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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
PHILIPPE III LE HARDI (25/08/1270‑5/10/1285)
N
é en 1245, second fils de saint Louis, Philippe III lui
succéda à l’âge de vingt-cinq ans. Ayant ramené en
France l’armée croisée entraînée par son père devant
Tunis, il hérita dès 1271 des terres de son oncle Alphonse :
Poitou et comté de Toulouse. De Pierre, cinquième fils de saint
Louis, il hérita le Perche. Il acheta les comtés de Nemours
(1274) et de Chartres (1284). Mais la politique de Philippe fut
essentiellement tournée vers le Midi. En 1272, il s’emparait de
Foix. En 1273, Édouard I
er
lui prêtait hommage pour ses fiefs
et, six ans plus tard, le roi de France lui céda l’Agenais. En
1274, il cédait le Comtat Venaissin au Saint Siège. À partir de
1276, Philippe III se mêla des conflits liées aux successions des
royaumes de Navarre et de Castille.
En 1275, par le traité d’Orléans, Blanche d’Artois, reine de
Navarre, fiançait sa fille, Jeanne, au futur Philippe le Bel,
préparant la réunion de la Navarre à la France. En Castille, le
roi de France prit le parti des infants de la Cerda contre Sanche,
fils d’Alphonse X, mais ne put passer les Pyrénées. Enfin, à
l’instigation du Pape et de Charles d’Anjou, Philippe prit la
tête d’une croisade contre l’Aragon après que le roi Pierre III
ait suscité le massacre des Vêpres siciliennes (1282) contre
les Angevins de Naples et ceint la couronne de Sicile (1283).
En 1285, l’armée française conquit le Roussillon et passa les
Pyrénées.Après le difficile siège de Girone, le roi de France dut
bientôtbattreenretraite.C’estpendantcetteretraitequePhilippe
mourut, à Perpignan, le 5 octobre 1285. Philippe conserva les
ministres de son père, mais éleva ses favoris, tels Pierre de
La Brosse, et laissa des intrigues de cours se nouer autour de
son épouse, intrigues qui peuvent expliquer les erreurs de sa
politique méridionale. Son règne fut marqué par les premiers
anoblissements accordés par le roi et par l’interdiction faite
aux féodaux d’anoblir leurs vassaux. Veuf d’Isabelle d’Aragon,
Philippe épousa, en 1274, Marie de Brabant. De sa première
épouse, il eut le futur Philippe IV et Charles, tige de la maison
de Valois. De la seconde, il eut notamment Louis, tige de la
maison d’Évreux.
20.
Grostournois,n.d.,c.1270‑1280
,12d.t.,(Ar,Ø 26 mm,6 h,
3,81 g).(pd. th. 4,219 g, titre 958 ‰, taille 1/58 marc,12d.A.R.).
A/
+ PhILIPVS REX ; légende extérieure : + BNDICTV: SIT:
NOmE: DNI: nRI: DEI: IhV● XPI, (ponctuation par trois
besants superposés)
. (Philippe roi ; que le nomde notre seigneur
Jésus-Christ soit béni). Croix.
R/
+ TVRONV●S● CIVIS, (première S bouletée)
. (Cité de
Tours).Châteltournoissomméd’unecroisettecoupantlalégende ;
bordure extérieure de douze lis.
Ce gros est frappé sur un flan large et légèrement irrégulier.
Exemplaire ayant conservé une partie de son brillant de frappe
et présentant une surface partiellement granuleuse suite à une
ancienne oxydation.
C.- - L.- - Dy. 202A.
R. TTB+
180 € / 280 €
Philippe III ne fit pas frapper de monnaies d’or sous son
règne. Il continua toutefois la fabrication des gros tournois. On
différencie ses pièces de celles de son fils grâce à l’orthographe
de Philipus, avec un seul P. Jean Duplessy situe le changement
d’orthographe en 1280.
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