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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

HENRI III (30/05/1574‑2/08/1589)

N

é à Fontainebleau en 1551, Henri III était le

troisième fils de Henri II et de Catherine de

Médicis. D’abord duc d’Anjou, il s’illustra par

ses succès militaires contre les Huguenots et fut choisi

en 1573 comme roi par les Polonais pour remplacer le

dernier des Jagellons. En juin 1574, tandis que Cathe-

rine de Médicis assurait la régence, Henri III s’enfuit

de Pologne. Il passa par Venise pour regagner la France.

En France, Catherine était fort impopulaire, en raison

des faveurs qui pleuvaient sur ses créatures italiennes

(Strozzi, Gonzague, Birague, Gondi). Le roi et sa mère

se retrouvèrent à Lyon et réformèrent le gouvernement.

Le conseil fut restreint en nombre : il se réduisit à la

reine-mère, Birague et Cheverny. Les pouvoirs des

secrétaires d’Etat furent amoindris. Sacré à Reims,

ayant épousé Louise de Vaudémont, Henri III tenta de

calmer la guerre civile.

À la cour, le parti du roi affrontait celui de son frère,

le duc d’Alençon. En septembre 1575, Alençon s’enfuit

et se mit à la tête du parti protestant. En mai 1576,

Henri III dut signer l’édit de pacification de Beaulieu

ou paix de Monsieur. Les victimes de la Saint Barthé-

lemy étaient réhabilitées, le culte protestant autorisé

partout hors à Paris et dans les résidences de la Cour.

Huit places de sûreté et des chambres de justice mi-

parties étaient accordées aux protestants. Damville

garda le gouvernement du Languedoc et le duc d’Alen-

çon reçut en apanage Anjou, Touraine et Berry. Le roi

de Navarre, de retour dans ses États, abjura la religion

catholique. Le parti catholique était mécontent de cette

paix. Une première ligue catholique fut créée par le

sieur d’Humières à Péronne, la Picardie refusant de

recevoir Condé comme Gouverneur. Bientôt, Henri de

Guise étendit cette Ligue à tout le royaume, avec pour

programme le rétablissement du pouvoir royal et la

réunion des États généraux. Pour contrer le Balafré,

Henri III se déclara chef de la Ligue. Les États Généraux

furent réunis à Blois en novembre 1576, sans représen-

tation protestante.

Les États s’étant prononcés pour l’unité de religion, les

Protestants reprirent les armes. Les États prétendirent

aussi établir un contrôle du gouvernement et refusèrent

à Henri III les subsides qu’il demandait. Catherine

rallia Damville et le duc d’Alençon, devenu duc d’Anjou,

héritier présomptif. Après quelques succès catholiques,

une nouvelle paix fut signée : ce fut l’édit de Poitiers

de septembre 1577, qui mettait quelques restrictions à

l’édit de Beaulieu. La guerre reprit en 1580 avec la

prise de Cahors par le roi de Navarre : elle fut brève,

les protestants aspirant à la paix, qui fut conclue à Fleix

en novembre 1580. Le duc d’Anjou transporta ses ambi-

tions à l’extérieur, cherchant à épouser Élisabeth

d’AngleterrepuismourutdevantAnvers,dont ilcherchait

à s’emparer (juin 1584). Entouré de mignons et de favo-

ris, Henri III s’efforça de renforcer le pouvoir royal en

groupant ses fidèles autour d’un trône dont il voulut

relever le prestige : c’est le sens de l’élévation de ses

favoris, Épernon et Joyeuse, du renforcement de

l’étiquette et de la fondation, en 1578, de l’ordre du

Saint-Esprit. Grand législateur, il structura le Conseil

mais, très dépensier, échoua dans la réforme financière.

Après la mort du duc d’Anjou, Henri de Navarre était

devenu l’héritier présomptif. Henri III n’avait pas

d’enfants, il était discrédité.

Les Guise se rallièrent derrière la candidature du

cardinal de Bourbon et le soutien en sous-main de

Philippe III et du pape Sixte-Quint. La Sainte Ligue fut

formée par le traité de Joinville (décembre 1584). Une

ligue parisienne se forma, où entrèrent bourgeois et

parlementaires. Elbœuf, Aumale et Mercœur soulevaient

la province. Devant cette pression, le roi dut signer, le

18 juillet 1585, un édit de proscription contre les Pro-

testants. Pendant ce temps, le pape déclarait Henri de

Navarre déchu de ses droits au trône. En octobre 1587,

le duc de Joyeuse fut vaincu et tué par Henri à Coutras.

Mais l’armée de secours envoyée par les princes pro-

testants d’Allemagne fut défaite par le duc de Guise. Le

12 mai 1588, ce dernier étant à Paris, la ville se sou-

leva contre le roi, qui dut s’enfuir. En juillet, Henri III

signait un édit d’union (des catholiques) : l’hérésie était

interdite ; Navarre exclut de la succession. Les États

généraux, convoqués à Blois, virent le triomphe de la

Ligue : le roi renouvela l’édit d’union et les États lui

refusèrent tout subside. Pour reprendre en main le

pouvoir, le roi fit assassiner Guise (23 décembre 1588)

et son frère le cardinal de Guise (24 décembre). Les

États furent clos en janvier 1589.

Paris entra en révolte ouverte contre le roi et mit à sa

tête un Conseil des Seize. Le duc de Mayenne, frère de

Guise, gouverneur de Bourgogne, arriva à Paris en

février 1589 et fut nommé lieutenant général du royaume.

La province suivit. Ne restait à Henri III que le Dau-

phiné, Bordeaux, Angers, Tours, Blois et Beaugency.

Mayenne marchant sur Tours, le roi dut s’allier à

Henri de Navarre. Bientôt, Paris fut assiégé par les

deux souverains. C’est alors qu’un religieux jacobin,

Jacques Clément, assassina Henri III : c’était le premier

régicide de l’histoire de France. Avec Henri III finit la

dynastie de Valois qui gouvernait la France depuis 1328.

LacouronnepassaàsoncousinéloignéHenrideNavarre.

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