
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