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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

PHILIPPE VI DE VALOIS (01/04/1328‑22/08/1350)

N

é en 1293, âgé de 35 ans lors de son avènement au trône,

enmai 1328, Philippe était le fils deMarguerite de Sicile

et de Charles de Valois, dont on put dire qu’il avait été

fils, frère, oncle, gendre de roi et jamais roi lui-même. D’autres

prétentionss’élevaientcependantàlacouronnedeFrance :celles

de la maison de Navarre, héritière des droits de Jeanne, fille

de Louis X, celles d’Édouard III, héritier des droits de sa mère,

Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. Édouard III prêta

hommage à Philippe VI àAmiens en juin 1329. Cependant, dans

les années suivantes, les incidents se multiplièrent. La guerre

d’Édouardcontreleroid’ÉcosseDavidBrucetintquelquestemps

l’Anglais éloigné de la Guyenne et Philippe, en 1336, descendit

en Avignon. Sa flotte se préparait à opérer en Méditerranée.

L’année suivante, retournement de situation : la flotte passa en

mer du Nord. La guerre semblait proche.

À la Toussaint 1337, l’évêque de Lincoln, Henri Burgersh, vint

à Paris : il annonça la rupture de l’hommage prêté àAmiens, la

remise en cause de la succession de France et la déclaration de

guerre. Les Pays-Bas prirent parti pour l’Angleterre, le comte

de Luxembourg et roi de Bohême, Jean l’Aveugle, se rangea

aux côtés de la France, Alphonse XI également. En janvier

1338, la Flandre s’insurgea contre Louis de Nevers et Jan van

Artevelde, capitaine de Gand, prit le gouvernement du comté.

L’année suivante, le comte de Flandres se réfugiait à Paris. Les

Flamands reconnurent Édouard pour roi. Édouard III prit alors

le titre de roi de France et prit les armes mi-parti de France et

d’Angleterre. Le 24 juin 1340, les flottes française et anglaise se

rencontrèrent au large des côtes de Bruges, près de l’avant-port

de L’Écluse. La défaite totale des Français donna à Édouard

la maîtrise de la mer. Une trêve fut conclue à Espléchin en

septembre suivant. La guerre reprit en 1345. Un débarquement

d’Édouard en Flandre fut sans lendemain. En 1346, Jean, fils

de Philippe, duc de Normandie, attaquait la Guyenne et mit le

siège devant Aiguillon.

Cependant, en juillet 1346, Édouard débarquait en Cotentin et

ravagea la Normandie. Philippe se lança à sa poursuite : les

deux armées s’affrontèrent à Crécy, le 26 août 1346. Nouvelle

et complète victoire desAnglais, pourtant inférieurs en nombre.

Philippes’enfuit ;plusieursdesesgrandsvassaux tombèrentsur

le champ de bataille. En 1347, Édouard prit Calais et y établit

une garnison. Dans le même temps, une complexe guerre de

successiondévastaitlaBretagne,oùlepartianglaiseutlongtemps

le dessus. Seul succès du règne : l’acquisition du Dauphiné de

Viennois, cédé au fils aîné du duc de Normandie par Humbert

II en 1349. À sa mort, en 1350, Philippe laissait un royaume et

une dynastie également ébranlés.

22.

Lion d’or, n.d., 31/10/1338

, 25 s.t., (Or, Ø 31,5 mm,

6 h, 4,80 g). (pd. th. 4,895 g, titre 1000 ‰, 24 kar.).

A/

° Ph’: DEI: GRA° - °FRAnC: REX●, (ponctuation par

trois annelets superposés ou par simple annelet)

. (Philippe,

roi des Francs par la grâce de Dieu). Philippe VI couronné

assis dans une stalle gothique, avec baldaquin, tenant un

sceptre long de sa main droite, un court de sa main gauche,

les pieds posés sur un lion à gauche.

R/

+:XP’C:VInCIT:XP’C:REGNAT:XP’C:INPERAT, (N

de REGNAT rétrograde, ponctuation par trois annelets

superposés)

. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ

commande). Croix quadrilobée et fleuronnée, dans un

quadrilobe orné de feuilles et cantonné de quatre trèfles

sans queue.

Ce lion d’or est frappé sur un flan large, irrégulier et

légèrement voilé. Faiblesse de frappe au niveau du visage

du roi, mais lettres des légendes bienvenues. Reliefs plus

nets au revers qu’au droit.

C. 290 - L. 253 - Dy. 250.

RRR. TTB  / TTB+

 4900 € / 9500 €

Le lion d’or ne connu qu’une seule émission. Cettemonnaie

est appellée dans les textes « Leones auri, « denarius »

(ou « florenus ») « ad Leonem » et enfin « Lyon d’or ». Il

s’agit de l’une des monnaies les plus rares du monnayage

de Philippe VI après le florin george et la couronne d’or.

n° 24