MONNAIES ROMAINES
tion « romano-gauloise » plutôt que gallo-romaine.
Ce denier a été frappé à Lyon après le 5 février 2 avant
J.‑C., date à laquelle Auguste reçut le titre de « Père de
la Patrie ». Au revers entre les césars figurent deux objets
cultuels de la religion romaine : le simpulum ou coupe
servant aux libations et le lituus ou « bâton d’augure ».
Les deux Césars faisaient partie des collèges mineurs. Il
est possible que le groupe du revers soit identifiable avec
un groupe sculpté qui devait orner la Basilique Julienne,
détruite par un incendie et dont la reconstruction débuta
en 12 avant J.‑C., sous le nom des petits-fils d’Auguste.
AUGUSTE, CAIUS et LUCIUS
(2 avant J.‑C. - 4 après J.‑C.)
C
aius et Lucius, nés en 20 et 17 avant J.‑C.,
étaient les enfants d’Agrippa (+ 12 avant J.‑C.)
et de Julie, les petits-fils d’Auguste qui les
avaient adoptés dans la gens Julia. Auguste avait
supervisé leur éducation et les destinait à l’Empire.
Ils reçurent les titres de « prince de la jeunesse » et
de « césars » ainsi que la toge virile. Ils étaient consuls
désignés et devaient succéder à leur grand-père.
Malheureusement, Lucius mourut en 2 de notre ère à
Marseille et son frère en 4 à Limyra en Lycie. Ils ne
régnèrent jamais. Auguste en souffrit beaucoup. On
accusa sa femme Livie de les avoir assassinés pour
offrir la succession à Tibère (selon Suétone).
Augustus, Caius et Lucius Cæsares.
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Denier,2AC. -AD.12
,Lyon,(Ar,Ø 19,5 mm,12 h,
3,82 g). (pd. th. 3,96 g, titre 900 ‰, taille 1/82 L.).
A/
CAESAR AVGVSTVS - DIVI F PATER [PATRIAE]
.
« CæsarAugustusDiviFiliusPaterPatriæ», (CésarAuguste
fils du divin Jules, père de la patrie). Tête laurée d’Auguste
à droite (O*).
R/
C● L● CAESARES à l’exergue/ AVGVSTI F COS
DESIG PR[INC IVVENT]
. « Caius et Lucius Cæsares/
Augusti filii consules designati Principes Iuventu-
tis » (Caius et Lucius Césars, fils d’Auguste, consuls dési-
gnés, princes de la jeunesse). Caius et Lucius Césars
debout de face, vêtus de la toge, tenant chacun un bouclier
rond et une haste ; entre eux, lituus à gauche, le simpulum
à droite.
Exemplaire sur un flan ovale bien centré des deux côtés,
un peu court sur la légende de revers, mais complète. Beau
portrait d’Auguste. Variété inhabituelle au revers, bien
venue à la frappe. Jolie patine de collection ancienne avec
des reflets mordorés.
C. 43 (6f.) - RIC. 210 - BN/R. 1660 - Giard/L1. 85 /3a -
RCV. 1597 (440$) - MAR. 133 p. 75 - BMC/RR.- -
CMDRR. 23 (1000€) - MRK. 2 /50 (250€).
R. TTB+
380 € / 650 €
Cet exemplaire provient de la vente d’Auch du 14 février
1998, n° 243 et de la collection D. R.
C’est l’un des deniers les plus courants de l’atelier de
Lyon. Mais cette variété, avec les instruments pontificaux
intervertis, est beaucoup plus rare. C’est aussi l’une des
pièces qui se rencontre le plus souvent en Gaule. C’est
encore l’un des deniers qui ont été le plus imités aussi
bien dans les limites de l’Empire qu’en dehors du limes.
Le denier représentant les deux petits-fils d’Auguste eut
un succès considérable en Gaule. Nous devons modifier
notre vision de la circulation monétaire entre la fin de
la guerre des Gaules et la mort de Néron en 68 après
J.‑C. Monnaies gauloises en argent, en bronze et en
potin circulèrent conjointement avec les monnaies ro-
maines qui se répandirent largement en dehors de la
Narbonnaise. Il faut évoquer le néologisme de circula-
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