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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

Le « roi de Bourges » tenait sa résidence à Chinon et c’est

d’ailleurs là qu’il donna audience pour la première fois à

Jeanne d’Arc qui avait traversé la moitié de la France en

provenance de Vaucouleurs en onze jours pour venir servir

son roi. Le royal a été créé après le sacre de Charles VII à

Reims le 17 juillet 1429. Il démontre que le roi est l’oint du

Seigneur. Le roi de Bourges a seul la légitimité que confère

le sacre. Il peut reconquérir son royaume avec l’aide de ses

capitaines, dont Jeanne d’Arc.

CHARLES VII LE VICTORIEUX (30/10/1422‑22/07/1461)

N

é à Paris en 1403, Charles était le fils de Charles VI

et d’Isabeau de Bavière. À son avènement au trône,

CharlesVIIn’étaitroiquepourlapartieméridionale

de la France (Anjou, Touraine, Berry, Marche,

Bourbonnais, Auvergne, Forez, Languedoc). Normandie,

nord du Maine, Chartrain, Île-de-France, Champagne et

Brie, Calais et Guyenne, Bretagne et État bourguignon (duché

de Bourgogne, comtés de Flandres et d’Artois, de Rethel, de

Nevers, de Mâcon et de Charolais) reconnaissaient Henri

VI comme roi de France et d’Angleterre. Le duc de Bedford,

installé à Paris, avait laissé le gouvernement de l’Angleterre

à Beaufort et Gloucester. Le « roi de Bourges » avaient avec

lui les maisons de Bourbon, d’Orléans et d’Anjou-Provence.

Les premières années de guerre furent indécises. En 1428, les

Anglais décidèrent d’occuper Orléans et de passer la Loire.

C’est alors que parut Jeanne d’Arc, jeune fille lorraine, qui,

ayantentendudesvoixqui luiordonnaientde libérer laFrance

du joug anglais, se rendit à Chinon auprès de Charles VII.

On lui donna des hommes et des armes. Le 6 mai 1429, elle

lançait l’assaut contre les Anglais englués devant Orléans et

débloquait la ville. Le 18 juin, les Français défirent lesAnglais

à Patay, Troyes fut atteint le 10 juillet ; le 17, Charles était

sacréàReims.LesvillesdeChampagnerentrèrentbientôtdans

l’obéissancedusouverain légitime.Lacampagnede l’hiverde

1429‑1430 fut moins heureuse : l’armée royale échoua devant

Paris. Quant au duc de Bourgogne, il balançait désormais

entre les deux partis. En mai 1430, Jeanne fut prise par les

Bourguignons devant Compiègne. Ils la livrèrent aux Anglais

contre rançon. Le 30mai 1431, après un procès de sorcellerie,

la Pucelle fut brûlée à Rouen. Cependant, la reconquête

françaisesepoursuivait.En1434,lesNormandssesoulevèrent

contre l’occupant anglais. Le 12 novembre 1437, Charles VII

entrait dans Paris. Le Parlement « bourguignon » de Paris

et le Parlement « armagnac » de Poitiers fusionnèrent. Une

trêve fut conclue en 1444 et rompue en 1449.

LareconquêtedelaFranceduNordsefitenunan(1449‑1450).

Les Anglais furent définitivement défaits à Formigny le 15

avril 1450. La conquête de la Guyenne, fidèle à son souverain

d’outre-mer, fut plus difficile. Bordeaux et Bayonne furent

prises en 1451, Bordeaux reprise par les Anglais de Talbot

en 1452. Enfin, le 17 juillet 1453, à Castillon, Talbot fut défait

et tué. Bordeaux fut reprise définitivement en novembre 1453.

Le procès en réhabilitation de Jeanne d’Arc eut lieu en 1456.

Désormais, la guerre des Deux-Roses paralysait Albion. Le

concile de Constance (1414‑1418) avait mis fin au Grand

Schisme en portant sur le trône pontifical Martin V (1417),

qui convoqua le concile de Bâle (1431‑1448). C’est dans ce

contexte que Charles VII promulgua la Pragmatique Sanction

de Bourges (1438) qui ôtait au pape la collation des bénéfices

ecclésiastiques et reconnaissait la supériorité du Concile sur

le souverain pontife. Les grandes dynasties seigneuriales

demeuraient maîtresses de la moitié du royaume (Bretagne,

Foix, Armagnac, Albret, Bourgogne). Leurs coalitions, telles

la Praguerie de 1440, échouèrent, malgré la mésentente entre

Charles VII et son fils, le dauphin Louis. En cet automne du

Moyen Âge, la monarchie royale renaissait plus forte que

jamais. L’Anglais abattu, il lui restait encore à venir à bout

des grandes principautés féodales.

31.

Royal d’or, 9/10/1429

, Bourges, B en fin des légendes,

B, 1

re

 ém., 25 st., (Or, Ø 30 mm, 9 h, 3,60 g). (pd. th. 3,824 g,

titre 1000 ‰, taille 1/64 marc, 24 kar.).

A/

KAROLVS DEI GRA* FRAnCORV* REX* B, (N onciale,

ponctuation par simple étoile)

. (Charles, par la grâce de Dieu, roi

des Francs). Le roi debout de face, couronné, la tête et les pieds

coupant la légende, vêtu d’une robe et d’un manteau fleurdelisé,

tenant un sceptre cruciforme de la main droite et un sceptre

fleurdeliséde lagauche ;seméde lissansfindans lechamp (7et7).

R/

+XPCVInCITXPCRGnAT*XPCInPERAT*B, (ponctuation

par une ou deux étoiles)

. (Le Christ vainc, le Christ règne, le

Christ commande). Croix tréflée et feuillue avec quadrilobe en

cœur, dans un quadrilobe fleurdelisé cantonné de couronnelles.

Ceroyald’orestfrappésurunflan irrégulieretvoilé.Exemplaire

présentant des faiblesses de frappe. C. 624 - Mar. 1380 -

L. 459 - Dy. 455.

R. TB+

   750 € / 200 €

n° 31 R

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