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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
JEAN II LE BON (22/08/1350‑8/04/1364)
J
ean, duc de Normandie, monta sur le trône de France à
l’âge de trente-et-un ans, ayant déjà à son actif une longue
expérience de campagnes militaires. D’entrée, il s’aliéna
CharlesdeNavarreencédantlecomtéd’Angoulêmeàsonfavori,
leconnétableCharlesd’Espagne.Cedernier futassassinépar le
Navarrais en janvier 1354. Au mois de février suivant, Jean dut
conclure le traité de Mantes avec Charles et lui céder de vastes
domaines enNormandie. En 1355, le prince Noir, fils d’Édouard
III, commença la guerre en Guyenne. Sa chevauchée le mena en
Armagnac, puis en Languedoc. Dans lemême temps, lesAnglais
lançaient des raids depuis Calais. La monnaie s’effondrait,
l’insécurité était générale. Il fut décidé de lever un impôt pour
lutter contre les Anglais. Sa perception fut confiée à des « élus »
nommés par les États. L’année suivante, de nouveaux États
généraux furent réunis, toujours pour traiter de la perception
de l’impôt. L’évêque de Laon, Robert Le Coq, chercha alors à
dresser le prince Charles, duc de Normandie, contre son père.
La même année, les Anglais du duc de Lancastre ravageaient
la Normandie. Voulant mettre un terme aux chevauchées du
prince Noir, Jean II le coupa de Bordeaux et le contraignit à la
bataille près de Poitiers.
Le sort des armes fut défavorable aux Français et Jean fut pris
et emmené en captivité en Angleterre. Il fallut traiter : le 24
mars 1359, pour recouvrer la liberté, Jean acceptait de payer
une rançon de quatre millions d’écus et de céder à Édouard une
grande Aquitaine en pleine suzeraineté. Le traité de Brétigny,
en mai suivant, ramena la rançon à trois millions et les cessions
territoriales à l’Aquitaine, à Calais et au Ponthieu. Un traité
solennel, signé à Calais en octobre, confirma ces dispositions.
Libéré, Jean II décida de partir à la Croisade. En août 1362, il
quittait Paris pour Avignon. Cependant, le jeune Louis d’Anjou
venait de s’enfuir d’Angleterre. Fidèle à sa parole, Jean remit
le gouvernement du royaume à Charles et revint à Londres
en janvier 1364 pour prendre la place de son fils. Il y mourut
quelques temps après.
23.
Royal d’or, n.d., 15/04/1359
, 2
e
ém., 25 st., (Or, Ø 28 mm,
9 h,3,48 g).(pd. th. 3,547 g,titre 1000 ‰,taille 1/69 marc,24kar.).
A/
IOh’ES: DEI: GRA - FRAnCORV’: REX, (ponctuation par
deux annelets pointés superposés)
. (Jean, par la grâce de Dieu,
roi des Francs). Le roi couronné debout de face sous un dais
gothiqueàpinacles, tenant lesceptrefleurdeliséde lamaindroite.
R/
+XPC:VInCIT:XPC:REGnAT:XPC:IMPERAT, (ponctuation
par deux annelets pointés superposés)
. (Le Christ vainc, le
Christ règne, le Christ commande). Croix fleuronnée et feuillue,
incurvée en cœur, ornée d’un fleuron, cantonnée de quatre lis ;
le tout dans un polylobe.
Ce royal d’or est frappé sur un flan légèrement irrégulier et
présentant une trace de pliure. Usure régulière. Petit coup sur la
trancheà3heuresaudroit.C. 359 -Mar. 726 -L. 296a -Dy. 293A.
R. TTB
950 € / 1800 €
Leroyald’ors’intercaleentrel’émissiondumoutonetcelledufranc
àunmomentoùleroiestretenucaptifenAngleterreaprèsladéfaite
de Poitiers. Le royal a connu deux émissions. La première du 22
août 1358 avec une taille de 69 au marc et une valeur de 20 sous
parisis qui correspond avec un pied 32
e
et à un retour à la bonne
monnaie. La seconde émission marque déjà un affaiblissement
monétaire avec un pied 40
e
pour l’argent et une augmentation
de la taille au marc du royal d’or, donc l’augmentation du sou
tournois or passant de 0,148 g à 0,141 g par sou.
24.
Francàcheval,n.d.,05/12/1360
,20st.,(Or,Ø 28 mm,7 h,
3,82 g). (pd. th. 3,885 g, titre 1000 ‰, taille 1/63 marc, 24 kar.).
A/
IOhAnnES:DEI - :GRACIA: -FRAnCORV:REX, (ponctua-
tion par deux annelets pointés superposés)
. (Jean, par la grâce de
Dieu, roi des Francs). Jean II à cheval, galopant à gauche, l’épée
haute, coiffé d’un heaume couronné sommé d’un lis, portant
par-dessus sa cotte de mailles une cotte d’armes fleurdelisée ;
le caparaçon du cheval est fleurdelisé.
R/
+XP’C*VINCIT*XP’C*REGnAT*XP’C*IMPERAT, (ponc-
tuation par simple rose à cinq pétales)
. (Le Christ vainc, le Christ
règne, le Christ commande). Croix feuillue avec quadrilobe
en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de
quatre trèfles évidés.
Ce franc est frappé sur un flan large et irrégulier. De petites
faiblesses de frappe. C. 361 - L. 297 - Dy. 294.
R. TTB
980 € / 1300 €
Le franc à cheval, ordonné le 5 décembre 1360, marque le retour
à la bonne monnaie. Il est fabriqué suite à l’impôt spécial levé
pour payer la rançon du roi, suite à la paix de Brétigny du 8
mai 1360. Jean II devait verser une rançon de 3 millions d’écus
d’or pour être libre (franc). C’est la première monnaie exprimée
en franc, elle équivaut à une livre tournois. Jean II ne pouvant
régler la totalité de la rançon, il se constituera prisonnier en
janvier 1364 et mourra captif le 8 avril suivant.
25.
Franc à cheval, n.d., 05/12/1360
, 20 st., (Or, Ø 28,5 mm,
8 h, 3,81 g). (pd. th. 3,885 g, titre 1000 ‰, taille 1/63 marc,
24 kar.).
A/
Même description.
R/
Même description.
Ce franc est frappé sur un flan large, irrégulier et légèrement
voilé. Exemplaire présentant des faiblesses de frappe.
C. 361 - L. 297 - Dy. 294.
R. TB+
850 € / 1200 €
Le P de IMPERAT ressemble à un D (INDERAT).