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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
CHARLES V LE SAGE (08/04/1364‑16/09/1380)4366
A
près les désastres de Philippe VI et de Jean II, le règne de
Charles V est un bref moment de relèvement du royaume
de France. Né à Vincennes en 1337, fils de Jean II le Bon
et de Bonne de Luxembourg, duc de Normandie puis régent du
royaumependant lacaptivitédesonpère,CharlesVmontasur le
trôneen1364avecdéjàunelongueexpériencedugouvernement.
Il dut mener la guerre sur plusieurs fronts. En Bretagne, le traité
de Guérande (1365) reconnut la victoire du parti de Montfort.
En Bourgogne, à l’extinction de la vieille dynastie capétienne,
le duché passa au frère de Charles, Philippe le Hardi. Enfin,
à Cocherel, en mars 1364, Du Guesclin défit les troupes de
Charles de Navarre. Le même mois, Charles V était sacré à
Reims. Enmars 1365, le Navarrais fit sa paix avec le roi. Il fallut
aussi lutter contre les grandes compagnies qui ravageaient le
royaume. On en éloigna un certain nombre par l’expédition de
Castille (1366‑1367), où se continua la lutte franco-anglaise.
Du Guesclin, fait prisonnier en avril 1367, tomba entre les
mains du prince Noir, qui le libéra contre rançon l’année
suivante. Cependant, les villes d’Aquitaine, écrasées d’impôts,
se révoltaient contre le Prince Noir (1368). Le 30 novembre
1369, le roi de France décidait la confiscation du duché.
Aussitôt, Edouard III reprit le titre de roi de France, abandonné
en 1360. La reconquête française fut puissamment facilitée
par le système fiscal que Charles avait mis en place durant la
décennie précédente. La marine fut reconstituée et des raids
lancés contre les ports anglais. Aux grandes chevauchées des
capitaines anglais, les Français opposent des fortifications et
l’établissement de garnisons. Connétable en 1370, DuGuesclin
est mis à la tête d’une armée de métier qui remplace l’ost féodal.
L’artillerie fait son apparition dans les sièges. Les trésoriers
des guerres assurent le paiement régulier des troupes. En 1369,
Louis d’Anjou reprit le Rouergue, le Quercy et une partie du
Périgord et de l’Agenais. En 1370, le reste de ces provinces
tombèrent aux mains des Français. La chevauchée de Robert
Knolles dans le nord de la France demeura sans résultat, les
troupes royales refusant le combat. En 1372, Poitiers et Saintes
furent prises, Aunis et Angoumois furent annexés au domaine
royal, le Poitou donné à Jean de Berry.
En 1373, Édouard III chargeait son fils Jean de Lancastre
d’une grande chevauchée de Calais à Bordeaux. Une trêve fut
conclue en 1375. Le prince Noir mourut en 1376, Édouard III
en 1377. Son successeur Richard II n’avait que douze ans. Il ne
lui restait sur le continent que Bordeaux, Bayonne et Calais. La
France sortait donc victorieuse de la confrontation : en janvier
1378, Charles V recevait en grande pompe à Paris l’empereur
Charles IV de Luxembourg et son fils Wenceslas. Le royaume
capétien était confirmé dans son statut de première puissance
de l’Occident. Administrateur sage et prudent, Charles V
réorganisa l’armée et l’administration des finances. Il établit
fouages et aides, impôts de fait permanents qui furent instaurés
pour contribuer à l’effort de guerre. L’armée royale était,
elle aussi, devenue permanente, formée de compagnies aux
capitaines nommés par le roi ; complétée par une artillerie à
feu et une marine de guerre. Grand bâtisseur, il fit construire
l’hôtel Saint-Pol, rebâtit le Louvre et le château de Vincennes.
Prince lettré, il se constitua une superbe librairie et encouragea
les savants. En 1373, Charles V avait porté la majorité royale
à l’âge de treize ans.
26.
Franc à pied, n.d., 20/04/1365
, 20 st., (Or, Ø 28 mm, 5 h,
3,80 g). (pd. th. 3,824 g, titre 1000 ‰, taille 1/64 marc, 24 kar.).
A/
KAROLVSxDExGR -FRAnCORVxREX, (ponctuationpar
simple sautoir)
. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Charles V, couronné, debout sous un dais gothique accosté de
lis, portant une cotte d’armes fleurdelisée par-dessus sa cotte de
mailles, tenant une épée de la main droite (un point à la garde)
et la main de justice de la gauche.
R/
+ XP’C* VINCIT* XP’C* REGNAT* XP’C* IMPE-
RAT, (ponctuation par une rose à cinq pétales)
. (Le Christ
vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix tréflée avec
quadrilobe anglé en cœur contenant un point, cantonnée aux
1 et 4 d’un lis, aux 2 et 3 d’une couronne, dans un quadrilobe
anglé accosté de lis.
Cefrancàpiedestfrappésurunflanassez large, légèrementvoilé
et irrégulier. Exemplaire présentant de hauts reliefs.
C. 457 - L. 371 - Dy. 360.
SUP
750 € / 1200 €
Cette monnaie portait dans les textes le nomde « denier d’or aux
fleurs de lis », mais le peuple lui substitua celui plus évocateur de
« franc à pied » en contrepoint du « franc à cheval » de Jean II.
27.
Francàpied,n.d.,20/04/1365
,20st.,(Or,Ø 28 mm,12 h,
3,81 g). (pd. th. 3,824 g, titre 1000 ‰, taille 1/64 marc, 24 kar.).
A/
KAROLVSx DIx GR - FRAnCORVx REX, (ponctuation
par un sautoir)
. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Charles V, couronné, debout sous un dais gothique accosté de
lis, portant une cotte d’armes fleurdelisée par-dessus sa cotte de
mailles, tenant une épée de la main droite (un point à la garde)
et la main de justice de la gauche.
R/
+XPC*VInCIT*XPC*REGnAT*XPC*IMDERAT, (ponc-
tuation par une rose à cinq pétales)
. (Le Christ vainc, le Christ
règne, le Christ commande). Croix tréflée avec quadrilobe anglé
en cœur contenant un point, cantonnée aux 1 et 4 d’un lis, aux
2 et 3 d’une couronne, dans un quadrilobe anglé accosté de lis.
Cefrancàpiedestfrappésurunflanassez large, légèrementvoilé
etirrégulier.Exemplaireprésentantquelquesfaiblessesdefrappe.
C. 457 - L. 371 - Dy. 360.
TTB
650 € / 950 €
Légende INDERAT au lieu d’IMPERAT au revers.