MONNAIES 55

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MONNAIES GAULOISES

HELVÈTES (Suisse actuelle)

(III

 - I

siècle avant J.‑C.)

Les Helvètes occupaient le territoire de la Suisse actuelle. Ils

avaient pour voisins les Séquanes et les Allobroges. D’après le

récit de Pline, c’est Hélicon, unHelvète, qui aurait fait connaître

le vin aux Gaulois, ce qui aurait poussé ces derniers à envahir

l’Italie au IV

siècle avant J.‑C. Les Helvètes étaient divisés en

quatre pagi dont les Tigurins et les Verbigénins. En 58 avant

J.‑C., d’après César, leur territoire comprenait quarante-deux

places fortes et quatre cents bourgs. Ils sont à l’origine de

l’intervention des armées romaines dans les Gaules. En effet,

poussés par les Germains, ils auraient décidé d’émigrer vers

l’Ouest vers le pays des Santons, en traversant le territoire des

Séquanes, des Lingons et des Éduens. Ces derniers firent appel

à César afin de les défendre au nom de l’amitié qui les liait

aux Romains. Les Helvètes, pour être sûrs de ne pas revenir,

détruisirentleursvillages,leursmaisonsetleursrécoltes.Vaincus

près de Bibracte, les survivants furent obligés de retourner vers

leur territoire d’origine. Les Helvètes fournirent un contingent

de huit mille hommes pour l’armée de secours. César (BG. I ;

IV, 10 ; VI, 25 ; VII, 75). Kruta : 16, 44, 51, 71, 94, 244, 310,

312, 338, 350, 352‑353, 359, 362, 364.

543.

Bronze au lion dégénéré des drachmes de

Transpadane, c. 80 AC.

, (Ae, Ø 15 mm, 5 h, 1,55 g).

Anépigraphe

. Tête très stylisée à droite, la chevelure

traitée en mèches ondulées et parallèles, le nez et l’œil

marqués ; grènetis.

C(rétrograde) I entre les jambes du sanglier

. Sanglier

très stylisé à droite, sur une ligne d’exergue.

Superbeexemplaire,surunflanrégulier,légèrementscyphate,

avec des types complets des deux côtés. Frappe vigoureuse,

légèrement décentrée au revers. Patine verte, avec une zone

plus sombre au revers derrière le sanglier.

LT. 8474 var. - HMZ. 51‑52 - Z. 1058 - Sch/L.- - Sch/D.- -

Wien.-. - Pautasso, n° 85 pl. XIX.

RRR. SUP  / TTB+

500 € / 900 €

Cet exemplaire provient de la collection de JorgMuller.

Le HMZ sur les monnaies suissses de l’Antiquité signale

les provenances de Grand-Saint-Bernard, Martigny et du

cantondeWallis.Cetypeproviendrait,selonA.Geiser(RSN

1984),desVéragres(Valais).Lesattributionstraditionnelles

vont entre les Salasses et les Véragres. L’attribution aux

Ambiens dans le LA TOUR reste une énigme !

A. Potasso distingue plusieurs variantes dans cette rare

série, selon les ornements entre les pattes du sanglier ;

cet exemplaire correspond uniquement au n° 85 de son

ouvrage (ce dernier provient du Grand-Saint-Bernard) !

Notreexemplaireestd’unerarequalité ;ilsembleêtreissu

desmêmescoinsdedroitetdereversqueleseulexemplaire

que nous ayons retrouvé dans tous les musées publiés ;

celui de Zurich (n° 1058) lui-même repris en 1863 par

Meyer pour illustrer son ouvrage !

Les Véragres sont un peuple celte de l’actuelle Suisse. Le

termeVeragriestd’originecelteetsignifie« lescombattants

belliqueux».Leur localisationprécisediffèreselonque l’on

se fie à César, Strabon ou Tite-Live.

CARNUTES, INCERTAINES

siècle avant J.‑C.)

542.

Bronze TOVTOBOCIO ATEPILOS, c. 80‑50

AC.

, (Ae, Ø 16,5 mm, 5 h, 3,61 g).

TOVTOBO-CIO

.Têtenueàgauche,légendedevantlevisage

et derrière la nuque, grènetis.

ATE-PIL-OS

. Lion au pas à

droite, légende entre les pattes et devant le poitrail, grènetis.

Rare bronze, sur un flan un peu court et épais.Avers légère-

ment décentré avec une partie de la légende hors flan, mais

revers complet. Patine sombre et brillante, assez homogène.

LT. 6361 - DT. 2596‑2597 - RIG. 288 - ABT. 256 -

Sch/L. 795 -Sch/SM.- -Z.- -Sch/D. 214 -BMCC. 114‑115. -

RN. 1842, pl. XXI, n° 13 - Lelewel Atlas, 1840, pl. VI, n

35 - Lambert II, 1864, pl. XV, n° 21.

RRR. TTB+  / SUP

320 € / 500 €

Ce type de bronze est très rare. Sur cet exemplaire, le

début de la légende TOVTOBOCIO est hors flan devant

le visage, mais ATEPILOS est complètement lisible au

revers autour du lion qui est lui-même particulièrement

bien venu et finement détaillé !

L’attribution aux Carnutes est à peu près acceptée, mais la

diversité des lieux de trouvaille et sa rareté ne permettent

pas de trancher avec certitude. En 1842, dans la Revue

Numismatique, page 428, E. Cartier affirmait que ce bronze

ne s’est trouvé en France que dans le pays chartrain.

Néanmoins, S. Scheers précise que « les provenances sont

disperséesdesdeuxcôtésdelaLoire»etD.Allenmentionne

plusieurs exemplaires trouvés au Luxembourg.

n° 542 R/