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MONNAIES GAULOISES
592.
Bronzeaucasqueetàlatêtedeface,c.60‑40AC.
,
(Ae, Ø 13,5 mm, 12 h, 1,95 g).
A/
Anépigraphe
. Casque gaulois orné d’antennes enroulées
et de globules.
R/
Anépigraphe
. Tête coupée de face, dans
un torque à tampons.
Flan un peu court mais régulier, avec des types presque
complets. Patine sombre et légèrement granuleuse typique
de ces bronzes ambiens.
LT.manque - DT. 395 - Sch/GB.- - Sch/L.- - Z.- - Sch/D.-.
RRR. TTB
220 € / 350 €
Ce type de représentation de face est assez rare dans le
monnayage gaulois. Dans le Nouvel Atlas, la description
du revers donne « tête humaine de face au centre d’un
double grènetis ». Sur le seul autre exemplaire que nous
ayonsproposéavantcelui-ci,ilsemblaits’agird’untorque,
peut-être lui-même entouré d’un listel !
L’exemplaire illustré comme monnaie type dans le Nouvel
Atlas provient du sanctuaire du « Camp Rouge » - Hal-
lencourt (Somme).
MORINS
(Région littorale de la Manche
et de la Mer du Nord)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Morins, peuple de Gaule Belgique, se trouvaient situés
en bordure de mer entre Étaples et Bruges sur les actuels
départements du Pas-de-Calais et du Nord pour la France et
des régions de la Flandre maritime et de la Zélande. Ils avaient
pour voisins les Ambiens, les Atrébates et les Ménapiens. Ils
participèrent à la coalition des peuples belges en 57 avant
J.‑C., menée par les Bellovaques. Ils fournirent un contingent
de vingt cinq mille hommes. En 56 avant J.‑C., ils adhérèrent à
la coalition maritime des Vénètes. César mena une expédition
contre les Morins et les Ménapiens qui se solda par un échec.
Cependant, c’est de Portus Itius (Boulogne-sur-Mer), placée
sur leur territoire, que César embarqua pour aller envahir l’île
de Bretagne. Après 54 avant J.‑C., César imposa l’Atrébate
Commios comme roi aux Morins afin de le remercier de son
aide et de son soutien pendant les deux expéditions de Bretagne.
En 52 avant J.‑C., les Morins fournirent un contingent de cinq
mille hommes à l’armée de secours. L’un de leurs oppida semble
avoir été Taruenna (Thérouanne). César (BG. II, 4 ; III, 9, 28 ;
IV, 21, 22, 37, 38 ; V, 24 ; VII, 75, 76).
593.
Quart de statère au bateau, c. 70‑50AC.
, classe
1 phase, (Or, Ø 10 mm, 12 h, 1,46 g).
A/
Anépigraphe
. Vestiges du « bateau » ajouré, surmonté
de deux « mâts », un globule sur la « proue ».
R/
Anépigraphe
. « Arbre » flanqué de deux symboles
ornementauxhorizontaux ;au-dessous,lignebriséeenforme
de faucille avec deux symboles en forme de croissant et de
gamma minuscule.
Quart sur un flan un peu court et épais, avec un revers
complet mais un avers légèrement décentré et un peu mou.
Agréable patine brillante sur ce flan de bon or.
LT. 8722 var. - DT. 249 - Sch/GB. 116 - Sch/L. 977 - Sch/
SM.- - Sch/D. 298. - L.-P. Delestrée, Quarts de statères
dits « au bateau » en Gaule Belgique, RN. 1996, p. 29‑50,
pl. II, n° 7.
RR. TTB+ / SUP
350 € / 500 €
Ce type de monnaie communément décrit « au bateau »
est décrit à « l’arbre et à la ligne brisée » dans le Nouvel
Atlas. Certains préfèrent y voir un personnage avec un
casque surdéveloppé...
Le léger décentrage du droit permet de voir les petites
croisettes habituellement hors flan.
Au XIX
e
siècle, ces quarts de statères étaient attribués aux
Morins. Pendant un siècle, plusieurs autres attributions ont
été proposées en passant par les Ambiens, les Atrébates,
les Bellovaques, voire plus fantaisiste avant de revenir aux
Morins il y a maintenant une dizaine d’années. Simone
Scheers, dans le catalogue du Musée de Lyon, op. cit., p.
132, ne rejette pas l’attribution aux Atrébates comme pour
le quart de statère au croissant sans écarter une attribution
possible auxMorins. Dans le Traité de Gaule Belgique, elle
avait déterminé six classes pour des quarts de statère au
bateau. Dans son article en 1996, L.-P. Delestrée a affiné le
classementendéterminanttroissériesetquatreclassesavec
deux dérivées. Notre exemplaire appartient à la première
série et à la classe I. L’attribution retenue par les auteurs
du Nouvel Atlas est une attribution plus « générale » à
l’Ouest du Belgium dans le « Nouvel atlas ». Digeon avait
pourtant été retenu comme centre émetteur.
n° 593 R/ n° 594 A/