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MONNAIES GRECQUES
EUROPE
SYRACUSE (274‑216 avant J.‑C.)
Vers 270 avant J.‑C., Hiéron avait épousé Philistis, une descen-
dantedeDenysl’Ancien(405‑367AC.),tyrandeSyracuse.Hiéron
prétendait avoir pour ancêtre Gélon lui-même (485‑478 AC.),
fondateur de la puissance syracusaine. Officier de l’armée de
Pyrrhus, il remplaça le roi après son départ en 274 avant J.‑C.
et, pendant son très long règne, essaya de maintenir un équilibre
difficile entre les Romains et les Carthaginois. Après la fin de
la première guerre Punique en 241 avant J.‑C., la Sicile devint
romaine et les jours de Syracuse furent comptés.
Hiéron II, roi de Syracuse - (274‑216 avant J.‑C.).
44.
Seize litrai, c. 240‑216AC.
, Syracuse, Sicile, étalon
attique,1
re
ém.,(Ar,Ø 27 mm,3 h,13,58 g).(pd. th. 13,95 g).
A/
Anépigraphe
. Tête voilée et diadémée de Philistis à
gauche ;derrière,unépi.
R/
BASILISSAS /FILISTIDOS /
KIS
. (delareinePhilistis).Nikédansunquadrigegalopantà
droite, tenant les rênes et le kentron ; au-dessus, un croissant
et aux pieds des chevaux, à droite, un épi de blé.
Exemplaire de qualité exceptionnelle pour ce type de
monnayage sur un flan large parfaitement centré des deux
côtés. Portrait de toute beauté de la reine divinisée. Revers
fantastiqueoùtouslesdétailsdelacompositionsontvisibles.
Magnifique patine de médaillier avec des reflets mordorés.
Conserve l’intégralité de son brillant de frappe et de son
coupant d’origine.
BMC.- -ANS. 888 -MIAMG. 5041(R2)(1750€) -GC. 988
var - HGCS. 2/1554 (R1). - B. Carroccio, La monetazione
aurea e argentea di Ierone II, pl. XVII, - -.
RR. SPL
1500 € / 2500 €
Cet exemplaire provient du stock d’Alain Weil et de la
collection JMB.
Ce monnayage présente des liens de parenté avec celui de
Ptolémée II Philadelphe pour sa femme et sœur Arsinoé,
décédéevers270avantJ.‑C.Danslesystèmesyracusain,une
litra vaut les 6/5 de la drachme de 4,32 g d’étalon attique.
Le poids théorique de la litra est d’environ 0,864 g. Pour les
piècesde16litrai,ilexistedeuxsériesdifférentes.Notrepièce
appartient à la deuxième série avec un quadrige bondissant
au lieu d’un quadrige passant de la première émission.
SYRACUSE (287‑278 avant J.‑C.)
Hiketas, stratège, succéda à Agathoklès et devint tyran de
Syracuse. Il vainquit Phintias, tyran d’Agrigente, à Hyblaion,
mais fut à son tour défait par les Carthaginois à Terias et expulsé
de Thonion en 279 avant J.‑C. avant d’être chassé de Syracuse
et remplacé par Pyrrhus (Diodore de Sicile, 21, 16, 6 ; 18,1 ;
22, 2, 1 ; 7, 2‑3) ; [KP. 1145, lignes 17‑49].
Hikétas.
43.
Hemilitron, c. 287‑278 AC.
, Syracuse, Sicile, (Ae,
Ø 22,5 mm, 12 h, 8,71 g). (pd. th. 8,64 g).
A/
[DIOSELLANIOU].
(DieudesGrecs).Têtelauréeetimberbe
deZeusHellaniosàdroite.
R/
[SURAK]-OSIWN
. (deSyracuse).
Aigle debout à gauche sur un foudre, les ailes ouvertes.
Exemplaire sur un flan ovale, épais et irrégulier, bien centré
des deux côtés, mais court sur les légendes. Portrait de Zeus
juvénile à l’usure régulière. Très joli revers bien venu à la
frappe. Belle patine vert olive.ANS. 789 - MIAMG. 5222 (R2)
(900€) - GC. 1211 var. - HGCS. 2/1449.
R. TTB+
145 € / 250 €
Sur cet exemplaire, au revers nous ne semblons déceler aucun
symbole ou lettre.
Ce monnayage précédemment attribué à Pyrrhus, pendant son
séjour à Syracuse entre 278 et 276 avant J.‑C. a été restitué
à Hikétas par R. Ross Holloway, « Eagle and fulmen on the
coins of Syracuse », RBN 1962, p. 5‑28, pl. 1. Sur les différents
exemplaires consultés, en particulier ceux de l’ANS, le trophée
n’est pas présent ou pas visible derrière la tête du Zeus juvénile.
Sur des pièces similaires avec la tête du dieu tournée à gauche,
nous avons bien affaire à un trophée placé derrière la tête (ANS.
808‑813). Le choix de Zeus Hellanios n’est pas anodin. Hikétas
a recours à cette iconographie au moment où des mercenaires,
les Mamertins, ont traversé le détroit de Messine et se sont
emparés de la cité. Le dieu devient un rempart prophylactique
contre les envahisseurs. Carthage à l’aube du III
e
siècle avant
J.‑C. constitue toujours un danger potentiel. Ces événements
provoqueront l’intervention épirote de Pyrrhus qui se présente
comme un recours et un défenseur des Grecs de l’île contre le
double danger italien et carthaginois.
n° 44 R/