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MONNAIES GRECQUES
EUROPE
ABDÈRE (V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
Abdèrefutfondéeen656avantJ.‑C.surlacôtesuddeThrace,non
loin de l’embouchure duNestos (Hérodote I, 168) par des colons
venantdeClazomènes(Ionie).Lanouvellevillefutabandonnéeet
c’estseulementen543avantJ.
‑C.qu’unepartiedeshabitantsde
Téos(Ionie),fuyant le jougperse,vints’installerdéfinitivementà
Abdère. La ville connut alors un grand développement politique
et économique. Le choix du griffon comme type monétaire à
Abdère vient de sa métropole Téos. La ville servit de quartier
général à Xerxès lors des guerres Médiques. La cité resta le
principalportsousdominationpersejusqu’àlavictoiredeCimon
à l’embouchure de l’Eurymedon en 465 avant J.‑C. Elle connut
ensuite une période d’intense activité sous l’autorité de la ligue
délio-athénienne à laquelle elle adhéra en 454 avant J.‑C. La
ville fut assiégée et prise par Thrasybule, général athénien en
410 ou 408 avant J.‑C. Ayant retrouvé la liberté après la chute
d’Athènes, elle dut néanmoins faire appel à elle en 377 avant
J.‑C. quand les Triballes menacèrent son indépendance. C’est
Chabrias,généralathénienquiladégagea.Àpartirde350avant
J.‑C., elle entra dans l’orbite macédonienne et perdit alors son
importance commerciale et stratégique.
50.
Tetrobole,c.375/373 -365/360AC.
,Abdère,Thrace,
étalon persique, 135
e
ém., (Ar, Ø 16 mm, 9 h, 2,64 g).
(pd. th. 2,87 g).
A/
EPI/ C/ARM/O.
(du magistrat Charmo). Griffon
bondissant à gauche.
R/
ABD/HRI/TE/WN
. (d’Abdère).
Tête laurée d’Apollon à gauche dans un carré linéaire.
Exemplairesurunflanirrégulier,décentréaudroit,biencentré
au revers à l’usure importante, mais lisible et identifiable.
Patinedecollectionanciennegrisfoncéavecdesrefletsdorés.
BMC. 58 - SB.- - GC.- - Delepierre-. - J. M. F. May, The
Coinage of Abdera (540‑345 BC.), p. 282, n° 506 (A/
330 - R/ 395) (2 ex.), pl. XXIII.
RR. TB+
225 € / 350 €
Cet exemplaire provient d’une vieille collection des
années 1940.
Poids léger. Notre exemplaire est très proche de celui du
Staatliche Museen de Berlin (n° 510, pl. XXIII).
J. May a relevé un exemplaire, seulement celui du British
Museum . Nous avons pour cette série, 32 exemplaires
avec quatorze combinaisons, cinq coins de droit et huit
coins de revers.
THRACE - ISTROS (IV
e
siècle avant J.‑C.)
Istros, colonie milésienne, située à égale distance de Callatis
et des bouches du Danube, se trouve en Mésie Inférieure. Le
nom grec a donné son nom latin au Danube (Danuvius). Les
deux têtes juvéniles, assimilables aux Dioscures (Gémeaux),
représentent les bouches du Danube (Ister).
48.
Drachme,c.400‑350AC.
,Istros,Thrace,étalonéginétique,
(Ar, Ø 18 mm, 3 h, 5,56 g). (pd. th. 6,24 g).
A/
Anépigraphe
. Deux têtes masculines et imberbes opposées.
R/
ISTR[IH]/ (DI)
. (Ister).Aigle à gauche attaquant un dauphin.
Exemplairesurunflanovale,centrédesdeuxcôtés,maiscourtsur
la légendeaurevers.Trèsbeauxportraitsdestylefin.Reversbien
venu à la frappe. Patine grise superficielle avec des reflets dorés.
B. traité1664 - BMC. 254 - P.- - GC. 1669 var. - Cop.- -AMNG.
1/421 - WSC. 149.
R. SUP
280 € / 450 €
Poids léger. Portraits de joli style.
E. Babelon signale que pour ces séries les poids varient entre 5
et 6 grammes. Plusieurs pièces sont répertoriées avec la lettre
iota derrière la queue de l’aigle. Souvent le flan de ces monnaies
est trop court et ne laisse apparaître qu’une partie du champ du
revers.Audroit, les têtes opposées qui symbolisent les Dioscures
pourraient représenter les bouches duDanube (delta du fleuve).
49.
Hemiobole, c. 400‑350 AC.
, Istros, Thrace, étalon
milésiaque, (Ar, Ø 8 mm, 10 h, 0,49 g). (pd. th. 0,51 g).
A/
Même description.
R/
ISTRIH/ (D)
. (Ister).Aigle volant
à gauche attaquant un dauphin.
Exemplaire sur un flan ovale, bien centré des deux côtés.
Beaux portraits. Joli revers bien venu à la frappe. Patine
gris foncé avec des reflets dorés.
B. traité1667 var. pl. CCCLII, n° 20 - BMC.- - SB.- - GC.- -
Cop. 201 - AMNG. 1/- - WSC.-.
RR. TTB
145 € / 250 €
Les monnaies divisionnaires sont en fait beaucoup plus
rares que les drachmes, en particulier l’hémiobole. Revers
légèrement stylisé.
Le monnayage d’Istros, important au IV
e
siècle avec une
production de drachmes comprend aussi de rares monnaies
divisionnaires,comprenantlequartdestatèreoutrihemiobole
et le douzième de statère ou hemiobole. En effet, la drachme
d’Istros décrite comme d’étalon éginétique pourrait bien
avoir été considérée comme un didrachme ou statère basé
sur un étalon plus léger, propre à la région, milésiaque
peut-être comme l’indiquent les auteurs du SNG. WSC.,
collection Stancomb. Nous avons des monnaies très lourdes
décrites par E. Babelon pesant respectivement 7,02 g, 6,88
g, et 6,82 g (B. 1661), 6,74 g (B. 1662) et qui ne peuvent
appartenir à l’étalon éginétique, mais plutôt à l’étalon
milésiaque et nous aurions alors affaire à un étalon local ou
milésiaque.Nous trouvonsensuiteunesériedededrachmes
dont les poids sont compris entre 4,00 et 5,00 grammes qui
pourraient correspondre à un étalon local à partir duquel
se déclinent nos petites monnaies divisionnaires, fort rares.
n° 48 R/