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MONNAIES ROMAINES

B. 95 (Antonia) - BMC/RR. 179 (East) - CRR. 1210

(7) - RRC. 543 /1 - RSC. 1 - RCV. 1515 (8000$) -

CRI. 345 (2500£) - C. 1 (40f.) - MRR. 1701 (7000€).

RRR. TTB  / TTB+

   3800 € / 5500 €

Cet exemplaire provient de la vente Palombo 6 du

12 octobre 2008 et de la collectionF. &M.-C.Mary.

Pour ce type, M. Crawford a relevé une estimation

inférieure à trente coins de droit et inférieure à

trente-troiscoinsderevers.Cetypeestenfaitbeaucoup

plus rare que ne le laissent supposer les ouvrages

généraux. Pour ce type, le droit est bien le buste de

Cléopâtre.

Cetypededenierestfrappéàl’occasiondelacampagne

d’AntoineenArménieaprèsunepremièredéfaitecontre

les Parthes deux ans auparavant. La campagne donna

lieu au triomphe du triumvir à Alexandrie pour une

campagne qui était en fait une simple promenade mili-

taire. Notre denier fut certainement frappé à cette

occasion afin de marquer cette victoire et l’étroite al-

liance entre la reine d’Égypte et l’Imperator romain.

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Denier, c. 34 AC., automne, Alexandrie

,

(Ar, Ø 18 mm, 12 h, 3,90 g). (pd. th. 3,96 g,

titre 950 ‰, taille 1/82 L.).

A/

[CLEOPATRAE]REGINAEREGVMFILIORVM

REGVM

. « Cleopatræ Reginæ Regum Filiorum

Regum », (ÀCléopâtre reine au-dessus des rois et de

ses fils qui sont rois). Buste drapé de Cléopâtre à

droite, vu de trois quarts en avant ; au-dessous, base

de proue de navire (L).

R/

ANTONIARMENIADEVICTA

.« AntoniArme-

nia Devicta », (d’Antoine l’Arménie soumise). Tête

nue de Marc Antoine à droite ; derrière une petite

tiare (arménienne) (O°).

Exemplaire sur un petit flan ovale et irrégulier, court

sur les légendes, bien centré des deux côtés avec un

petit plat en bordure périphérique de flan. Beau

portrait de Cléopâtre réaliste. Très beau portrait de

Marc Antoine. Jolie patine de collection ancienne

avec des reflets dorés.

CLÉOPÂTRE VII et MARC ANTOINE (39‑30 avant J.‑C.)

C

léopâtre (69‑30 AC.) est la fille de Ptolémée XII et de Cléopâtre VI. Elle succéda à son père en 51 avant

J.‑C. conjointement avec son frère et époux Ptolémée XIII (51‑47 AC.). Pompée, après la défaite de Pharsale

(48 AC.), essaya de trouver refuge en Égypte, mais fut assassiné à l’instigation de Ptolémée XIII. César

arriva à Alexandrie, prit le parti de Cléopâtre contre son frère, (guerre d’Alexandrie), tomba sous le charme de

la reine d’Égypte et en eut un fils, Césarion, le futur Ptolémée XV. Cléopâtre suivit le conquérant à Rome, mais

retourna en Égypte après la mort de César en 44 avant J.‑C. Elle subjugua ensuite Marc-Antoine, le lieutenant

de César et le partenaire d’Octave et de Lépide dans le second Triumvirat. Elle en eut plusieurs enfants dont

Ptolémée Philadelphe. La guerre devint inévitable entre Rome et l’Égypte dès la proclamation de la « donation

d’Alexandrie » où Marc-Antoine projetait de rétablir la puissance lagide en Orient. Antoine et Cléopâtre furent

vaincus à Actium en 31 avant J.‑C. Antoine se suicida l’année suivante et Cléopâtre, pour ne pas figurer au

Triomphe d’Octave, préféra se donner la mort à l’aide d’un aspic. Césarion fut mis à mort par Octave.

Vu de l’Orient, le couple Marc Antoine et Cléopâtre est mythique, comme le fut celui qu’elle forma avec César.

Héritière de la dynastie grecque tricentenaire des Ptolémées, fondée par le général d’Alexandre le Grand, elle

suivit l’exemple de ses ancêtres en maintenant les traditions religieuses et politiques égyptiennes : pharaon est

un dieu. Ceci fascina Marc Antoine, général romain assez rustique, qui se mit à rêver de régner, lui aussi, comme

un dieu.

Seule cette conviction peut expliquer l’irresponsabilité politique et militaire dont il fit preuve en passant son temps

en Orient : en fêtes, religieuses et profanes, puis en retour à Athènes où il recommença de cohabiter avec sa femme

Fulvia.

Sa mort soudaine lui permit un accord avec Octave, un partage Est-Ouest de l’Empire, accord scellé par son

mariage avec Octavie, la sœur d’Octave, en automne 40. Là encore son comportement est stupéfiant : il va

abandonner sa femme et Athènes pour aller en Syrie soutenir des aventures militaires inconsistantes de son géné-

ral Ventidius Bassus alors qu’Octave se fortifie pour, en 37, proposer à Cléopâtre de le rejoindre.

Autant Marc Antoine était irresponsable, autant Cléopâtre était reine. Son objectif de protéger Césarion, sa dynas-

tie et son royaume lui fit accepter cette invitation, mais sous conditions.

Celles-ci, connues sous le nom de Pacte d’Antioche, étaient toutes à son avantage. Marc Antoine devait l’épouser

sous la législation égyptienne, adopter Césarion et le tenir pour co-régent, et mettre ses forces au service de

l’Égypte pour restaurer celle-ci dans ses frontières de l’époque du pharaon Amenophis III, donc avec Sinaï,

Arabie, Palestine, toute la Phénicie sauf Tyr et Sidon, une partie de la Syrie et de la Cilicie. La seule obligation

de Cléopâtre était de l’assister, surtout financièrement, ce qui était son intérêt évident.

Poursuivant ses chimères, Marc Antoine passa l’hiver 37 à Daphné, le faubourg des plaisirs d’Antioche, en

préparant une guerre contre les Parthes et Cléopâtre, de nouveau enceinte, rentra à Alexandrie en avril 36.

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