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MONNAIES GRECQUES
EUROPE
LUCANIE - THURIUM
(V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
Thurium dont le nom serait dérivé d’une fontaine nommée
Thuria, la nouvelle Sybaris, fut fondée en 443 avant J.‑C. sur
le site de l’antique Sybaris, détruite en 510 avant J.‑C. par les
Crotoniates. C’était une colonie athénienne panhellénique,
peuplée initialement par des Messéniens, chassés par les
Spartiates. Son monnayage d’argent fut très important. Vers
390 avant J.‑C., les Lucaniens affligèrent une grave défaite aux
habitants de Thurium ( Diodore de Sicile XIV, 101) qui n’affecta
paslaprospéritédelacité.ElletombasouslacoupedesBrettiens
en 268 avant. J.‑C. Elle fut refondée en 194 avant J.‑C. sous le
nom de Copia par les Romains. À la fin de la République, de
nouveau, le nom de Thurium est attesté. Octave-Auguste est né
là le 23 septembre 63 avant J.‑C.
11.
Dinomos, di-statère ou tétradrachme, c. 400‑350
AC.,
Lucanie, Thurium, étalon campanien, (Ar, Ø 25 mm,
1 h, 15,59 g). (pd. th. 16,00 g, 4 drachmes ou 24 oboles).
A/
Anépigraphe
.
DI.
Tête laurée d’Athéna à droite coiffée
du casque attique à triple aigrette orné du Skylla.
R/
QOURIW[N]
. (DeThurium).Taureausecabrantàdroite ;
à l’exergue, un poisson à droite.
Exemplairesurunflanirrégulier,biencentrédesdeuxcôtés.
Très beau portrait de joli style. Revers à l’usure régulière.
Jolie patine de collection ancienne.
ANS. 970 - MIAMG. 2700 (R3) (2250€) - Cop.- - HN.
Italy 1805.
RR. TTB
1100 € / 2000 €
Cet exemplaire provient de MONNAIES 34, n° 18.
Pour ce type, nous n’avons pas relevé d’identité de coin
pertinente. Les lettres DI sur cet exemplaire sont posées
verticalement.
Ce nouveau type avec le Skylla (monstre marin) ornant le
casque attique à visière d’Athéna fait son apparition en
même temps que les distatères de la cité vers 400 avant
J.‑C. Le type va perdurer jusqu’à la réduction pondérale
des années 280 avant J.‑C. Sur notre exemplaire, le style du
droit est encore sévère et rappelle les premières émissions
de la nouvelle colonie panhellénique.
LUCANIE - MÉTAPONTE
(450‑350 avant J.‑C.)
Métaponte, colonie achéenne située dans le golfe de Tarente,
aurait été fondée en 773 avant J.‑C.Alliée d’abord des Sybarites
et des Crotoniates, elle prit ensuite possession des territoires de
Siris. Après la destruction de Sybaris par Crotone en 510 avant
J.‑C., la cité accueillit Pythagore. Elle joua un rôle important
jusqu’à la fin des guerres puniques. Ce monnayage a été frappé
en 334 avant J.‑C., au moment de l’intervention d’Alexandre le
Molosse, beau-frère d’Alexandre le Grand, qui fut appelé par
les Tarentins pour lutter contre les tribus d’Italie méridionale.
Alexandre établit un atelier à Métaponte. Il trouva la mort à
la bataille de Pandosia en 330 avant J.‑C. en luttant contre les
Lucaniens et les Bruttiens.
10.
Obole, (MB, Æ 22), c. 420‑350 AC.,
Lucanie,
Métaponte, étalon campanien, (Ae, Ø 22 mm, 6 h, 8,11 g).
(pd. th. 8,00 g, 8 chalques).
A/
O/NIKA
.
(Obolos.
(Obole).TêtedeKoré (Perséphone)
ou de Niké (Victoria) à droite, les cheveux relevés dans un
sphendone avec collier et boucles d’oreille.
R/
M-E
. Épi de blé sur sa tige ; dans le champ à gauche,
termesurmontéd’unetêted’Hermès (Mercure)ithyphallique
coiffé du pétase.
Exemplaire sur un flan ovale et irrégulier, légèrement
décentré. Très beau portrait de Koré. Frappe un peu molle
au revers. Jolie patine vert olive foncé.
Laffaille 45 -ANS. 553 - MIAMG. 2467 (R) (325€) - HN.
Italy 1641 - Ludwig 147 - Cop. 1243 - Johnston 5.
RR. TTB+ / TTB
195 € / 300 €
Cet exemplaire provient du stock de Serge Boutin
avril 1973.
Mêmes coins que l’exemplaire décrit dans l’ouvrage de
Montenegro (n° 2467, p. 470 = Laffaille n° 45, p. 21) et
que l’exemplaire de MONNAIES 49, n° 12.
Ce type de monnaies est très important car il présente une
marque de valeur sur un bronze, en l’occurrence, O pour
Obole. L’obole est divisée en huit chalques et est la sixième
partie de la drachme. Le poids de cette dénomination varie
entre 7,50 g et 10, 00 g. et le diamètre se situe autour de 20
millimètres. Au droit le mot NIKA inscrit sous la tranche
du cou désigne normalement la tête féminine, ici Niké ou
Victoria en latin. Au revers le terme (Herma en grec) est
une statue surmontée de la tête d’un dieu, souvent Hermès
d’où vient son nom qui était placé aux carrefours des cités
ou des routes. Ces Hermai avaient un rôle protecteur et
étaient sacrées. Souvent pourvues des attributs génitaux
masculins, elles avaient un pouvoir importants liés à la
superstition et à la religion archaïque. En 415 avant J.‑C.,
Alcibiade, la veille de son départ pour la Sicile et Syracuse
émascula plusieurs Hermai ce qui provoqua la colère des
Dieux et des Athéniens et l’échec de l’expédition.
n° 11 R/