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- 261 -

MONNAIES GAULOISES

547.

Statère du type de Beaune - deTAYAC, 1893, I

er

siècle avant J.‑C.

, (Or, Ø 22 mm, 10 h, 7,39 g).

A/

Anépigraphe

. Tête à droite ornée d’une couronne de

lauriers partant du front et rejoignant la nuque ; un triskèle

à la base du cou et une sorte de fleuron devant la bouche.

R/

Anépigraphe

. Bige à droite conduit par un aurige stylisé

en bord de flan, un triskèle sous les chevaux.

Flan large et frappe centrée au droit, mais très légèrement

décentrée sur la gauche au revers. Droit et revers de frappe

molle et/ou usé.

LT. 3672 var. - DT. 3039 - Sills. 387‑388 - Z. 190‑195 -

Sch/L. 306 var. - Sch/D. 75 var.

RRR. TB+

 1250 € / 2000 €

Avec une faiblesse de frappe importante, mais néanmoins

avecdestypesdedroitetdereverscompletsetparfaitement

identifiables,cestatèreestcomparableaun° 190dumusée

de Zurich. Il a été frappé avec les mêmes coins de droit

D1 et de revers R4.

Mêmecoindedroitquelamonnaien° 1241etmêmescoins

de droit et de revers que le n° 1242 de MONNAIES 34.

Ce type de Beaune est aussi connu sous l’appellation « Type

de Tayac au triskèle ». Pour cette classe 2, John Sills a

répertorié 29 exemplaires, conservés dans les collections

publiques et passées en ventes. Ce type précis semble

manquer à la série 815 du Nouvel Atlas ; bien que le style

soittrèsdifférent,onpeutnéanmoinsrattachercettemonnaie

à celles de la classe III. J. Sills ne répertorie que quatre

coins de droit associés à dix coins de revers.

Lors de la rédaction du catalogue du musée de Lyon, S.

Scheers faisait remarquer que « les statères et les quarts

de statère portant les symboles de l’atelier d’Abydos sont

abondants, mais aucune étude ne leur a été consacrée.

L’aire de circulation est vaste et s’étend de l’Allier à la

Suisse. L’attribution traditionnelle auxArverni est possible,

mais des recherches plus approfondies sont nécessaires.»

L’attribution désormais acceptée va plutôt en faveur des

Eduens. La présence de ce type dans le trésor de Tayac a

certainement contribué à brouiller les pistes d’attribution,

d’où l’appellation « type du trésor de Tayac », alors même

que ce trésor fut découvert bien loin de l’atelier supposé

de ces monnaies. Richard Boudet pensait à une carte de

répartitioncompriseentrel’estuairedelaGaronne,labasse

vallée de la Dordogne et la rive gauche de la basse vallée

de la Loire (Mél. C.B., A propos du dépôt d’or celtique de

Tayac (Gironde), p.107‑120).

Les auteurs du Nouvel Atlas rappellent que sa présence

en nombre dans le trésor de Tayac permet d’en dater les

premièresémissionsverslemilieuduIIèmesiècleavantJ.‑C.

TRÉSOR DE TAYAC - GIRONDE

Ces huit statères proviennent d’un même ensemble, acquis

dans la première moitié du XX

e

siècle et conservé depuis dans

la même famille. Bien que la provenance précise se soit perdue,

la composition de cet ensemble rappelle étrangement celle du

trésor de Tayac. Ce trésor fut découvert à Tayac, en Gironde, en

novembre 1893 ; il était composé de torques brisés en deux, d’un

fil d’or roulé en spirale, de 73 petits lingots décrits comme des

flans monétaires (de 7,60 grammes), de lingots d’or (de formes

et de poids variés) mais surtout de 325 statères. La composition

auraitétéd’environquatrecinquièmesdestatèreArvernes(enfait

Éduens et incertaine de l’Ouest) et un cinquième de Bellovaques

(enfaitdesstatèresdeflanlargedesambiens).Malheureusement,

« comme de nombreuses pièces ont été fondues », il est difficile

de donner une composition et une répartition précise. « Le

musée de Bordeaux a acquis, outre les torques ; deux petits

lingots, deux pièces non frappées, deux pièces frappées d’un

seul côté, dix pièces arvernes et une bellovaque ». A. Blanchet

qui décrit cette trouvaille aux pages 561 et 562 de son Traité

a pu examiner quelques monnaies de cette trouvaille que MM.

Rollin et Feuardent ont eu entre les mains...

Malheureusement, l’étude moderne du trésor de Tayac, qui est

en cours (peut-être même achevée, selon certains) tarde à être

publiée. L’auteur aurait tenté de reconstituer l’ensemble, à

partir des monnaies officiellement connues et de celles passées

depuis dans le commerce ; certains lots (sans doute issus des

prélèvements effectués par MM. Rollin et Feuardent) ayant vu

le jours, principalement dans des ventes Vinchon et Bourgey

au cours du XX

e

siècle.

L’ensemble proposé et dispersé ici présente des monnaies

constituant, à en croire A. Blanchet, les monnaies les plus

représentées dans le trésor (pour sept d’entre elles) mais aussi

un statère vénète ! Si aucune monnaie vénète n’est mentionnée

par A. Blanchet, l’exposition « L’art Celtique en Gaule », de

1983‑1984, un siècle après la découverte, donnait bonne part

à cet ensemble en illustrant un torque, quatre flans ou lingots,

17 monnaies éduennes / incertaines de l’Ouest, deux monnaies

ambiennes, mais aussi deux quarts de statères et une monnaie

vénète. Le catalogue d’exposition mentionne effectivement une

monnaie vénète, acquise par le musée de Bordeaux (cf. « L’art

celtique en Gaule », couverture, n° 145 pages 123‑125). Ces

éléments concordant pourraient paraître insuffisants pour

restituer la provenance de ces monnaies au trésor de Tayac...

ce serait sans considérer la présence d’une monnaie presque

lisse avec une cassure de coin (?) illustrée sur la couverture

précitée, au-dessus du tampon du torque. Cette monnaie est à

notreconnaissanceinconnueparailleurs,sansdoutemassivement

fonduespoursonmanqued’intérêt iconographique.Lamonnaie

de Bordeaux, dont la provenance est certaine est issue du même

coin de droit que celle proposée ici ! Il est certes regrettable de

devoir faire avec une couverture de catalogue d’exposition pour

étudier des liaisons de coins... mais nous sommes en France et la

fin justifie les moyens, à défaut d’avoir une Sylloge Gauloise....

www.cgb

.

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